M.Philosophie || K.TH

Prologue

Le lait ? Il était dans mon panier et je pouvais le rayer de la liste. Les gâteaux préférés de Yejoon aussi... Tous les produits sur ma liste étaient désormais barrés et j'allais pouvoir passer à la caisse. Ah, j'avais oublié quelque chose ! Il fallait que je rachète quelques cahiers pour les cours. J'avais complètement omis ce détail avec tout ce que j'avais à faire et pourtant, ma rentrée en terminale était demain. En plus, je ne faisais que d'y penser. J'étais sûrement la seule mais j'avais hâte de pouvoir retourner au lycée. Je fis donc un détour pour aller dans le rayon des fournitures scolaires et pris trois notebooks. Cette fois-ci n'ayant rien oublié, j'allai enfin à la caisse et payai tous mes articles. J'avais mis la moitié des courses dans mon tote bag et l'autre moitié dans un sac en plastique pour éviter que cela soit trop lourd pour moi. Je sortis du supermarché les bras chargés et me précipitai vers l'arrêt de bus pour ne pas louper ce dernier, je ne devais pas être en retard.
Dans le bus, quelqu'un m'avait gentiment laissé sa place, voyant que je galérais avec mes sacs. Il était sûr que debout, ce n'était pas évident de se tenir alors que j'avais déjà mes sacs dans les mains. Heureusement qu'il existait des personnes sympathiques dans ce monde ! Après plus huit arrêts, j'arrivai enfin devant l'appartement dans lequel je vivais avec mes parents et mon petit-frère. Je pris l'ascenseur et une fois devant la porte, j'entrai le digicode et ouvris celle-ci.

- Maman, je suis rentrée ! m'exclamai-je, signalant mon arrivée.

- Tu tombes à pique, regarda-t-elle sa montre, il est pile l'heure que je parte au travail. Yejoon est déjà réveillé, il est en train de prendre son petit-déjeuner. Surtout n'oublies pas, sa rentrée est à une heure-et-demie.

- D'accord, à ce soir !

Sans même prendre le temps de me dire au revoir, elle était déjà partie. J'avais l'habitude, c'était tous les jours comme ça. Avec mes sacs remplis de courses, j'allai jusqu'à la cuisine et retrouvai mon petit-frère Yejoon, mangeant son bol de céréales. En le voyant assis sur le tabouret du bar de cuisine, je lui souris pour le saluer. Il n'était pas trop du matin alors je ne préférais pas trop lui parler. Je me contentai seulement de ranger les courses en silence. De temps en temps, je regardais vers lui car même si c'était un enfant de sept ans, il était encore trop petit pour toucher l'appui pieds du tabouret. Donc s'il voulait descendre, je devais l'aider. Ce dernier était comme hypnotisé par mes mouvements et regardait le moindre de mes faits et gestes. Ces cheveux en batailles me laissaient penser qu'il avait passé une très bonne nuit et que le réveil était difficile. Ce petit garçon avait du mal à se réveiller aujourd'hui.

- Allez, mange, petit bonhomme ! Il faut encore que tu te prépares après, le ramenai-je à la réalité.

Il replongea sa cuillère dans son bol et reprit une bouchée de ses céréales. Mes parents travaillant, tous les deux dans une grande entreprise, j'avais dû m'occuper de Yejoon et cela depuis mon plus jeune âge, à la place de mes parents. Yejoon n'était pas un petit-frère dur à vivre, comme tout petit garçon il avait des moments où il était vif mais le plus souvent, il était calme et m'écoutait.

Pour ce midi, c'était à moi de faire le repas pour nous deux. Quand il sera retourné à l'école, je serais plus tranquille car il restait à la cantine. Ainsi, ça me laissera un peu plus de temps pour moi ! J'aimais bien m'occuper de Yejoon mais ce n'était pas censé vraiment être mon rôle alors que là, je m'en occupais comme étant sa mère et sans en avoir le choix. Le travail de mes parents m'avait obligé à m'occuper de lui lors de leurs longues absences de la maison. Une adolescente de mon âge avait besoin de sortir avec ses amis et découvrir les joies de la vie de lycéenne mais ce n'était pas le cas. De temps en temps, j'arrivais à sortir quand ma grand-mère gardait Yejoon. D'ailleurs, elle me répétait souvent de le lui laisser la garde plus souvent et qu'à mon âge je devais profiter tant que je pouvais. Mais pour des questions de pratique, je le gardais quand il n'avait pas école.