II- Rêves brisés

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     Mon monde s'est écroulé quand on me l'avait annoncé. J'avais de gros projet pour l'avenir. Devenir un médecin renommée, un peu comme Dame Tsunade. Je m'imaginais déjà enfiler cette blouse blanche, ausculter mes patients, résoudre leurs problèmes et sauver des vies. Les sentiments que j'aurai pu ressentir, la peur, l'angoisse, la fatigue, mais surtout la satisfaction d'un dur travail, à chaque fois qu'un malade ne l'est plus, ou que la famille du patient retrouve leur sourire. Ou d'intégrer les organisations non gouvernementales aux services de tous. Faire partie des médecins sans frontières, ça serait amusant. Néanmoins, tout cela restera un rêve, que je ne pourrais plus accomplir. Tout ça à cause de lui ! Mon, Dieu, comme je le hais ! Je le hais ! Je le hais ! Jamais je n'ai ressenti une telle haine ! Je n'ai plus qu'à rester chez moi, me recroquevillée sur mon sort. Enfin, chez mes parents. Ils m'ont empêché de rentrer. Ils ont peur que je commette l'irréparable. Je les comprends parce que c'est réellement ce que j'ai envie de faire. Même la présence de Konohamaru ne change pas en gros mon humeur morose. Je reste feutrée dans ma chambre, refouler sur moi-même. Ma mère est en colère contre moi. Je ne la blâme pas. Après tout j'ai moi aussi brisé son rêve, ses efforts de ses dix-huit ans. L'entreprise auquelle elle s'est investie cœur et âme. Désolé Papa, je t'ai déçue ! Vous vous demandez peut-être pourquoi je n'ai pas avorté. La raison est simple. On m'a toujours appris que chaque vie est précieuse. Et ce petit être qui grandit en moi, en est une. Il m'est impossible de faire du mal à un petit être aussi innocent. Il n'a rien demandé. Il est juste là en train d'exister à cause de mes maladresses. Et je dois l'assumer. Mais je ne peux pas ! Pour le moment je n'y arrive pas. Je repense à ce que m'avait dit le roux. "Les premiers mois seront durs". Tu parles, cette semaine a duré comme une éternité alors quelques mois…, Je sens que je suis me suffoque de jour en jour. Je me retourne pour la je-ne-sais combien de fois dans mon lit. Je broye dans le noir, mais je m'en fous. Tout ce que je veux c'est en finir !

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-Comment va-t-elle ?
-Toujours dans la même position, elle est encore enfermée dans sa chambre. Tu ne penses pas que tu devrais la parler ?
La femme entre deux âge soupira devant les dires de son mari. Elle n'aurait jamais cru que sa fille ferait une telle chose, un jour. Elle avait tellement eu confiance en elle, qu'elle l'a laissé vivre seule à Konoha. Maintenant elle s'en veut. Elle aurait dû l'emmener avec elle. La traîner de force s'il le fallait. Si elle avait été là pour la superviser, rien de tout cela n'aurait lieu, sa fille, sa Tenten ne serait pas enceinte. C'est vrai qu'au début, elle était furieuse contre cette dernière, mais à présent, elle se sentais plus coupable de la situation. Et l'état de sa fille n'arrange rien à la situation. Elle semblait être plus que dévastée. La mère de famille se dirige alors vers la chambre de sa fille pour la première fois depuis l'incident et toqua doucement. Comme elle s'y attendait, elle ne reçut aucune réponse. Elle entra donc directement et s'assit près de son enfant. Celle-ci ne bougea pas d'un poil, toujours cacher dans sa couverture. Elle la scruta d'un air tendre. Ses yeux la piquèrent mais elle les essuya rapidement. Puis d'un geste doux, elle secoua sa fille légèrement.
-Tenten, ma fille !
La jeune fille fut surprise d'entendre sa mère mais elle n'en bougeait pas pour autant. Elle veut qu'on la laisse tranquille. L'aînée ne semblait pas de cette avis. Elle la secoue à nouveau, en prononçant son nom.
-Je sais que tu ne dors pas ma chérie !
-Laisse-moi, grogna-t-elle
La mère soupira à nouveau, et dit :
-Je suis désolée !
Silence.
Elle ne se décourage pas pour autant et continue :
-Je suis désolée d'avoir fait la tête ! Je ne voulais pas te peignée. J'étais tout simplement contrariée. Mais je ne le suis plus. Du moins, pas contre toi.
Tenten se redressa face à ses paroles. Elle ne voulais pas que sa mère se culpabilise à cause d'elle.
-Ce n'est pas de ta faute, Maman ! murmurait-elle
-Justement c'est ma faute ! Sa voix s'est élevée sans qu'elle s'en rende compte et des larmes perlèrent au coin de ses yeux. Si je ne t'avais pas laisser vivre seule à Konoha, rien de tout cela n'est arrivé. Si j'avais fait un peu plus attention à ce que tu ressentais au lieu de m'être asperger dans mon bonheur, tout cela ne se serait pas produit ! J'ai tout simplement échoué !
-Non, Maman, c'est pas vrai, tu n'as échoué, c'est moi qui suis stupide et bête, Maman, s'empressa la brune d'argumenter au bord des pleurs, si je n'avais pas été à cette fête, si je me suis méfiée de lui, comme je l'ai fait au début, je n'en serais jamais là.
Sa mère arrêta tout mouvement et se mit à la fixer, perplexe. Elle avait conscience que trop tard qu'elle a trop parlé. Et la réaction de sa mère, par la suite, l'a confirmé.
-De quoi est-ce tu parles ? Qui est-il ?
-Non, je…
-Réponds !
Tenten déglutit. Allait-elle réellement lui dire ? Leur famille était des connaissances. Et si elle allait se précipiter pour le lui faire savoir ?
La mère toujours en attente d'une réponse, regardait son enfant avec impatiente.
-D'accord, mais promets-moi que ça restera entre nous, dit-elle dans un murmure.
-Ça dépend de la personne et ce qu'il a osé te faire ! répliqua l'aîné froidement.
-Alors je ne te le dirai pas !
Sa mère la fixait indignée. Pour se rattraper, elle se justifia:
-Il n'a rien fait ! Enfin, il a été pour quelques chose, mais moi aussi. Et puis, je ne veux pas qu'il le sache, finit-elle froidement.
-Mais…
-Non, Maman, trancha-t-elle d'un ton sec.
Connaissant à quel point sa fille peut parfois être entêtée, elle n'insista pas.
-Très bien, dis-moi seulement de qui il s'agit !
-Neji Hyuga !
Ses dents grinçèrent en prononçant ce nom qu'elle déteste tant et ses mains tremblèrent. Malgré que sa mère l'ait remarqué, elle n'y relève pas.
-Pourquoi ai-je l'impression que tu ne me dis pas tout ? demanda-t-elle plus doucement, en posant sa main sur la sienne.
-Parce que je veux oublier, je veux l'oublier ! Je le déteste, je le déteste ! Maman, je le hais !
Sur ce, la jeune fille éclata en sanglots dans les bras de sa mère. Cette dernière en eut le cœur serré. Jamais elle ne l'avait vu aussi dépité. Poser d'avantage de questions ne serviraient plus à rien. Elle devait investir par elle-même pour connaître ce qui a rendu sa petite fille, dans cette état. "Tu vas bien m'entendre, jeune homme !" pensait-elle, en la réconfortant. Après tout, qu'est-ce qu'une mère ne ferait pas pour le bonheur de ses enfants ?

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