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Harvey

Les larmes ne veulent pas fuir mes joues. C'est comme si elles veulent à tout prix les épouser. Ces dernières hurlent leurs absences de consentement mais ces diaboliques larmes continuent à les caresser contre leurs grés. Elles y laissent leurs empreintes salées qui marquent mes joues et qui trouent mon cœur. Pourtant, cette fois-ci elles n'arrivent plus à l'atteindre. Peut être que c'est parce qu'il a disparu, laissant un énorme vide dans ma poitrine. C'est ce qui arrive lorsqu'il n'en peut plus d'être brisé.

Mes pieds eux touchent l'herbe froide qui les pulvérise. Complètement nu et dans mon réel corps, je continue à avancer vers mon objectif. Ce dit objectif qui n'est autre que ce corps lui aussi nu qui pleure assis dans l'herbe froide.

C'est José Martinez.

Je sais qu'il a besoin de moi, pour calmer ses pleures. Alors je continue à marcher dans sa direction avec mes larmes qui continuent à abuser de mes joues. Lorsque j'arrive près lui, il se tourne vers moi. Je vois son visage triste et ceci presse mon cœur. Je ne veux pas qu'il soit triste. Donc, je deviens encore plus triste lorsqu'il prend la parole de sa voix cassée.

- Je sais que tu me connais, toi, Harvey. Tu sais bien que je n'aurais pu tuer personne, si?

En disant ça, il se met à pleurer. Je lui donne rapidement la main et l'aide à se relever. Je lui donne un câlin puis décolle mon corps nu du sien.

- Je te croirai toujours, José Martinez. Je sais qui tu es. Le monde aura beau essayer de me faire croire des choses sur toi, je sais que tu ne pourrais pas faire de mal à une mouche. Je te fais confiance, je lui dis, en lui souriant doucement alors que je commence à caresser sa joue gauche tout autant trempée que la mienne.

Nous restons ainsi pendant quelques minutes de silence. Je sens la colère monter en moi jusqu'à mes cheveux. Personne n'a le droit de faire autant de peine à José Martinez. Personne n'a le droit de dire autant de mal de lui. Je dois le protéger.

Lorsque je le vois commencer à sourire, cela me fait énormément de bien. Peut être est-il en train de se sentir mieux? Pourtant, on ne dirait pas. Son sourire devient de plus en plus grand jusqu'à laisser apparaître ses dents remplies de... sang?

Je fais un pas en arrière. Tout mon être est déboussolé, mon cerveau lui n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe. Ça n'a pas de sens. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi José Martinez rit comme un psychopathe.

Je comprends encore moins comment il fait pour prendre une hache par terre alors qu'elle était absente tout à l'heure. Peut que c'est moi qui ne l'ai pas vu. C'est sans importance au final.

Là maintenant ce qui importe c'est José Martinez en train de me regarder avec des yeux démoniaques et des dents remplies de sang. Il lève sa hache et la lance sur moi. Dans un réflexe idiot, je ferme mes yeux et essaye de me protéger en croisant mes mains devant mon visage.

J'ouvre rapidement les yeux lorsque je ne ressens pas l'arme de celui que j'aime tant s'abattre sur moi. La vision qui s'offre à moi me fait presque vomir. Je ressens la bile venir s'installer dans mon estomac mais ma gorge est trop serré pour qu'elle puisse s'en sortir.

C'est une horreur.

Tout ce qui m'entoure c'est du sang. L'herbe sous mes pieds nus est rouge sur des kilomètres à perte de vues, elle trempe dans le sang. Le ciel est complètement couvert de nuage rouge. Pourtant le plus effrayant se trouve exactement sous mes yeux.

Entre Les LignesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant