☆. 𝑑𝑒̀𝑠 𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑞𝑢'𝑜𝑛 𝑠'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑜𝑐𝘩𝑒

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⸻⭒⸻

dès lors qu'on s'accroche,

derrière un arbre,

« celle qui ne se méfit pas. »


- ENTOURÉE PAR UN SAULE PLEUREUR

elle flânait, elle tournait, encore et encore. chaque jour, à la même heure. ou bien est-ce que c'était elle qui venait l'observer toujours à la même heure. peut-être ne s'arrêtait-elle jamais. pouvait-elle mourir de fatigue ? pouvait-elle ne serait-ce que mourir ? elle en semblait incapable. ou alors, était-ce parce qu'elle paraissait déjà morte en un sens.

"elle bouge comme une danseuse de boîte à musique."

𝔢́𝔯𝔬𝔱𝔬𝔪𝔞𝔫𝔦𝔢

dès lors qu'on s'accroche,

au même endroit,

« celle qui ne dansait pas. »


- PLUS TARD,

au dessus d'un rivière où les arbres avaient abandonnés leurs feuilles mordorées. elle ne touchait pas directement l'eau.

"est-ce qu'elle flotte ?" murmura celle qui observe.

ou peut-être est-ce qu'elle le faisait ? de toute évidence, la jeune femme -celle qui ne dansait pas- était bien trop éloignée de la silhouette féminine pour bien l'apercevoir.

𝔢́𝔯𝔬𝔱𝔬𝔪𝔞𝔫𝔦𝔢

dès lors qu'on s'attache,

encore au même endroit,

« celle qui revient toujours. »


- "POURQUOI JE REVIENS TOUT LE TEMPS ?"

elle ne cessait de revenir l'observer de loin, derrière un arbre. elle était épuisée, éreintée. le travail la rendait terne. l'observer la rendait vivante.

leurs regards se croisaient de temps en temps. peut-être. elle était trop loin pour le savoir. mais la danseuse laissait parfois son regard s'attarder en sa direction. coïncidence.

"c'est un signe."

les coïncidences n'existent pas. elle savait qu'elle était observé. elle l'attendait chaque jour à la même heure pour se mettre à danser. toujours. elle l'aimait.

"j'en suis certaine."

𝔢́𝔯𝔬𝔱𝔬𝔪𝔞𝔫𝔦𝔢

dès lors qu'on s'attache,

toujours au même endroit,

« celle qui n'est plus une inconnue. »


- S'APPROCHER UN PEU PLUS

de jours en jours ne peut être qu'une bonne idée. contourner l'arbre. enjamber les buissons et hautes herbes. éviter de trébucher sur les pierres. déposer ses pieds dans l'eau. sans jamais la lâcher du regard, un peu plus chaque jour.

"regarde moi."

"lève les yeux."

"arrête de danser."

ce ne fut que quand elle se fit étreindre qu'elle se stoppa. elle avait enfin cesser de danser, ce n'était pas trop tôt.

"enfin.

- enfin."

deux soulagements bien différents. l'une, fatiguée d'observer. l'autre, fatiguée d'être observer. la première était définitivement affamée d'attention, elle ne souhaitait que ça. la seconde était simplement affamée. la pauvre.

"on ne fait pas confiance aux inconnus."

"tu n'es plus une inconnue maintenant."

"ah bon ?"

𝔢́𝔯𝔬𝔱𝔬𝔪𝔞𝔫𝔦𝔢

dès lors qu'on s'approche,

à jamais au même endroit,

« celle qui ne se méfit pas assez. »



- ON NE FAIT PAS CONFIANCE

aux inconnus. et on ne fait pas confiance aux désillusions d'une personne en manque d'attention. la confiance se mérite. et elle ne se gagne pas en dansant.

elle coulait. elle se faisait couler. finalement, c'était elle, pas la danseuse, qui n'était pas vivante.

"tu as eu ce que tu voulais."

elles n'avaient plus faim. la première avait eu de l'attention. tellement qu'elle n'en ressentira plus jamais la faim. la dernière s'était juste nourrie.




⸻⭒⸻

à défaut de continuer les histoires déjà entamées,

je préfère davantage partager mes rêves douteux.

« celle qui a écrit. »

« soulager la faim » os.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant