50 shades of Vicky

Fondu au noir

Aujourd'hui, 12 mai, je finissais mon cégep. 2 années inutiles qui ne m'avaient servies strictement à rien,mais bon, tout ça était maintenant derrière moi. À moi, la maîtrise en histoire et le doctorat sur l'histoire de l'empire austro-hongrois. Je me voyais déjà, professeure à l'université et conférencière dans des musées.

"Arrête de rêvasser! On fait la fête et je te fais confiance pour avoir le barman juste la! Regarde ses fesses et dis-moi sincèrement que tu ne voudrais pas de lui!" Ma meilleure amie était formidable pour me débarquer d'un nuage pour m'en remettre sur un autre. C'est vrai qu'il était pas mal. Pas William, mais ça je devais passer par-dessus. Il fallait que j'oublie cet homme qui me faisait courber le dos et gémir son nom. Il était marié bordel! Bon, Vicky, focus. Barman à 12h. Tu es capable.

Je m'avançais en essayant d'avoir l'air un tant soit peu sensuelle et désirable. La dernière fois que j'avais possédé un homme était en Californie. Il était temps et je devais oublié William.

"Salut! Je suis Vicky!
- Vous avez besoin de quelque chose mademoiselle?"
Décidément, je ne l'avais pas.
"Oui, je viens de graduer vois-tu et j'ai terriblement besoin de faire la fête et de m'envoyer en l'air.
- Je peux vous servir un verre, si ça vous aidez dans votre but.
- Non, tu ne comprends pas. Je te veux.
- Désolée mademoiselle, je dois vous prier de retourner à votre place et me laisser faire mon travail. Vous êtes charmante, mais je ne peux pas."
Et voilà, les hommes ne me désirent plus. Ça n'a pas été long, même pas cinq mois!

Je retournai à ma place abattue.
"Fred, ça ne va pas. Je n'ai plus de sex life.
"Mais oui ma belle, elle ne peut pas partir comme ça! Il faut juste que tu ne les brusques pas. Tu sais comment les hommes sont sensibles!"
Non, je ne savais pas. Les seuls hommes que j'avais connus étaient fiers, forts et dignes.

Dehors, les autos passaient. La nuit avait recouvert la ville. Nous étions dans un bar peu fréquenté, mais sympathique. Je commandai trois shooters de rhum. J'en avais de besoin.

"À ma vie qui est complètement en train de se foutre en l'air!" Et je bu les trois shooters d'un coup.

Un garçon d'à peu près mon âge vint m'aborder.
"J'ai entendu dire que tu cherchais à faire la fête, je peux t'aider si tu veux." Il me glissait un sac transparent avec une petite pilule rose dedans. Je n'avais jamais fait de drogue et je ne savais pas si cela m'intéressait.
"Et ce sera combien pour?
- Juste un moment chez moi qu'en penses-tu?"
Je détaillai le garçon de haut en bas. Pas mal, pas formidable, mais pas mal.
J'attrapai mon sac et gratifia d'une œillade mon interlocuteur. Il avait compris. Il me glissa la pilule sur ma langue en m'embrassant farouchement. J'étais déjà complètement saoul, je ne m'imaginais pas ce que la drogue m'apporterait.

En marchant sur Saint-Denis, il me prit par la main et essaya de m'entraîner plus vite, mais j'étais complètement petée. Je commençais à voir des couleurs dans la nuit. C'est dans ce brouillard flou que j'entendis:
"Vicky, c'est toi? Mais qu'est-ce que tu fais? Et c'est qui lui?"
La voix me semblait familière.
"Tu l'as droguée espèce de batard?"
Des coups de poins et des insultes. Et moi j'étais ailleurs.

Une main chaude se mit autours de mes épaules. J'avais froid.
"Qui êtes vous?"demandai-je.
"Mais voyons Chérie, m'as-tu déjà oublié?"
Mon cœur s'arrêta. William. Je n'avais pas la force de m'en aller en le traitant de connard. Il m'entraîna dans son appartement. C'était chaud, il me coucha et je m'endormis d'un coup.

Le matin, je me réveillai en plissant les yeux. Diable, cette lumière! Je me levai pour aller fermer les stores. Ah voila, c'était déjà mieux. Je scrutai la chambre. J'avais déjà été ici. C'est vrai. William. Je me pressai de prendre mes affaires pour sortir d'ici. Je n'avais pas l'intention de me remettre sous l'emprise de son charme. Je lui enverrais une bouteille de vin pour le remercier. Je faisais vraiment n'importe quoi.

En voulant sortir, j'entendis des pas et une main se posa sur ma hanche.
"Où croyez-vous aller jeune fille?"
Sa voix rauque me donnait des frissons.
Je me retournai pour rencontrer ses yeux brun chocolat. Mon dieu qu'il m'avait manqué. "Chez moi, j'ai des choses à faire." Garde la tête haute Vicky!

"Ah non hors de question! Tu m'avais vraiment fait peur hier et tu mérites une bonne punition!" Son ton me donna des frissons et la lueur qui passa dans ses yeux à ce moment là m'incitait à penser au pire. J'avais vu assez de mauvais pornos pour savoir ce qu'il sous-entendait par "punition". Bien que d'abord dégoûtée, j'étais devenue de plus en plus intriguée. Et qui de mieux pour me faire découvrir ce côté sombre de la sexualité que William?

Je pris un air faussement choquée et protesta faiblement. Et comme il savait le faire si bien, il me prit et m'emmena dans le salon en s'asseyant sur une chaise en cuir. À croire qu'il faisait exprès. "Enlève ton jeans." Son ton impératif m'excita encore plus. Je m'empressai de satisfaire sa demande. "Bend over." Ah et il avait un accent anglais en plus. Il n'y avait rien à faire, cet homme savait comment s'y prendre. Je m'inclinai sur sa cuisse et j'attendis. La première claque se fit brutale. Bonne mais féroce. Celles qui se succédèrent m'entraînèrent dans une sorte d'excitation animale. J'en voulais plus.

"Tu es mouillée en plus, espèce de salope. Tu m'as manquée. Alors pour te punir encore plus, car ça ne se fait pas de me faire peur, viens avec moi." Je le suivis intriguée. Il sortit une bandeau noir qu'il me plaça sur les yeux. Il m'assit sur une chaise en m'écartant les jambes tout en me les fixant avec des cordes autours de la chaise. Il était vraiment le diable. "Tu m'attendras toute la journée ici, s'il y a des gens qui rentrent, tu leur diras que tu es là pour me servir."

Et William sortit en riant.