Tetra- Tome 1- L'enfer

Chapitre 2- Retour

Arkyl se traîna péniblement à travers les rues désertes et délabrées jusqu'à ce qu'il atteigne son repaire, une vieille bâtisse abandonnée. La douleur dans sa blessure devenait de plus en plus insupportable à mesure qu'il avançait. Il savait qu'il devait désinfecter la plaie rapidement pour éviter une infection mortelle.

Il pénétra dans le bâtiment sombre et prit une lampe à huile qu'il avait récupérée il y a longtemps. Il chercha frénétiquement une source d'alcool, finalement trouvée dans une vieille bouteille de whisky qui traînait sur le sol. Les gouttes d'alcool se faisaient rares, mais il savait que c'était sa seule option.

Avec un soupir de résignation, il versa l'alcool sur sa plaie. La sensation brûlante et déchirante qui en résulta le fit crier de douleur, sa mâchoire crispée. Ses mains tremblaient alors qu'il maintenait la lampe à huile pour mieux voir ce qu'il faisait. La blessure avait besoin d'être nettoyée en profondeur, malgré la souffrance intense.

Après de longues minutes qui lui parurent des heures, Arkyl finit de désinfecter la plaie autant que possible. Il sentait l'alcool pénétrer dans les tissus endommagés, brûlant tout sur son passage. Le pire était passé, mais la douleur pulsante persistait.

Il banda la plaie du mieux qu'il put avec des morceaux de tissu déchirés, puis s'effondra sur un vieux matelas couvert de poussière. Son souffle était rapide et saccadé, mais il était soulagé d'avoir évité une infection immédiate.

La nuit était silencieuse, à l'exception des bruits occasionnels provenant des rues désertes. Arkyl se perdit dans ses pensées, pensant à tout ce qu'il avait perdu et à la lutte quotidienne pour survivre. La douleur de sa blessure était un rappel constant de la brutalité de ce monde.

Mais malgré tout, il ne pouvait pas abandonner. Il devait rester fort et continuer à se battre. Il était Arkyl, un survivant né dans un enfer, et il était déterminé à vivre un jour de plus, même si cela signifiait endurer la souffrance et la solitude de ce monde ravagé. Cette pensée légèrement égocentrique le fit sourire.

Coucher sur son vieux matelas, Arkyl tenta de trouver un moment de répit. La douleur lancinante de sa blessure, désinfectée avec rudesse quelques heures plus tôt, continuait de le torturer. Il savait que le combat pour la survie dans ce monde ravagé était un défi constant.

Il alluma une vieille lampe à huile pour éclairer la pièce et entreprit de nettoyer ses armes ainsi que c'est possession de survie et de vérifier son équipement de survie. Chaque pièce de matériel était essentielle, et il ne pouvait se permettre la moindre défaillance. Ses doigts agiles et habitués se déplaçaient avec précision alors qu'il réparait ce qui pouvait l'être et se défaisait de ce qui était irréparable.

Arkyl se sentait à la fois fatigué et vigilant. La solitude qui l'entourait depuis des années pesait lourdement sur lui, mais c'était aussi une source de force. Il ne faisait confiance qu'à lui-même, suivant ses trois règles d'or pour survivre dans ce monde hostile.

Soudain, alors qu'il était plongé dans ses pensées et que le ronronnement de la lampe à huile remplissait la pièce, il perçut des voix étrangères à l'extérieur. Des murmures gutturaux et inhumains le firent se raidir.

Se cachant dans l'ombre de son repaire, Arkyl observa avec précaution deux Yloides qui approchaient, semblant s'en prendre à la mère et à la fille. Les extraterrestres, vêtus de leurs armures massives, semblaient menaçants et sans pitié. Lorsque l'un d'eux sortit un couteau fluorescent, la petite Malika se mit à sangloter.

Arkyl resserra sa prise sur son arme, un fusil à pompe 12, l'une des seules armes humaines capables de perforer leur armure à bout portant, et attendit patiemment le bon moment. Lorsque les Yloides se rapprochèrent dangereusement des femmes, il n'hésita plus. Il surgit de sa cachette, braqua son arme sur les envahisseurs, et tira.

Le bruit retentissant du tir déchira la nuit, et les deux Yloides s'effondrèrent, leurs armures percées par les tirs de la pompe 12. Elles se figèrent de terreur, mais Arkyl les rassura rapidement.

"C'est terminé. Vous êtes en sécurité maintenant," déclara-t-il d'une voix ferme, gardant un œil vigilant sur les environs. Il savait que, dans ce monde dévasté, la menace pouvait surgir à tout moment.

Arkyl se tenait là, son arme encore fumante, le regard fixé sur Lucille et Malika, les deux survivantes qu'il venait de sauver. La mère semblait méfiante, mais la terreur dans les yeux de sa fille était indéniable.

"Comment vous vous appelez ?" demanda Arkyl d'une voix douce, cherchant à établir un lien de confiance.

Lucille hésita un instant, puis répondit : "Je m'appelle Lucille, et voici ma fille, Malika."

"Arkyl," dit-il sobrement, présentant son nom sans en dire plus. Sa prudence était profondément ancrée en lui, et il savait que chaque étranger était potentiellement une menace.

Les heures passèrent, et le calme revint dans le repaire d'Arkyl. Il avait offert à Lucille et Malika un abri pour la nuit, malgré sa réticence à les emmener chez lui. Il leur avait expliqué que c'était seulement pour une nuit, et que dès l'aube, ils devraient partir.

Tard dans la soirée, alors que Malika dormait, Lucille s'assit avec Arkyl autour d'un feu de fortune. Elle commença à raconter son histoire, sa voix emplie de tristesse et de désespoir. Elle expliqua comment elles avaient survécu en se cachant des Yloides, en se nourrissant de maigres ressources, et en vivant constamment dans la peur.

Tard dans la soirée, alors que Malika dormait, Lucille s'assit avec Arkyl autour d'un feu de fortune. Les flammes dansaient, projetant des ombres dansantes sur leurs visages fatigués. Elle commença à raconter son histoire, sa voix emplie de tristesse et de désespoir.

-Nous étions une famille autrefois, avant que tout cela ne commence. Nous vivons à l'ouest du pays. Mon mari, Malika et moi. Nous menions une vie paisible, jusqu'à ce que ces Yloides envahissent notre monde. Ils ont tout changé."

-Je suis désolé pour ce que vous avez traversé. Racontez-moi comment vous avez survécu. Je suis curieux.

-Nous avons dû fuir notre maison, notre vie. Nous avons vécu dans les ruines, évitant les patrouilles Yloides à tout prix. La faim et la peur étaient nos compagnons constants. Mon mari... il n'a pas survécu à cette horreur. Lucille regarda Arkyl, le regard déchiré d'une tristesse grandissante

Arkyl hocha la tête et fit un signe de la main pour qu'elle continue sont histoire.

-Malika et moi, nous nous sommes promis de rester en vie, de survivre à tout prix. J'ai tout fait pour la protéger, pour lui donner un avenir malgré cette dystopie."dit-elle les larmes au yeux.

Ce sentant obliger de répondre Arkyl lui dit:

-Vous avez été courageuse, Lucille, de continuer à vous battre pour elle.

-C'était la seule chose qui me maintenait en vie, la seule chose qui m'empêchait de sombrer dans le désespoir. Et puis, ce soir, vous êtes apparu comme un ange gardien, Arkyl. Susurrât-elle en le fixant, les yeux rempli d'eau.

-Je ne suis pas un ange gardien, répondit-il un brin contrarié, juste un survivant comme vous. Nous avons tous besoin d'aide parfois.

À travers les récits de Lucille, il percevait la résilience et la détermination de cette femme à protéger sa propre vie mais surtout celle de sont enfant. Malgré sa règle de rester seul, il commençait à se demander s'il pouvait faire une exception pour elles, ne serait-ce que pour un temps très limité.

La nuit avança, et Arkyl réfléchit longuement à la possibilité d'offrir un abri plus durable à Lucille et Malika. Mais pour l'instant, il préféra garder ses pensées pour lui, laissant la nuit se dérouler sans en révéler davantage. Il se coucha sur un vieux tas de bois, Ayant laissé le lit à la jeune fille, réfléchissant soudainement à ses parents et à ce que l'avenir pourrait réserver à cette nouvelle alliance improbable.