L'ARCTIQUE
Un soleil de minuit sur l'Arctique rayonne maintenant depuis trente-huit jours. Un faible vent accompagne cette nouvelle journée, qui a tout de magnifique, sauf pour le ronronnement du moteur du chalutier sur lequel naviguent un capitaine et deux scientifiques de l'OTAN. Capitaine Ryelle, de la base navale d'Halifax était commandant pour l'OTAN depuis deux ans et cinq mois, mais son arrivée en Arctique date seulement de deux mois. Ces deux années précédentes il accompagnait en haute mer des plongeurs canadiens, à la recherche d'épave dans les fonds marins de la mer Atlantique.
Le Capitaine Ryelle depuis son départ de la marine canadienne, pilote de navires au service de la marine côtière, son expérience d'une trentaine d'années et plus, lui vaut le poste d'explorateur de l'Arctique pour le compte de la marine internationale au service de l'O.T.A.N. On ne peut pas nier que cet homme de soixante-deux ans avec sa barbichette de professeur de philosophie, n'avait pas l'étoffe d'un explorateur des mers. D'ailleurs, c'est de sa bouche que sorti les premières paroles des aurores lorsqu'il s'adressait à M Mullen; - Vous connaissez sûrement la devise de l'Amérique « Ad mare us que ad mare » ce qui veut dire « d'une mer à l'autre» et bien nous dirons à l'avenir « con es ad mare us que ad mare » ce qui voudrait dire « avec des mers, jusqu'à l'autre». Oui, une devise plus réelle maintenant. Quand pensez-vous, M. Mullen?
Mullen réplique; - Vous le savez le latin, ce n'est pas mon fort, mais une recherche vite faite sur internet pourrait nous le confirmer. Je pense tout même que vous avez raison, capitaine!
Mullen, un scientifique d'une cinquantaine d'années avait un début de carrière pour la N.A.S.A. au Texas et en espérant du changement avait postulé au laboratoire de recherche d'Islande. Sa conjointe habitait toujours Houston depuis le départ de Mullen pour Reykjavik, Islande, il y a de cela trois ans. En fait, Mullen prend congé aux trois mois pour visiter ses deux grands enfants étudiants universitaires et sa femme. Congé qu'il aime prolonger de dix ou quinze jours, dépendamment du temps de l'année. De nos jours avec internet, c'est au quotidien qu'il exerce sa vie familiale. Mullen avait été témoin, avant d'embarquer en mer il y a de cela six mois, de la fonte prématurée des banquises de l'Islande. Ce réchauffement maintenant laissait sans glace définitivement les dix pour cent qui subsistaient auparavant sur le territoire de l'Islande. C'est un peu par la force des choses que le laboratoire de recherche se déplaçait en mer.
Mullen n'avait pas le pied marin et c'est pour cela qu'il aimait côtoyer le Capitaine Ryelle en ses temps morts sur le bateau. Il avait une question qui lui trottait en tête depuis sa rencontre avec le Capitaine Ryelle et voilà qu'il sentit le courage de la poser; - Capitaine, me permettriez-vous une question qui se rapproche de vos décisions personnelles à naviguer ce bateau?
-Certainement M. Mullen.
Mullen; - Si nous avions une panne et que tous nos appareils de navigations électroniques tombent en panne et que nous n'avions pas d'étoiles pour nous guider et que le soleil ne se couche pas, comment pourrions-nous naviguer?
Ryelle restait quelque peu songeur à regarder les banquises depuis le pont, puis se tourna vers Mullen. D'un geste certain, mais inattendu, il ouvrit son imperméable noir qu'il portait en raison de cette bruine de mer qui se dégageait de l'humidité du temps et que le vent soufflait sur eux. Puis pour la première fois depuis qu'ils se connaissent Ryelle se permet de sortir son flacon argenté de sa poche intérieure et dit; - Permettez-moi, avant de vous répondre, que je réchauffe mon gosier! Il en prend une grande gorgée et invite Mullen; - Vous en voulez? C'est du rhum des Antilles. Mullen refuse en souriant du coin des lèvres. Ryelle retourne son regard sur la mer; - M. Mullen, il faut comprendre un peu d'ornithologie, ça pourrait expliquer pourquoi je suis le timonier et capitaine de ce chalutier. On prévoyait ces problèmes de pannes électriques sur le fonctionnement de nos appareils. Les turbulences magnétiques du Pôle Nord avaient perturbé plusieurs déplacements de navires et d'avion. Les appareils sont conçus spécialement pour résister aux variations élevées, mais si toutefois ils détraquent de leur fonctionnement, nous reviendrions aux aménagements de base du chalutier. Voyez-vous, les mécaniciens ont accommodé la cale pour nous donner plus d'espace, mais nous avons gardé le mat et le filet de pêche. Le but de cela c'est de mettre le filet à l'eau pour attirer les différents goélands. Nous observons alors lorsqu'ils plongeront pour se nourrir des petits poissons, ils s'orienteront vers le nord avant de plonger. Il faut savoir aussi que parmi eux, les autres espèces, tels les goélands de l'Arctique, ou les goélands bourgmestres, ou les sternes de l'Arctique, proviennent, de zones spécifiques du littoral des côtes. C'est en gros, comment nous nous repérerions sur une carte. On peut faire appel au bâton de Jacob si rien ne fait plus. Pourriez-vous reconnaître une mouette d'un goéland, M Mullen?
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FEU VERT SUR L'ARCTIQUE
Mystery / ThrillerDécouvrir l'état sauvage de l'Arctique par un récit un conte et une aventure. Lorsqu'une politique mondiale cherche à apprivoiser le Pôle Nord et se vaste territoire, elle se confronte à des évènements imprévisibles. Une histoire bien documentée pou...