Chapitre 14: "Adieu."

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La mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d'abord, éclaboussures, affolements dans les buissons, battements d'ailes et fuites en tout sens. Ensuite, grands cercles sur l'eau, de plus en plus larges. Enfin le calme à nouveau, mais pas du tout le même silence qu'auparavant, un silence, comment dire : assourdissant.

Christian Bobin

Après que tout le monde quitta la maison, je pris ma douche, c'était une longue journée. Je me mis à réfléchir à ce que j'avais appris au cours de la journée. Et si Lea était enceinte réellement? Et si ils vont devoir se marier? Tant mieux pour eux, au moins le bébé ne vivra pas dans deux familles différentes, il ne sera pas déchiré par la séparation de ses deux parents. Ceci est une raison de plus pour arrêter de fouiner dans le passé et laisser de côté mon histoire ancienne, je devrais pas me mettre au milieu d'un couple qui serait parents dans pas longtemps, ce n'est question de quelques courts mois.

Une semaine plus tard:

Durant toute la semaine qui venait de s'écouler, j'avais maintenu une certaine distance avec Sam, véritablement je l'évitais.

Premièrement, je ne pouvais pas lui parler comme ci de rien n'était, alors que je savais pour Lea.

Deuxièmement, mon père avait passé une mauvaise semaine, son cas ne faisait qu'empirer, il toussait sans arrêt à en cracher du sang, je m'inquiétais de plus en plus pour lui. Ma mère avait alors décidé de le transporter à l'hôpital. Il était vénère contre ma mère, il ne voulait pas être sous l'emprise de ce tas de médicaments et tubes qui ne servent qu'à maintenir la personne en vie quelques heures de plus.

Je refusais de me l'avouer mais son heure s'approchait, je le voyais dans ses yeux, dans son regard affaibli, à travers l'aspect de ses muscles relâchés et incapables de bouger.

Il se débattait pour garder le sourire, pendant que nous lui parlions. Je l'avais vu l'autre jour pleurer, j'avais passé la nuit à côté de la porte, je n'avais jamais dit cela à personne, ma mère croyait que j'avais besoin de m'aérer l'esprit et que j'avais le droit de profiter de mes vacances. Je ne me suis pas justifiée au près d'elle, nous étions tous fatigués, au bout des nerfs, je voulais éviter toute tension qui puisse se créer au sein de la famille, nous devions rester soudés dans un moment pareil.

Chaque jour, la lueur d'espoir qui était au fond de moi s'éteignait petit à petit. Je fus reconnaissante des visites de la famille de Mary, ils étaient là pour nous. Mais personnellement, je ne voulais pas de leur aide, c'était peut-être méchant de ma part, mais j'avais besoin de me retrouver seule, je ne voulais pas rapporter la situation de mon père à des personnes qui restent des étrangers.

J'avais pris l'habitude de marcher longtemps jusqu'à en avoir marre puis retourner à la maison. Mais ce jour-là, j'avais un poids lourd sur le cœur depuis le réveil, je sentais tous les muscles de mon corps se raidir. Je sentis le besoin de voir mon père.
Je pris la voiture direction l'hôpital, j'entrai dans la chambre, je m'approchai de lui, il m'avait tenu la main si fort, et il m'a sourit tendrement.

" Ally, prends soin de toi, suis tes rêves." Il marqua une pause pour reprendre son énergie. " je t'aime mon petit soleil. "

Puis il ferma les yeux, les diagnostics des battements de son cœur ne s'affichaient plus sur l'écran, la force avec laquelle il serrait ma main s'était évaporée. Il était à présent immobile sous mes yeux, un corps sans âme.

Les docteurs se précipitèrent dans la chambre me conduisant dehors, je les voyais entrain de le réanimer mais il n'était déjà plus parmi nous. J'étais choquée de ce que je venais de vivre.

Je venais de perdre la personne qui comptait le plus pour moi, je ne voulais pas le voir mourir. Je n'imaginais même pas la maison sans lui, je ne voulais plus rentrer. Je savais que sa tumeur finira par lui coûter la vie, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi tôt. Je regrettais tout le temps que j'avais perdu au lieu de rester à ses côtés, à passer les derniers moments de sa vie avec lui. J'étais égoïste à me préoccuper de mes propres problèmes futiles. J'en voulais à tout le monde, je voulais disparaître de la surface. Je refusais de m'occuper d'annoncer son décès à ma mère, elle avait tellement souffert depuis que nous avions su sa maladie.

Je vivais un cauchemar terrifiant, je sentais un vertige, des maux de tête, mon corps était plus léger comme une feuille flottante sur la surface de l'eau. Je ne vis plus rien, mais je sentis que ma tête s'était cognée.

À mon réveil, je vis Sam au pied de mon lit, tout comme Mary, je fus incapable de comprendre le sens de ce qu'ils disaient.

" Je vais voir ta mère, je serai de retour dans quelques minutes, rendors toi! " entendis-je Mary dire.

" Je serai là avec elle, ne t'en fais pas. " avait répondu Sam.

Sam s'approcha de moi pour me prendre dans ses bras, je m'abandonnai, je lâchai pour la première fois mes larmes silencieusement, quand un petit gémissement m'échappa, mes pleurs s'entendaient de plus en plus. Il me consolait autant qu'il le pouvait, mais rien au monde ne pourrais atténuer mon malheur, mon désespoir.

" Je veux m'en aller, je t'en supplie! Je ne veux pas rester là! " criai-je.

Il me calma qu'il me sortirait de là le plus tôt possible. Il ajouta que nous allons prendre le large pour s'éloigner de toutes ces ondes négatives.

J'étais nichée contre son torse comme une petite fille, cette image me détruisait, je ne pourrais plus revoir l'homme de ma vie, lui raconter mes ennuis pour qu'il m'aide, nous ne ferions plus de pique-nique en famille le dimanche, nous ne se retrouverions plus pour Noël tous ensemble pour s'échanger nos cadeaux.

Aujourd'hui, nous avions perdu un membre à jamais. La vie ne sera plus la même, j'en suis totalement consciente.Il avait emporté avec lui ma joie de vivre, je ne serai plus la même, je le savais depuis que j'avais su que je devais revenir ici, en sachant qu'à mon retour je laisserai la tombe de mon père. Je n'admettais juste pas l'idée.

" Tu vas te relever, princesse. Tu es plus forte que ce que tu nous montres maintenant. Sèches tes larmes, il est fier de toi, il t'aime, il ne voudra jamais te voir pleurer. "

" Tu as raison, où se trouve ma mère? Je dois la voir. "

" Je vais te conduire chez elle, mais tu me promets que tu ne vas pas pleurer devant elle. Elle est dévastée depuis qu'elle l'a su. " me répondit-il doucement.

Lorsque je la vis, le visage baigné de larmes, les yeux cernés, les cheveux en bataille, son regard froid et vide, une flamme s'était éteinte en elle, je me demandais si elle l'avait vu, je ne voulais pas leur dire pour le moment que je lui avais parlé et que j'étais la dernière personne à qui il avait confié son ressenti. Je voulais garder cette confession pour moi, du moins pour le moment.

" Ally, il avait laissé une lettre pour chacun de nous, tiens la tienne. "
Sa voix se brisait à la fin de chaque mot.
Je pris l'enveloppe avec mon nom dessus écrit à la main. J'allais la lire quand je serai à la maison.

Je me retournai vers Sam, le suppliant du regard de m'accompagner à la maison. Il comprit mon message et me rendit la réponse par un hochement de tête.

Je fus de retour à la maison, l'air était, comment dire, glacial. Je me dirigeai vers l'atelier, Sam savait que j'avais besoin d'être seule. Il s'abstient de me suivre.

J'ouvrai délicatement le papier.

" Mon petit soleil,

Si tu lis ma lettre, c'est que je ne suis plus parmi vous. Je tiens à t'exprimer combien je t'aime, je ne doute pas que tu ne le saches, car je ne cesse de te le rappeler.
Tu as été le plus beau cadeau de ma vie. J'ai passé les meilleurs moments de mon existence avec vous. Je sais comment tu penses, et je veux que je te dise, tu n'as pas à t'en vouloir pour ma mort, je commence à vieillir, vaut se débarrasser de moi tôt. Tu ne voulais quand même pas passer ta jeunesse à changer les vêtements d'un lourd vieillard.

En gros, je t'ai laissé deux cadeaux, le premier Sam en est responsable, tu n'as qu'à le suivre. Et le deuxième, sous ton lit. Ne te demande pas quand je l'avais placé car tu dois savoir que je resterai malin jusqu'au dernier jour.

Finalement, Suis tes rêves, ne sois pas prisonnière de tes remords. Le passé est déjà écrit, songes au futur.

Adieu
Ton papa qui t'aime."

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Désolée pour mon absence sur Wattpad, merci d'avoir pris le temps de lire ce chapitre, et j'espère qu'il vous a plu.

N'hésitez surtout pas à me le faire savoir, et à jeter un coup d'œil à ma nouvelle fiction. " The Aftermatch "

À bientôt.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 15, 2015 ⏰

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