Chapitre 3

1.4K 184 335
                                    

Hi! J'espère que vous allez bien?
Merci mille fois pour vos commentaires sur le précédent chapitre. Merci de suivre cette aventure à mes côtés.
J'espère que ce chapitre vous plaira!

...

CHAPITRE 3

(The End_Nostalghia)

Harry.

Assis autour de cette immense table ronde, je sens ma jambe trembler sous le bois que je frappe régulièrement avec mon genoux. De légers coups. De petites douleurs qui me maintiennent éveillé. Je regarde la salle dans laquelle nous nous trouvons. Une salle vide avec seulement cette table et ces chaises autour. C'est difficile de croire que nous sommes actuellement dans un vaisseau, au milieu d'une base détruite et sans vie. Mon coeur se serre à cette pensée et mes doigts tremblants se joignent afin de ne former qu'un seul et même poing sur la table. Du coin de l'oeil, je vois Chiara baisser légèrement la tête pour suivre mon mouvement du regard. Elle est assise à ma droite et Zayn à ma gauche. En face de moi, il y a un regard bleu et brisé qui ne cesse de chercher le mien. Mais je le fuis, préférant relever la tête vers Silas qui me regardait déjà, assis au bout de la table.

Il a dit nous devoir des explications. Alors j'attends. Et je le lui fais comprendre à travers mon regard. Je ne sais pas ce qu'il essaie de retarder mais ça dure depuis beaucoup trop longtemps déjà. Je veux savoir. J'ai besoin de savoir. Je ne suis pas sûr d'avoir la force d'encaisser quoi que ce soit de plus mais je n'ai pas le choix.

A côté de lui se trouvent Michael et Madilyn. Pour des raisons évidentes, Delilah ne peut pas assister à la réunion. Elle est quelque part dans le vaisseau, en train de se remettre de ses blessures. Je me demande pour la énième fois à quel point ce vaisseau est grand. Mais, rapidement, c'est une question qui me paraît inutile. Je n'en ai rien à foutre à cet instant.

Alors je sors de mes pensées lorsque Silas se racle la gorge avant de commencer:

« Lorsque Adelaide a proposé le projet NINE au commandant Cooper, ce dernier a commencé à rechercher les meilleurs médecins et scientifiques de la base une mais également de la base deux et trois. J'étais médecin pour la base trois et la rumeur qu'on allait venir nous chercher était déjà en train de tourner. Et c'est ce qui est arrivé. Un matin, Adelaide est arrivée dans l'hôpital où je travaillais. Elle a demandé à s'entretenir avec moi. Elle m'a seulement dit qu'ils avaient un projet. Un projet qui, s'il réussissait, pourrait tous nous sauver. Evidemment, elle ne pouvait pas trop m'en dire tant que je n'acceptais pas. Mais elle s'était renseigné sur moi. Elle savait que ma femme était gravement malade. Et elle en a profité pour me glisser que, si j'acceptais, ils emmèneraient également ma femme dans la base une. Là où elle recevrait de meilleurs soins. Alors j'ai accepté. »

Je fronce légèrement les sourcils, ne voyant plus rien d'autre que Silas et son regard noir. Je pense qu'il est facile de remarquer lorsqu'une personne n'est plus totalement avec nous. Et c'est le cas de Silas à cet instant. Il est quelque part dans ses pensées, perdu des années en arrière. L'année où il n'a pas réfléchi à faire parti d'un projet afin de sauver sa femme. Et ça fait douloureusement écho à ma propre décision lorsque j'ai accepté de suivre Adelaide en échange d'une promesse de prendre soin des enfants de l'orphelinat.

« Lorsque je suis arrivé à la base une, avec les autres médecins et scientifiques, on nous a exposé le projet. J'ai naïvement cru à une blague. Une sous-base où faire des expériences sur des nouveaux-nés afin de les modifier génétiquement et de les envoyer sur cette planète avant d'y exporter le reste de la base une, deux et trois? Je suis resté muet, choqué. Puis je me suis rendu compte que certains médecins et scientifiques acceptaient sans hésiter. Pour la science, pour des proches à sauver, pour la promesse d'un monde meilleur. Je me suis vu refuser mais j'ai rapidement compris que, maintenant que je connaissais le projet, j'étais coincé. On ne me laisserait pas sortir d'ici vivant. J'ai alors compris pourquoi tous les autres se montraient enjoués. Ils se protégeaient. Je ne pouvais pas reconnaître ceux qui étaient sincères de ceux qui regrettaient secrètement leur décision. Mais je devais être comme eux. Je devais leur ressembler si je voulais survivre. Et si je voulais sauver ma femme. »

NINE || TOME 2 [L.S] ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant