Quatre années se sont écoulées et Mélodie et Émile ont grandi. Chacun de leur côté, les deux jouvenceaux devront faire face aux difficultés de cette période charnière de leur vie. Quand on est différent des autres, peut-on réussir à avancer dans les...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Depuis ce jour, depuis ce mémorable anniversaire, un an se consuma lentement et Émile joua de cet instrument avec le même entrain, la même allégresse qu'il eut ce soir-là lors de ses quatorze ans et qui fut une des soirées les plus belles, les plus émouvantes de toute sa vie. Le jeune garçon était âgé à présent de quinze ans et fréquentait un lycée public, non pas dans sa banlieue, mais cette fois-ci dans une banlieue voisine. Sa bonne vieille tante Bérengère le conduisait tous les matins en voiture et passait le récupérer tous les soirs en compagnie de son inséparable ami Olivier.
Mais hélas, au milieu des études fleuries d'excellentes notes et de résultats gratifiants – car il maintenait le cap de premier de sa classe – et au milieu de ses cours de piano passionnants que monsieur Le Verger lui donnait à son propre domicile, Émile était un adolescent malheureux et très mal dans sa peau. En effet, malgré ses quinze ans passés, le petit Émile était resté le petit Émile. Alors que son ami Olivier continuait au fil des mois à se développer en stature tout comme les autres adolescents de l'établissement qu'il fréquentait, lui restait petit et chétif malgré lui ! Avec sa face de poupin qui le suivait toujours, l'éploré garçon se réfugiait à corps perdu dans le piano !
Il était très tôt ce matin, et en cette matinée de décembre particulièrement glaciale, le soleil n'était pas encore levé, le brouillard se dissipait à peine devant les premiers rayons de l'aube. Malgré l'heure très matinale, une personne ne dormait pas... c'était Émile lui-même. Ce dernier, paré depuis longtemps pour se rendre au lycée, était levé depuis les aurores et se trouvait attablé devant son orgue à s'entraîner à jouer. Comme il faisait froid, un beau pull mauve pale très doux recouvrait son jeans blanc et sa belle chemise blanche. Comme il était encore tôt, et par crainte d'éveiller sa mère et sa tante, il avait pris soin de baisser le volume afin de pouvoir jouer en toute tranquillité sans réveiller personne. D'ailleurs, la preuve en était là : bien que la porte de sa chambre était soigneusement close, des ronflements de sa tante pouvaient se faire entendre dans le couloir. Très à l'aise à présent avec les notes d'accompagnement, l'apprenti pianiste jouait aisément des deux mains. Ses doigts qui glissaient sur les touches avaient acquis une parfaite adresse et habileté.
