XII

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L'OMERTA

Alya

3h30.

Mes doigts glaciaux, se refugient sous mon pull, frôlant ma peau nue et frémissante. Un souffle long et bruyant quitte ma bouche en sentant une vague de frisson me submerger.

Je renifle une nouvelle fois pour empêcher ma morve de couler. J'ai sûrement attrapé un rhume.

Mon attention se pose sur un plaid posé au-dessus d'un siège. Avec l'aide de mes pieds, je tente difficilement de l'atteindre afin de la rabattre sur mon corps frémissant.

Je suis ici depuis un bon bout de temps. Je dirais plusieurs heures. Les gardes m'ont ligoté les mains et les jambes puis sont réparties sans rien dire.

Cette chambre est totalement anodine. Je n'ai constaté rien de surprenant pour l'instant. Celle-ci comporte un lit deux places. Aux extrémités de chaque côté, se trouvent deux tables de chevet.

Elle est plongée dans l'obscurité. Mon unique source de lumière et de repérage est la lune. Sa rotation se situe exactement dans l'axe de cette fenêtre. Permettant alors l'éclaircissement de cette pièce.

Je suis suffisamment épuisé pour dormir des journées entière, mais je suis incapable de fermer l'œil. Je n'arrive même pas à somnoler. Mon instinct me crie de rester éveillé.

En plus de l'épuisement, mon estomac en fait des siennes également. J'ai très faim, un creux à l'intérieur de mon ventre semble se creuser un peu plus profondément à chaque seconde qui passe. C'est insupportable.

Un éclair blanchâtre vient soudainement et en un instant illuminer la totalité de la pièce. Un vrombissement sourd et bruyant de moteur vient s'en suivre. Je comprends d'emblée que quelqu'un vient de stationner.

Ce n'est pas simplement une voiture qui vient de passer. Je le sais car, cela fait de nombreuses heures que l'environnement est plongé dans un calme des plus incessants. La route qui longe cette maison s'avère être déserte, personne ne semble l'emprunter. Et cela m'angoisse d'autant plus, cette propriété est isolée et semble être reculé de tous. La possibilité de m'échapper ou d'être retrouvé quitte donc peu à peu mon esprit.

Je tente de me calmer et m'empresse de me redresser silencieusement.

De nombreux scénarios fusent dans mon esprit. C'est peut-être les dernières seconde de vie qui me reste avant de rejoindre mon père au ciel. Ces dernières secondes me permettront possiblement d'obtenir le pardon de celui-ci. Actuellement, je n'ai pas le courage d'affronter son regard, ses yeux doivent être emplis de honte et de répulsion à mon égard. Je n'ai pas su tenir ma promesse.

" Tenir ses promesses coûte que coûte. "

C'est ce qu'il me disait.

Le visage de ma mère me vient alors inopinément à l'esprit. Je n'ai pas été à la hauteur. Pas seulement pour elle, mais pour Anis aussi. En voulant les protéger, je n'ai fait qu'empirer cela. Ils se retrouvent d'autant plus en danger qu'ils ne l'étaient déjà auparavant. Tout est de ma faute.

Je les ai tous déçu, je me déçois aussi moi-même.

En entendant de l'agitation provenant de l'étage d'en bas mon cœur s'emballe. Par instinct je retiens mon souffle, essayant de me faire la plus discrète possible. Espérant que ma présence ai même était oublié.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 25, 2024 ⏰

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