Éternel recommencement

Renaissance

D'abord le néant. Ensuite viens la conscience, puis la conscience d'être conscients. Avec la conscience de soit viens celle du monde. Chant mélodieux des oiseaux, roucoulement clair et rapide d'un ruisseau, la mélodie des feuilles dans le vent. Un paradis de verdure et de vie. Et au milieu de cette forêt pleine de vie, le corps d'une femme supposée morte tressaille.
Lentement, elle ouvrit les yeux. Des yeux bleu azur encadrés de légère boucle platine. Un visage fin et des lèvres charnues qui remuèrent avant de s'ouvrir brusquement :
- Merde ! Où suis-je atterrit ? Criait-je, énervée d'être apparue au milieu de nul part. Évidemment je ne voulais pas me réveiller au beau milieu d'une place, mais le cœur d'une forêt ? Le « éloigner de toute présence humaine » me semble exagérer ! Ou alors le sort manquait de précision, va savoir.
Perdue en forêt ? Peut-être pas. J'entendais plusieurs voix, principalement masculine, devant moi.
- Pas si raté, se sort ! Il ne me reste plus qu'à me renseigner sur le lieu et, plus important, l'époque. C'est avec cet état d'esprit enjoué que je me dirigeai vers les voix devant moi :
- Allez, il est temps d'rentrer ! On remballe tout et on s'en va !
- Elle nous aura bien fait courir, la Maudite !
- Ces créatures ont un don pour nous faire perdre notre temps avec leur tour de passe-passe.
C'est sûr ces mots que je sortit d'un imposant fourré en leur demandant de mon ton le plus aimable de qui ils parlaient, question qui a suscitée une hilarité générale :
- C'est-ce que j'disais ! Des tours de passe-passe !
- Eh bien ma dame, ne devriez vous pas être morte ?
C'est grâce à ces dernières paroles que je fît le lien entre la troupe en arme devant moi et le corps que je possédais. Qu'elle sotte j'étais de ne pas y avoir pensée ! Tentant le tout pour le tout je décidais de m'enfuir mais les soldats eurent tôt fait de prendre les armes et de me lancer la chasse.
-Allez les gars ! C'est le dernier obstacle avant notre permission !
-Ouais !
-On va la choper cette merde !
Ils sont bien grossiers ces soldats, pensais-je en slalomant entre les branches et les racines.