Nouvelle vie.

Les apparences sont trompeuses

A l'aube, je me réveille et me sens perdue. Au bout d'un certain temps, je me rappelle que je loge désormais chez ma tante qui m'a hébergée et me remémore la cause de ce déménagement. Une douleur vive se ranime en moi, arriverais-je un jour à sourire, à rire ou encore à profiter de la vie tout simplement ? Je sèche mes larmes d'un mouvement brusque du bras et descends prendre mon petit-déjeuner. Anna n'est pas là, elle est sûrement dans son jardin. Je fais comme chez moi et me prépare des pancakes et un bon chocolat chaud. Après avoir fini, je débarrasse et regarde par la baie vitrée pour voir si ma tante est là et je ne m'étais pas trompée, elle arrosait son potager et ses fleurs le sourire accroché aux lèvres. Je la rejoins, elle sifflote joyeusement et se dandine légèrement sur le rythme de la musique. Un ricanement moqueur m'échappe et elle se retourne, surprise. Ses joues prennent une teinte rosée et elle me sourit chaleureusement. Je lui rends son sourire en m'approchant doucement  .

" Bonjour Gladys, tu as bien dormi ?"

- Oui, comme un bébé.

- En fait j'avais remarqué, j'ai entendu pendant la nuit des ronflements bruyants qui provenaient de ta chambre et tu parlais toute seule dans ton sommeil. Se moque-t-elle

- Je ne ronfle pas ! Et je disais quoi ?

- Si tu le dis. J'ai dû rêver alors. Ricane-t-elle

- oui, c'était un rêve on est d'accord. Mais je disais quoi pendant mon sommeil ?

- Je ne comprenais rien.

- Ah, Bon, sinon est-que je peux t'aider en quoi que ce soit ? 

- C'est gentil de proposer. Et oui, est-ce que tu voudrais bien aller me chercher des oeufs, du lait et de la farine au petit marché de la ville pour que je puisse préparer un gâteau ? 

- Oui, avec plaisir ! 

La ville est à  2 km d'ici. Ma tante m'a dit de toujours suivre le sentier et j'y serais arrivé.  Marcher un peu va me faire du bien surtout en ce moment. Mais au bout de 15 minutes de marche, je suis déjà essoufflée.

" Qu'est ce qu'il m'a pris d'accepter de me rendre au marché..."

 Il faut dire que je ne suis pas très sportive et pourtant je suis très mince. Mon amie était jalouse de cela et se plaignait souvent en me faisant remarquer que j'avais beaucoup de chance. En pensant à mon amie... Je devrais lui téléphoner , elle doit sûrement s'inquiéter pour moi. Je me promets de lui donner de mes nouvelles le soir même. Perdue dans mes pensées, je ne m'aperçois pas que je suis enfin arrivée avant d'entendre des marchands crier et se vanter sur leurs produits qu'ils prétendent "bio". J'ai comme l'impression que je ne vais pas trouver de sitôt les produits qu'Anna m'a demandée.Alors que je marchais sans regarder devant moi, je bouscule quelqu'un qui doit avoir mon âge. 

" Oh, excusez moi..."

- Gautier Bargant.

- Excusez-moi Gautier. 

- Tu peux me tutoyer tu sais ? Tu as quel âge au juste ?

- 17 ans.

- Moi aussi.

Il me sourit avec des yeux rieurs . De jolies fossettes se creusent sur ses joues.

- Et à qui ai-je l'honneur ?

- Je suis Gladys Jefferson.

- Enchanté Gladys, tu es nouvelle ici ? Je ne t'avais jamais vu auparavant. 

- Oui je suis arrivée hier...

-  Alors Bienvenue dans ce lieu paradisiaque !

- Si v..tu le dis.

- On se reverra peut-être à la rentrée ! 

  Alors que je m'apprêtais à répondre,  une voix hautaine s'élève derrière moi:

- Gautier qu'est ce que tu fais?! Je croyais que tu devais m'acheter un parfum et au lieu de ça je te vois en train de flirter avec une fille ?

- Manon, ce n'est pas ce que tu crois ! Cette fille m'a bousculée et j'étais justement en train de dire à cette idiote de regarder où elle va au lieu de rêvasser!

Idiote, moi ?! D'accord... Monsieur ne veut pas contrarier madame la princesse. Enfin si on peut l'appeler comme ça... C'est plutôt la reine des vulgaires. Je la sens vraiment pas celle-là... Bon, je la connais à peine depuis quelques minutes, c'est vrai mais elle a l'air d'être une fille qui passe son temps à s'admirer devant le miroir. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle soit l'une des plus populaires à son lycée ! Elle me regarde avec dégoût, mes joues s'empourprent et je m'éloigne le plus loin possible d'eux en courant. Je trouve tout ce dont j'avais besoin et rentre. Ne tenant plus debout, je fais une courte sieste avant de préparer mes affaires pour le lendemain au lycée. Eh oui! Demain, c'est la rentée! J'espère ne pas trop me faire remarquer dès le premier jour ! Anna a été gentille avec moi tout le long de la soirée et j'ai pu téléphoné à Mathilde, ma meilleure amie depuis toujours. Rien qu'entendre sa voix au combiné me donne les larmes aux yeux. Je lui explique la situation rapidement, elle ne me coupe pas une seule fois la parole. Quand elle me répond enfin, après que j'ai fini mon récit, j'entends des sanglots qu'elle retient difficilement dans sa voix. Anna se dirige discrètement vers moi et me presse l'épaule en signe de réconfort. Elle m'annonce que je peux l'inviter le weekend prochain si je le souhaite. Bien sûr que je le souhaite ! Je lui demande si elle peut venir et Mathilde s'empresse de répondre oui. Je raccroche en souriant bêtement. Avant de me coucher,je prie pour que mes parents et ma petite soeur soient heureux où ils sont en versant de petites larmes de chagrin et je m'endors, épuisée.