Love VS Hate [hyunlix]

Chapitre 9 - Hyunjin

Je me fais réveiller par mon téléphone qui sonne, je regarde l'heure sur mon réveil et constate que ça ne fait que trente minutes que je dors depuis que je suis rentré du restaurant, je prends mon portable pour voir qui me réveille et suis surpris de voir que c'est Felix, je ne voulais pas décrocher mais je me dis que ça doit être urgent s'il a fini par m'appeler, je décroche.

— Felix ? Qu'est-ce qu'il y a ? Dis-je encore à moitié endormi.

— Hyunjin... Viens m'aider s'il te plaît, me répond-t-il en reniflant comme-ci il avait pleuré.

— Dis-moi ce qui se passe avant !

— Je suis dans mes toilettes depuis dix minutes en train de vomir et ça ne ve..

Je l'entends vomir à travers le téléphone.

— Ne bouge pas, j'arrive, je m'habille et te rejoins, reste avec moi en appel, d'accord ?

— Oui... Fais vite s'il te plaît... Je n'en peux plus, j'ai besoin d'aide, je veux que ça s'arrête.

— Je fais au plus vite, promis.

Je sors de mon lit, non sans mal, puis m'habille rapidement d'un jogging et d'un pull, je récupère mes clés et sors en fermant derrière moi.

— Tu es toujours là Felix ? Demandé-je en me mettant à courir.

— Oui... Je suis désolée si je t'ai réveillé mais je ne savais pas qui appeler d'autre, les trois zouaves ne m'ont pas répondu alors j'ai fini par t'appeler toi... Excuse moi vraiment...

— Je ne dirais pas que ce n'est pas grave car tu m'as coupé dans mon sommeil mais si je suis vraiment la dernière personne sur qui tu peux compter, alors je ne vais pas te laisser seul dans cette merde.

— Merci... Vraiment, je sais qu'on ne s'apprécie vraiment pas mais tu es mon seul secours actuellement.

— Je suis peut-être méchant par moment avec toi mais je ne me permettrais pas de laisser quelqu'un qui a besoin d'aide, même si je n'apprécie pas la personne. Au fait, je vais bientôt arriver, est-ce que c'est ouvert pour que tu évites de te déplacer ?

— Oui, j'étais tellement.. il vomit encore une fois. Claqué de la soirée que je n'ai pas fermé en rentrant.

— D'accord, tant mieux, je suis arrivé, je raccroche.

— D'accord.

Je termine l'appel et pénètre dans sa maison, je rejoins le couloir qui mène aux toilettes, vois de la lumière et m'approche, je l'aperçois recroquevillé sur lui-même, la tête au-dessus des toilettes.

— Je suis là Felix, le rassuré-je en m'approchant et en mettant une main dans son dos pour l'inciter à vomir s'il en a encore envie.

Il vomit encore pendant une bonne quinzaine de minutes, avant que tout cela ne s'arrête.

— Allez viens, on va aller prendre l'air dans le jardin, manifesté-je en l'aidant à se relever .

Il se tient à moi, le temps d'aller dehors et une fois sur la terrasse, je l'aide à s'asseoir sur une chaise longue et lui mets une couverture, que j'ai ramassé sur notre passage, pour ne pas qu'il attrape froid.

— Alors, comment cela se fait-il que tu aies vomis ce soir ? Demandé-je dans l'espoir d'avoir quelques explications pour pouvoir l'aider un minimum sur ça.

— Si je te dis un de mes secrets, tu m'en dis un des tiens, ok ?

J'acquiesce de la tête et attends qu'il prenne la parole.

— J'ai des troubles du comportement alimentaire depuis mes quinze ans, dû à un stress constant que j'ai à cause des cours, ça s'est surtout déclenché à cause de l'harcèlement que j'ai subi dès mon arrivée en première année de lycée... Mais pour vraiment répondre à ta question, tu te souviens ce que tu m'as dis au restaurant, que j'aurais pu manger et que vous étiez les seuls à me voir, bah voilà vu que je n'ai pas beaucoup mangé, mon corps n'a pas pu se remplir et il me l'a fait comprendre en mangeant une énorme quantité pour combler...

— Oh je vois, quand j'ai dis ça tout à l'heure, c'était pour rire, tu fais ce que tu veux mais maintenant que je sais, j'aimerais que tu manges un peu plus que d'habitude, n'aies pas peur de vomir après, gère tes quantité et ça ira.

— À ton tour, c'est quoi ton secret ? Est-ce que ça a un rapport avec le fait que tu sois un connard avec moi ?

— Euh, un peu... Ma mère est décédée à l'âge de mes treize ans et mon père est alcoolique depuis son décès, il boit de plus en plus chaque jour depuis qu'elle nous a quittés.

Je le vois me regarder d'un air interrogatif mais je reprends sans y faire plus attention.

— Un braquage qui a mal tourné, on revenait d'une journée shopping, puis un homme nous a agressé avec un flingue, ma mère voulait récupérer son portefeuille dans sa poche mais le mec a sûrement cru qu'elle allait sortir une arme, alors il lui a mis une balle en pleine tête et a tiré deux autre fois pour être sûr de son coup mais par malchance, l'une d'entre elle a dévié, m'a frôlé en entrant dans mon bras avant de ressortir de l'autre côté...

Je soulève le haut de ma manche pour lui montrer la légère cicatrice qui est toujours apparente, il la fixe avec stupeur avant de reposer son regard dans le mien.

— Je suis vraiment désolé Hyunjin... Je ne savais pas, je n'aurais pas dû te demander d'autant te dévoiler, c'est un lourd secret qui concerne ta vie privée.

Il s'approche vivement de moi et me prend dans ses bras, je reste figé quelques secondes mais finit par répondre à son étreinte.

— Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas et honnêtement, je m'en veux un peu de t'avoir pris pour cible et d'avoir déversé toute ma colère sur toi, alors que tu n'avais rien fait...

— Je ne dirai pas que c'est rien mais maintenant que je sais un peu le pourquoi du comment, je t'en veux moins.

— Merci Felix.

Je me détache de son câlin et lui souris quand il se remet confortablement sur son transat.

— Oh, j'ai une idée ! Tu me fais confiance ?

— Pas du tout mais dis toujours ! Réponds-je avec un peu trop de franchise.

— Si, un jour, tu as un problème avec ton père, appelle-moi, je débarquerais sans hésiter et à l'inverse, j'espère que si je refais une crise, tu décrocheras ton téléphone comme tu l'as fait ce soir.

Il me tend son petit doigt en me souriant, je passe mon regard à la fois sur son visage et sur sa main, je continue d'hésiter pendant deux longues minutes mais finis par accrocher mon petit doigt au sien, on colle chacun notre pouce à celui de l'autre pour sceller cette promesse.

— Au moins, maintenant, j'ai un deuxième endroit où squatter si j'ai un problème, Changbin ne me verra plus aussi souvent, lâché-je en rigolant.

Il me suit légèrement avant qu'un silence ne s'installe entre nous, seul le bruit du vent ne se fait entendre, personne ne le coupe tellement celui-ci est apaisant.

***

Le temps continue de s'écouler, je vois qu'il commence à partir dans les bras de Morphée mais je n'ose pas faire de bruit pour le réveiller, me doutant qu'il doit être exténué de sa journée.

Quelques minutes passent, je pose de nouveau mon regard sur lui pour me rendre compte qu'il s'est finalement endormi, je décide de me lever pour m'approcher de lui, le prends dans mes bras avant d'aller le coucher dans son lit et après l'avoir bien bordé, je cherche un bout de papier et un stylo pour laisser un petit mot puis, une fois trouvé, je marque dessus avant de le déposer sur sa table de chevet.

" Je ne t'aime peut-être pas mais je n'ai pas envie que tu choppes la crève. Comment survivrais-je sans rival ? :)"

Je sors de chez lui quand sonne deux heures du matin et repars en direction de chez moi, heureusement que demain est un jour de fête nationale et que nous n'avons pas cours car je me serais sûrement écroulé de fatigue sur ma table de cours.