Prologue

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C'est dur d'accepter la vérité en face quand vous ne voulez vous même ne pas y croire. Ce qui est mon cas. Je n'y crois toujours pas. Vais je accepter d'y croire un jour ? Je ne pense pas. Vais je pouvoir vivre avec ce sentiment d'abandon ? Je ne pense pas non plus. Je suis perdue. Je suis perdue dans une forêt où la sortir n'existe pas. Je respire de l'air que je ne désire pas, que je ne désire plus. Ils m'ont aimé et je les ai aimé. Ils ont pris soins de moi et j'ai essayée de prendre soin d'eux. Ils étaient heureux et j'étais heureuse. Ils sont partis mais il y a quelque chose qui cloche... Je suis toujours là. Et je m'en veux, j'aimerais être avec eux et leur dire à quel point je les aime. Mais maintenant qu'ils sont six pieds sous terre je ne peux plus leur dire. J'ai déjà essayée de les rejoindre en pensant que je les retrouverais mais je suis vite revenue à la raison, c'est stupide. Tout est stupide. Leur mort l'est. Ma vie l'est. Et je le suis aussi. Mais il n'y a pas que ça qui est stupide. Mon entourage l'est aussi. Est ce qu'ils pensent vraiment qu'en partant de la maison dans laquelle j'ai grandi je vais me sentir mieux ? Pensent-ils vraiment que si je pars je ne serais plus comme je suis au jour d'aujourd'hui ? Triste. Oh oui je suis triste et même bien plus encore, je suis détruite. Une chose qu'ils ne savent pas.

Assise sur mon nouveau lit je repense aux moments que l'on a passés ensembles, aux moments où maman, dans la cuisine cuisinait les cookies que j'aimais tant en chantonnant, aux moments où papa m'apprenait à faire du vélo ou à conduire sa voiture.
Ma mère était la plus belle femme au monde, ses longs et épais cheveux blonds et ses yeux d'un vert émeraude resplendissant étaient magnifiques, je les ai d'ailleurs hérité, pour mon plus grand plaisir. Son visage doux et souriant l'était tout autant. Mon père aussi était très beau, ses cheveux bruns coupés en brosse et ses yeux marrons clair faisaient ressortir sa peu assez clair. Ils étaient mes roi, mon univers, ma vie tout entière. Ils me manquent tellement...

- Spencer ! Le dîné est prêt.

Je sèche les larmes qui ont coulées durant mes souvenirs et me dirige vers les escaliers en traînant légèrement les pieds ; je n'ai pas faim. D'ailleurs, je n'ai plus eu la force de manger depuis leur départ. Comme vous l'avez sûrement compris, je l'appelle Spencer, Spencer Carpenter pour être plus précise.

Arrivée en bas des escaliers je me dirige vers la salle à manger où seul l'odeur écoeurante des lasagnes faites maison de ma tante me monte aux narines. Avant j'aimais bien l'odeur des lasagnes, j'adorais même ça, c'était mon plat préféré.

Je continue ma marche ou plutôt mon trainement de pied tous droit afin de me rendre devant la table constituée de quatre assiettes et d'un gros plat de lasagne au milieu. Écoeurant, encore une fois.

Je prends place sur la seule chaise libre.

- J'ai fais ces lasagnes exprès pour toi Spencer, je sais que tu adores ça.

Je fixe ma tante durement : elle essaye de m'avoir avec de la nourriture.

Je lui souris faussement :

- Merci tante Jeanne mais je n'aime plus les lasagnes.

Je repousse mon assiette remplie de lasagne servies à l'instant.

- Oh... euh... Et bien, Tom les mangera.

Je tourne mon regard vers Tom, mon cousin. Il me sourit gentiment. Crétin.

Je détourne mon regard pour le poser sur le mari de ma tante, Georges qui lui, me regarde méchamment. Je simule un petit rire. Je repose ensuite mes yeux sur mon adorable tante qui me sourit gentiment.

- Merci pour ces délicieuses lasagnes tante Jeanne.

Je me lève pour retourner m'enfermer dans ma nouvelle chambre.

J'étais une gentille fille avant, polie, courtoise, bonne dans toutes les compétences scolaires. La fille modèle.

Mais mes parents sont morts. Et moi aussi.

RESISTS ME

RESISTS MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant