𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

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- Tu as détruit mon monde maman ! Hurlais-je dans le salon de bon matin.

- Détruit ton monde ? Je l'ai sauvé, tu veux dire, regarde ce que tu es devenue Sasha !

À travers son visage déformé par la colère, à travers la cigarette qu'elle tient dans sa main qui s'est posée sur ma peau trois minutes avant cette dispute de bon matin. À travers tout cela se trouve ma mère. Honnêtement, je n'arrive pas à croire que notre relation s'est cassée petit à petit.

- J'ai tout fait pour toi !

- Vraiment ? Je ne suis pas sûr qu'une mère force sa fille à aller en hôpital psychiatrique, ni forcer son enfant à travailler jusqu'à cinq heures du matin pour être la meilleure ! Rétorquais-je.

- Travailler est la clé du bonheur Sasha, tu devrais le savoir mieux que quiconque !

- Je n'avais que six ans, seulement six ans maman !!

- Et tu as dix-neuf ans maintenant donc arrête de chouiner !

Mon regard se crispe sur ces derniers mots, ne voit-elle pas le mal qu'elle fait ? Pour éviter toute cette confrontation, je m'avance à l'entrée de la maison à laquelle se trouve mon sac. Les lanières de celui-ci se pose sur mon gilet noir qui couvre mon haut blanc à manches longs suivi de mon jeans à taille basse qui abrite mes Adidas.

La porte claque dans mon dos qui laisse place au chant des oiseaux, l'air frais parcourt ma peau à découvert et le temps humide se voit sur la route. J'avance dans le sens inverse de l'arrêt de bus, je sèche juste le matin pas plus. Ma conscience à jamais comprit pourquoi j'ai des relations complètement catastrophiques, que ce soit en amitié ou en amour, je détruis tout, à chaque fois, il n'y a pas une fois où j'ai réussi.

Ma mère veut que je sois la meilleure en tout, le pouvoir d'être la première la mange petit à petit tous les jours. Malgré ça je suis ces désirés, travaillé d'arrache-pied pour lui faire plaisir, je ne saurais dire si cela me rend heureuse ou non.

Je suis perdu.

Il y a un endroit dans un parc abandonné de la ville, je me rends à chaque fois où je suis sûr de me couper du monde. Le parc était joli à l'époque celons les dires de ma tante, on n'a jamais su pourquoi il était devenue dans un piteux êta du jour au lendemain.

Je m'aventure dedans me dirige dans un endroit très précis. Dans le passé cet endroit n'était d'autre qu'un parc à chiens, les étendues d'eau au milieu des arbres est juste magnifique, en hiver ça l'est encore plus. Je m'installe sur l'herbe froide, de mon sac, je sors mon téléphone et mets l'album d'un de mes chanteurs du moment qui résonne dans mes oreilles grâce aux écouteurs. Mon frère et moi avons eu l'habitude de venir ici de temps en temps. Maintenant, je m'assoupis seule sur l'herbe le soleil qui se lève au loin le vent froid, mais timide de l'automne, je ferme les yeux et ne pense plus à rien à personne.

Vous savez, la plupart des gens ont comme endroit préféré une chambre ou tout simplement leur maison, mais se couper du monde va à la destruction de sois même. C'est comme ça que mon frère m'avait emmené ici, pour de pas rester entre quatre murs. J'aimerais rester ici aussi longtemps que je veux. Mes yeux se ferment petit à petit sans à y avoir cours, je m'assoupis.

En ouvrant les yeux sur le ciel bleu j'ai le reflex de prendre mon portable et remarque que déjà une heure s'est écoulé, en partant, je prends la pince à cheveux qui traine dans mon sac, la porte derrière ma tête, j'enroule mes cheveux noirs dans la pince ce qui fait un chignon.

Plus j'avance plus je reconnais l'arrêt de bus, j'essaye de me faire toute petite face aux personnes qui m'entoure pour se mettre à l'abri sous le petit préau, ne voulant pas déranger, je m'écarte pour laisser la place aux humains plus vieux, ce qui me place à côté de l'arrêt.

La musique tourne encore dans mes oreilles, légèrement, je sens une main passer devant mes yeux, j'ai le réflexe de lever la tête et découvre une fille devant deux garçons. Ma main vient retirer un écouteur dégagent mon ouïe.

- Désolé de te déranger, on ne dérange pas ? Me demande la fille au teint bronzé et aux cheveux crépus, mais longs ramené en un chignon haut.

Mon regard se perd à dévisager les trois personnes qui se tiennent devant moi, je secoue ma tête en signe de réponse et écoute la fille.

- Merci beaucoup, donc nous sommes nouveaux dans le quartier et on voudrait savoir si tu connais la FAC de Jean Castillon ?

- Oui, c'est aussi ma FAC, réponds-je.

- Sérieux ! Tu nous sauves la vie, si ce n'est pas trop demandé peux-tu nous emmener s'il te plaît ?

Je reste peut-être une minute à rien dire, je ne savais pas comment réagir. D'une par le trajet jusqu'à la FAC, je veux la faire seule, mais de l'autre, ils sont nouveaux et la fille a l'air sympa, je ne pus dire non alors, j'acquiesce. Au moment même le bus fait son entrée, je préviens les trois personnes de me suivre ce qu'ils font. Au fond du bus se trouve des places à quatre, normalement, j'aurais pris une place toute seule cependant pour pas paraître froide comme je le suis, je vais vert les places à quatre. Mes doigts prennent le dernier écouteur dans mes oreilles pour le mettre dans mon sac.

Ma place est cotée fenêtre à ma droite y est placée la fille et les deux garçons devant nous. Pendant plusieurs minutes se fut silence total, je pourrais bien lancer la discussion, mais je suis très nul pour ça.

- Bon, je crois qu'on n'a pas fait les présentations, commence-t-elle en se tournant vers moi. Je m'appelle Jade celui-là. C'est Tom ne fais pas gaffe s'il te dit un truc bête. Ce n'est pas sa faute s'il a un QI inférieur à zéro, et lui Enzo, il n'est pas très bavard et parait méchant, mais je t'assure, il est gentil quand il veut. Et toi comment tu t'appelles ?

- Sasha, je m'appelle Sasha.

- J'aime beaucoup ton prénom, ça sort de l'ordinaire.

Peut-être parce que c'est plus un prénom porté par les garçons que pas les filles. Je m'en plains pas, je l'aime bien mon prénom même si petite, on m'a souvent embêté pour cette raison ce n'est pas ça qui m'a le plus détruite.

Je lui réponds d'un sourire puis je me mets en retrait en les laissant parler à trois. Pourtant, je ne peux sentir un regard jugeur à mon égard, ce n'est pas nouveau qu'on me relooke, mais là, il fait vraiment peur lui.

Enzo. Je crois.

Le bus s'arrête et on descend chacun notre tour, j'explique vaguement à Jade où elle pourrait trouver de l'aide avant de partir en cours.

J'arrive à temps pour le prochain cours, la porte se ferme juste quand je rentre dans la pièce. L'amphithéâtre est immense, mais remplie d'étudiant, quand je me trouve en haut, le rend le plus éloigné du professeur, je m'installe.

Trois coups se font entendre à la porte, ce sont aussi les trois de ce matin qui se présentent comme les nouveaux étudiants.

Purée pourquoi avoir choisi cette matière parmi tout ce qu'ils avaient.

Fais-toi petite Sasha, fais-toi petite.

ALWAYS YOUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant