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LOS ANGELES

15:56

Je fais une dernière apparition devant la foule en délire qui m'acclame et m'admire. Je suis vêtue d'un ensemble simple, composé d'une culotte et d'un soutien-gorge en dentelle blanche.

Plusieurs photographes s'efforcent d'immortaliser ce moment, tandis que les acteurs clés de l'industrie de la mode murmurent probablement au sujet du rôle que mon agence me réserve.

Je suis une mannequin, célèbre d'une manière bien particulière, un pion de l'industrie de la beauté.

Après avoir quitté le podium, je me glisse dans les coulisses.

— Tu étais tout simplement splendide, me dit-il.

— Comme toujours, je suppose, rétorquai-je.

Ma voix teintée d'un mélange d'assurance et de fatigue.

Enfilant un peignoir en satin bleu nuit qui s'arrête à mi-cuisses, je m'installe devant ma coiffeuse. Je commence à me démaquiller et à détacher mes cheveux, qui ont été coiffés en place pendant près de deux heures.

Mon regard croise celui de mon propre reflet dans le miroir, et soudain, une envie irrésistible de pleurer me submerge, bien que j'ignore pourquoi.

— Demain, tu t'envoles pour Moscou, n'est-ce pas génial !? Dit-il.

Ah oui, voilà la raison.

Une ville où les critères de beauté sont bien différents des miens. Pas vraiment mon choix.

— J'aurais préféré Paris, répliquai-je, avec une pointe d'amertume.

— Cette ville n'est pas faite pour toi, voyons, ajouta-t-il, cherchant à me rassurer.

Je hoche simplement la tête. Quitter Los Angeles pour Moscou ? Le changement sera radical, bien trop radical pour moi.

— Je suis sûr que tu vas faire un tabac dans la capitale russe. Tout le monde ne verra que par toi !

Je marmonne quelques mots incompréhensibles et me regarde une dernière fois dans le miroir.

— Je vais y aller.

Je me dirige d'abord vers ma loge pour me changer. Une fois en tenue civile, je prends mon sac, vérifie que j'ai bien tout, et je quitte cet endroit imprégné d'odeurs de lingerie et de parfums hors de prix.

Je découvre une trentaine de messages et d'e-mails, tous liés à des collaborations et des marques souhaitant que je devienne leur égérie.

C'est ma vie.

Soudain, mon téléphone vibre. Un appel de...

Ava ?

Je décroche à la deuxième sonnerie.

— Meuf ! Il y a une soirée ce soir, viens ! Il y aura de la musique, de l'alcool et beaucoup de beaux garçons !

SAVE MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant