Prologue

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Prologue :

Adam :

23h07

Le vent me fouette le visage, vu l'heure à laquelle je suis sorti, ça m'étonnerait qu'un rayon de soleil vienne soulager mon ressenti.

Je crois que je suis complètement inconscient de sortie à une heure pareille. Je ne suis pas tellement familier avec ce quartier, malgré les connaissances qui y habitent. C'est même juste assez inconscient d'avoir des connaissances à Hackney tout court.

Mais c'est comme si tout était inconscient depuis que je suis sorti, je veux juste me calmer les nerfs, visiblement ça prend du temps.

Comme ça prendra du temps de m'habituer à ce nouveau déménagement. Vraiment le manque d'argent c'est horrible, et je sais qu'elle y est pour rien, mais je n'ai pas pu m'empêcher ce soir-là de lui crier dessus.

Ça m'a juste énervé de devoir venir ici, lâcher tout le quotidien que j'ai pris tant de temps à construire.

Et puis juste les prénoms des gens, je n'ai jamais été bons à les mémoriser.

En relevant les yeux, j'ai comme vu les nouveaux immeubles qui façonneront désormais mon paysage, ils ne sont pas très hauts, mais hyper délabrés. Je ne sais pas comment on peut bien dormir ici, les portes sont si fines, un coup de poings maladroit les saccageraient.

Alors que je continuais à pleurer sur mon sort via mes pensées, je décide de tourner pour commencer à rentrer chez moi, mais malheureusement, c'est que quand je me retrouve dans cette nouvelle ruelle que j'entends qu'une dispute s'y produit.

Putain mais vraiment ce quartier craint, tempis j'ai pas d'autre choix que de passer par là, si Dieu le veut, il ne m'arrivera rien.

Plus je m'avançais, plus les voix et les personnes devenaient distincte. C'était une voix féminine et une voix masculine. La différence d'âge s'entendait clairement.

- Oh j't'ai dit que je te passerai pas de clopes tu comprends pas quoi ?!

- S'il te plaît mec, juste une, tu vois pas que j'en ai besoin ?

- T'as juste besoin de rentrer toi, t'as vu l'heure ? Ils sont où tes parents ?

- On s'en fout de mes parents, donne moi à fumer bordel !

- Mais va niquer tes morts et lâche moi !


Et là un impact se dessina face à moi.


Elle vient de lui mettre une droite ? Mais c'est qui cette folle ? Tout ça pour des clopes ? Y'a quel genre de clochards ici ?


Mais sincèrement je ne cherche pas à comprendre, je trace ma route en observant la scène. Le gars se fait rouer de coups, il ne réplique même pas, probablement parce que celle qui est en train de le défoncer est une mineure.

Alors je décide de la détailler.

Une fille aux cheveux si blonds qu'ils reflètent la lumière des lampadaires, en fait à vrai dire je ne sais pas ce qui est plus blanc, ses cheveux ou sa peau. Je ne vois pas correctement le reste, je suppose qu'elle est alors habillé en noir.

Mais à entendre sa voix elle a vraiment l'air d'avoir mon âge.

Mon âge mais déjà autant dépendante au tabac ?

Ses parents s'en foutent d'elle pour la laisser sortir comme ça ?

Alors que ma curiosité faisait effervescence dans mon cerveau, un détail vient me perturber, je crois que je ne m'en suis pas rendu compte, mais elle a arrêté de frapper ce type, et moi aussi je me suis arrêté dans ma marche. Ses yeux anormalement verts me fixaient. Un regard comme vous en avez jamais vu. Elle n'avait pas l'air agressive, juste dérangée. Je l'ai prise en flagrant délit, elle a doit avoir peur. Mais son regard a surtout l'air interrogateur, curieux. Elle me détaille là.

Oh putain, mais mec pourquoi tu t'es arrêté, continue inconscient.

Alors je fais comme si de rien n'était, je tourne la tête, et la dépasse. Quand j'étais sûr d'avoir échappé à son champ de vision, j'ai commencé à accélérer. Ça serait con de me retrouver à la place de ce mec.

Dieu merci, j'étais maintenant arrivé devant mon immeuble, alors sans plus réflexion, je rentre, et m'assure que la porte du hall est bien fermée. Je souffle un grand coups pour diminuer la pression et l'adrénaline accumulée.

Mais c'était quoi ça ?

Est-ce que j'aurais dû aider ce type ?

Elle va me poursuivre ?

Est-ce que il va la frapper maintenant que je suis parti ?

Mais non mec elle pourra pas te reconnaître t'inquiète.

Pourquoi il ne lui a juste pas donné de clopes ce boloss ?

Les pensées se bousculaient dans ma tête, j'arrivais à mon étage et j'ouvris ma porte. Une fois dans mon appartement, le silence qui y régnait m'apaisa. Je respirai profondément, et décidai d'aller dans la seule chambre de cette habitation.

Elle était là, dans son lit, elle dormait paisiblement, je m'approchai d'elle en essayant de faire le moins de bruit possible.

Arrivé à sa hauteur, je me penche pour lui déposer un bisous sur son front. Elle est vraiment épuisée. Je chuchote alors doucement à son oreille "Bonne nuit Maman". Et je me dirige vers le canapé, et m'affale dessus.

Je sens que je m'endors, et mes pensées n'ont qu'une seule cible.

Punaise, mais c'était qui cette meuf ?

Feel the scarsWhere stories live. Discover now