Jour 1

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Pour tous les jours de la semaine, ma vie était réglé comme une horloge :

8h-9h : Se réveiller, s'habiller et prendre son petit-déjeuner.

 
9h-11h : Travailler en réalité virtuelle.

 
11h-12h : Jouer à un jeu vidéo.

 
12h-13h : Aller manger sur un restaurant en ligne (ils donnent la saveur alors qu'en vérité, on mange un plat de pâtes). Je note ça au cas où des archéologues retrouvent ce carnet et se base dessus pour écrire une thèse. Et aussi, à notre époque je suis un Dieu et tout le monde m'adule. J'dis ça, j'dis rien.

13h-15h30 : Travailler en réalité virtuelle.

15h30-17h : Jouer à un jeu vidéo.

17h-19h : Traîner avec des amis sur Internet, allez faire les magasins d'avatars ou voir des films dans les cinémas 4D.

 
19h-20h : Manger sur un restaurant en ligne.

 
20h-23h : Mettre à jour ses réseaux sociaux, regarder des séries en 4D.

Et, une fois par semaine, je me déconnectais pendant un peu plus longtemps que d'habitude pour prendre les courses que m'apportais le drone-livreur et que je commandai sur Internet.

Ce matin là, je me souviens que j'avais rendez-vous dans un restaurant virtuelle avec une fille que j'avais rencontrer sur Tinder. Je pensais que ce serait un jour normal, banale, pas d'originalité en somme. Bien sûr, je me trompais.

À 12h, juste avant de manger, j'attendais le drone-livreur qui devait m'apporter mes plats. Ce jour-là, je regardais par la fenêtre, ce qui, d'habitude, ne m'arrivait jamais.

Je me souviens avoir regarder les rues désertes, les feux tricolores qui changeaient de couleur sans que personne ne les remarque ou ni fasse attention. Et j'avais vu une silhouette au loin, qui marchait, au milieu de la rue. Elle se rapprochait, et, après quelques secondes, je pus la voir distinctement. C'était une jeune femme qui devait avoir mon âge, environ 25 ans, et qui avait de magnifiques cheveux roux, courts, mais bouclés, qui voletait derrière elle. Je me souviens m'être dit qu'elle était magnifique. 

En la regardant un peu mieux, je remarquai qu'elle portait un tambour dont elle devait jouer à voir les mouvements de ses mains. Après quelques instants d'hésitation, je décidai d'ouvrir un peu ma fenêtre pour l'entendre.

Jamais, au grand jamais je n'avais entendu quelque chose de si beau. Je me souviens m'être rendu compte à ce moment la que la musique de plateforme ne pourrait jamais remplacer ce qui venait des mains de l'homme. De la femme, en l'occurrence.

J'avais une envie écrasante de l'aborder, mais en même temps, j'avais affreusement peur. Quand j'y repense, c'est la première fois que je me suis dit que vivre sur le multivers, sans jamais sortir pouvait être un peu honteux.

Elle est finalement partie, je ne lui avais pas parlé, je suis allé manger, et je n'ai plus penser à elle.

Pendant une journée, du moins ...

Nota Bene :
J'étais vraiment bête, je ne me souviens même plus du nom de la fille. Marie je crois. Ou Maya, ou Mia. Je sais plus trop. Il ne faut pas qu'Aline lise ça, elle déteste qu'on oublie les gens.

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