Entre nous, aucun secret.

Chapitre 1 : Tu crois ?

La pluie torrentielle s'abattait sur la voiture. Le tonnerre explosait en permanence. Le vent avait déraciné plus d'un arbre déjà. J'attendais un message officiel de l'aéroport confirmant que les vols étaient annulé jusqu'à nouvel ordre à cause des conditions météos. 

Il n'y avait pas la moindre chance que mon jet puisse décoller ce soir, mais j'avais aucunement envie de rester à Berlin plus longtemps. En plus, j'avais promis à Camille que je serais rentré au manoir ce soir.

"Ragde, appelle Camille." ai-je lancé, la main sur le pommeau de vitesse.

Le logo de l'intelligence artificielle s'alluma sur l'écran de la voiture :

"Bien sûr. Appel en cours." répondit une voix.

Une sonnerie, une deuxième sonnerie, une troisième.

"Vous êtes bien sûr le répondeur de Camille ! Je suis pas disponible pour le moment, mais je vous rappelle dès que possible !" lança une voie enjouée. 

Merveilleux. J'ai soufflé sur la vitre, laissant un peu de buée dessus.

"Ragde, appelle Edgar, cette fois."

"De suite monsieur." répondit l'IA.

Une sonnerie et demi, comme toujours, puis la voix de mon majordome répondit :

"Monsieur, que puis-je faire pour vous ?" 

"Je ne sais pas quel temps il fait à New York, mais a Berlin, c'est proche du déluge. Il n'y a pas la moindre chance que je rentre ce soir. Aucune directive n'a été donnée, mais mon avion ne décollera pas aujourd'hui." ai-je expliqué.

"Je comprends. Ragde et moi-même allons nous occuper de la situation."

"Merci beaucoup." ai-je répondu, avant de raccrocher. 

J'étais fatigué, trempé par la pluie, j'avais froid, j'avais juste envie de rentrer chez moi, à New York. Mais cet foutu météo m'en empêchait. En plus, j'étais en colère. Le parfait combo. 

"Ragde, lance la musique"

"Bien sûr. Je remet votre playlist la ou vous l'avez arrêter."

Puis la musique "Black Widow" de Iggy Azalea a commencé. J'avais pas l'humeur pour cette musique. J'ai swipe sur le tableau de bord pour trouver une musique qui pouvait me plaire. Rien, Rien, Rien, pas celle-là, et celle-là ? Non plus, non. Pfffff même ma playlist m'aide pas. J'étais le plus heureux des hommes. J'ai coupé de moi-même la musique.

Je regardais les grosses gouttes d'eau s'éclater sur le pare-brise, puis je les suivais du regarde couler jusqu'en bas de la vitre. Il ne se passait rien. Juste une notification de mon téléphone de pour m'annoncer la météo, que je n'ai même pas pris le temps de lire. J'avais pas vraiment besoin de ça pour savoir qu'il faisait un temps pourri. Ragde s'alluma une nouvelle fois, avant de m'afficher un message de Camille : "J'en ai trop marre de toi, t'es qu'un bouffon égocentrique. Va te faire foutre. Tu fais pas ce que je veux, t'es trop emmerdant. Dégage."

"Tu fais pas ce que je veux" c'est ça qu'elle me dit, alors que je suis sous la pire météo que j'ai jamais vu ? Okay d'accord, je vois le genre. Et puis, elle a cru que j'étais un objet de déco, une Barbie peut-être ? Et puis "Dégage" ? Oh bah d'accord, mais qu'une fois qu'elle sera sortie de MON manoir, qu'elle aura laisser le téléphone que JE lui est offert et qu'elle m'aura rendu toutes les fringues que JE lui ai payé. Et puis bon "Bouffon egocentrique" en sachant que je suis resté en Allemagne deux jours de plus parce que Mademoiselle voulait aller sur les Champs Elysée avec MON jet privé. Alors que je parle très mal Allemand et que je déteste ça et que la pluie d'aujourd'hui était prévue. La pluie... Oui le truc qui arrache les arbres et qui fait déborder les rivières de tout le nord de l'Allemagne. 

"Ragde, transfert le message à Edgar et de prendre les mesures qui s'imposent. Rien a faire si il faut changer les toutes les serrures et si il faut virer tout le personnel du manoir."

"Opération effectuée. Je détecte que vous êtes de nouveau célibataire monsieur, dois-je mettre a jour vos profils sur les réseaux sociaux ? Aussi, dois-je supprimer le numéro de Camille de la liste de vos contacts ?"

"Absolument."

"Bien. En parallèle, le majordome s'est chargé de vous trouvé une chambre d'hôtel au centre ville de Berlin. Je possède toutes les informations, voulez-vous vous y rendre dès maintenant ? Selon mes estimations, il n'y a approximativement qu'une seule chance sur sept cent mille de décoller ce soir."

"C'est absolument merveilleux."

"Une dernière chose : voulez-vous conduire pour vous y rendre, ou vous me laisser les commandes ?" 

"Conduit. Je suis trop épuisé pour conduire ce soir."

"Bien. Je démarre la voiture, et je vous y emmène tout de suite. Selon mes derniers calculs, il y a cinquante-huit kilomètres pour atteindre la destination, et nous arriverons là-bas à vingt-deux heures vingt sept."

Le moteur démarra, et la voiture m'a conduit vers l'hôtel.