7. Jalousie (Fériane, toujours)

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Date de publication : 01/11/2023                                                                                                                

Disclaimer : Gwendalavir et ses habitants sont l'œuvre de Pierre Bottero, je me contente de les déformer impunément.

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Alors que le soleil estival darde ses rayons à travers les vitres depuis plusieurs heures déjà, Edwin, réveillé quelques minutes auparavant par la caresse du soleil — à moins que ça ne soit celle d'Alcyem — sur sa joue, et en meilleur état qu'une poignée d'heures plus tôt, discute à mi-voix avec le futur Empereur, qui n'a pas dû dormir plus de trois heures dans la nuit, occupé qu'il était à veiller sur son ami.

La porte s'ouvre doucement :

"Alcyem, tu devrais aller dorm ... "

La dernière syllabe reste en suspension, figée par le regard d'

"Edwin ! "

Soudainement pris dans l'étreinte d'une Elicia enfin délivrée de l'angoisse latente qui l'emprisonne depuis trois jours, le Frontalier étouffe un rire surpris dans une grimace de douleur.

"Elicia, arrête ! Tu me fais mal !

- Oh, pardon ! Ca va ? Je suis désolée, on n'aurait jamais dû aller là-bas, c'est de ma faute. Tu as failli mourir, c'était horrible, je ne me le serais jamais pardonné. Je suis vraiment désolée, c'était complètement stupide d'aller là-bas, si tu savais à quel point je m'en veux, je "

Les phrases s'enchaînent à toute vitesse, sans attendre la moindre réponse, porteuses d'un malaise poignant et d'une culpabilité évidente. Le Frontalier veut l'interrompre d'un geste de la main, mais, figé dans son mouvement par un éclair de douleur, se contente d'un "Je vais bien.", du reste très convaincant, malgré son regard noyé dans une vague de souffrance.

"Tiens, un revenant !"

Bien habile qui pourrait discerner, sous le soulagement flagrant, couvert par l'habituel ton un rien moqueur, la pointe de jalousie dans la voix d'Altan. De fait, elle passe inaperçue aux yeux de tous, si ce n'est d'Alcyem, relégué au rang de simple spectateur par l'arrivée de la lumineuse Elicia. Jalousie qui devient éclatante lorsque la main de la dessinatrice effleure la joue d'Edwin en une tendre caresse.

"J'ai eu tellement peur de perdre."

Les joues empourprées d'une colère venimeuse, les poings serrés, Altan fixe le Frontalier, le regard brûlant d'une haine virulente.

Deux flèches d'acier se fichent dans l'amertume de ses yeux d'azur. Immédiatement, il se recompose un visage impeccable, aux émotions parfaitement calculées, mais pourtant si crédibles. Trop tard. Durant les quelques instants qu'il lui a fallu pour reconstituer son masque fendu, Edwin a vu. Vu cette jalousie, cette colère, cette trahison en fait. Il a vu mais ne dira rien. Pas ici. Pas maintenant. Pas alors qu'il peine à se remettre de son combat. Et surtout, pas devant Elicia. Devant elle, aucun des deux ne se risquera au moindre affrontement, à la moindre animosité ouverte. En revanche, plus tard... Le face-à-face semble inévitable. D'un seul coup, Altan semble refaire surface, déboussolé par la violence de ses émotions et, catastrophé par le tour que prend la situation, fuit d'un pas sur le côté, incapable de soutenir le regard d'Edwin, blessé bien plus profondément par son expression que par la lame du Ts' lich, comme de l'effacer de son esprit.

Sil' AfianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant