Loupitre 1

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Je vais commencer mon histoire là. Ce fameux 7 juillet. J'étais chez moi, tranquille, à m'échapper de mon quotidien en griffonnant dans un carnet. Je regardais dehors, le ciel était dégagé et le soleil tapait dans mon jardin, qui lui était en friche. Des ronces et des herbes étaient aussi hautes que ma table de jardin. Seul le passage pour entrer chez moi était visible, grâces à ma mère qui est la seule à venir me rendre visite. En effet, ma mère vient plusieurs fois par semaine me voir, afin de passer du temps ensemble mais aussi de récupérer mes colis que je dois envoyer.

J'ai mon auto entreprise, je fabrique des bijoux, des attaches tétines et des peluches en crochet, ça me permet de vivre étant donné que je ne peux pas travailler comme une personne normale.

Ça fait 1 an. 1 an que je ne suis pas sorti, du tout, de chez moi. Et rien que d'y penser je sens l'angoisse monter. C'est trop dur...

Alors, heureusement que ma mère est là, pour moi et pour m'aider. Sans elle, je ne sais pas ce que je ferais. Ça m'aide à tenir quand je trouve les journées trop longues. En parlant d'elle, elle vient aujourd'hui me rendre visite, elle doit récupérer des colis mais aussi, nous devions manger et passer l'après midi ensemble. En l'attendant, je dessine ce qui me passe par la tête. A cet instant, seul mon jardin pourri m'inspire et rendu sur le papier, je me rends compte à quel point il est abandonné.

Avant j'étais tout le temps dehors. Je ne vivais que à l'extérieur. Mais les choses on fait que sortir est devenu une source d'anxiété extrême. Je suis une psychologue par visioconférence, c'est le seul lien social que j'ai. Mais ça me fait du bien, de parler à quelqu'un qui est plein de bon conseil. Elle m'a demandé de faire un exercice hier, que je n'ai pas encore fait. C'est d'ouvrir, et de refermer la porte en continue, de temps en temps, jusqu'à, ce que ouvrir ma porte ne devienne plus une angoisse. Et si je préférerais, je devais faire ça avec une fenêtre.
Je me lève de ma chaise et m'approche de la fenêtre de mon bureau, je tourne la poignet afin de laisser tomber le carreaux en oscillo battant. Il n'y a que comme ça que j'arrive à les ouvrir. Je ferme les yeux et écoute les oiseaux chanter, les feuilles s'entrechoquent avec le petit vent chaud. Mouais, ça me manque le dehors quand même. Je referme la fenêtre et tord la poignée en prenant une grande inspiration et soufflant tout ce que je peux de façon à ouvrir la fenêtre en grand. Une bouffée d'angoisse me prend violemment, je recule de quelques pas par instinct. Cette sensation est horrible, mon souffle est coupé et ça me fait mal aux poumons. J'ai du mal à respirer. Je transpire et un vertige me paralyse. D'un élan de courage, je saute sur la fenêtre pour la refermer. Ouf... Voilà... immédiatement, je me sens mieux.
Bon, elle est restée grande ouverte 5 secondes, c'est déjà bien non ? Je souris de me dire que j'ai réussi à l'ouvrir et au même moment, j'entends ma mère arriver. Je lui ai donné les clefs de ma maison, comme ça elle entre quand elle veut ! Et j'ai pas besoin d'ouvrir la porte moi même... C'est pratique mais pas bien.

- Maman ! J'ai réussi à ouvrir ma fenêtre en grand ! Dis-je en courant vers elle.

- Oh bravo ma chérie, qu'est ce qui t'a poussé à le faire ? S'interroge-t-elle.

- Un exercice de la psychologue !

Nous parlons un peu de ce sujet avant de parler de tout et de rien. On passe un excellent repas et une très bonne après midi. Ça me fait tellement de bien d'être avec elle. Elle repart vers 18h, histoire qu'elle ait le temps de déposer mes colis et de rentrer chez elle.
Ahhh... Une journée qui s'est passée vite, ça fait du bien.

Le soir venu, je mets ma musique à fond, comme à chaque fois et vais à la douche. L'eau chaude ruisselant sur mon corps, je chante a en perdre la voix et danse comme jamais j'ai dansé. La même chose tout les soirs, j'adore ce moment.

LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant