Debauchery

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Le soleil s'apprête à retourner à sa couchette, se laissant paraître plus en forme et écarlate.Quelques gosses de mauvaises vies revenaient de leurs escapades, des discussions indistinctes se faisaient bien entendre, bien que le calme résonnant au sein du bidonville s'affichait semblable à celui d'un nécropole. Que fait - on alors ici, pour obéir aux besoins fondamentaux ? Apparemment rien à constater.Et si on se forçait d'écouter ce que signifie cette discussion entre cette bande de voyous ?
- Quoi ? Impossible, je ne permettrai pas que tu te fasses encore une fois meneur du partage du butin, tu privilégies toujours ton propre intérêt.
- Merde, reprends tes mots et tu pourras faire une croix sur ta part . J'ai toujours été le chef ici, et vous ne pourrez me détrôner.
- Aka, s'il te plaît, je pense que cette fois-ci, il mérite bien un peu plus.Il vient d'avoir une nouvelle petite sœur, en plus il nous aide bien en stratégie d'attaque.
- De quelle droit te permets-tu de m'adresser la parole ainsi?
Des gosses derrière Aka se mettaient en position d'attaque.Soudainement, un son de sirène retentit de loin.Le groupe se dispersa aussitôt et on avertissait
-Les flics avancent, grouillez vous, ils sont là.Putain.
La voiture de patrouille se gara enfin. Ils arrivaient et aperçurent la majeure partie du butin des jeunes voyous et ramasserent, interrogerent quelques vieillards sans grandes chances, et se retournèrent.A peine la troupe de police vidait les lieux, la bande réapparaît.
-Alors ? Comment ont-ils pu nous repérer, c'est impensable, nous avions judicieusement agi.
A peine, finissait - il sa phrase quand une petite voix féminine se laissait entendre.
-Ils n'ont pas pu vous repérer sur les lieux du vol, c'est sûr, mais faudrait être sot pour ne pas se rendre compte que c'est toujours ici qu'on déniche les auteurs de vol.
Nathan : Arrêtes, Nadiashda.Lui lança Nathan, l'air déconcerté.
-Et pourtant je n'ai encore rien dit de mauvais. (Elle s'en alla aussitôt).
- Écoutes, ( dit Taus à Nathan) tu ferais mieux de surveiller ta protégée, sinon nous ne nous soucierons pas de sa mère souffrante quand on la ferait souffrir, elle.
- Ne parles plus de sa mère ainsi, je lui parlerai.
- Tu as intérêt, sinon ( il fait un signe de menace) Elle en a encore de la chance d'en avoir une, même si elle mourra bientôt.
Nathan, a ressenti à l'instant comme une flèche qui le traversa.
- Ne t'avises plus jamais de reprendre ce que tu viens te dire.
- Sinon quoi? Tu vas peut être m'écraser la figure d'un coup de poing avec ta microscopique main.(rétorque t'il d'un ton fantaisiste en le mettant à terre) Allez les gars, je crois que nous en avions assez vu pour aujourd'hui, alors nous reposer.
Ils disparurent laissant derrière eux Nathan et Hugo.
- Ne t'inquiètes pas, ils ne nous traiteront pas ainsi pendant longtemps.( avance Nathan)
-Tu crois ? Je n'aurais même pas du gaspiller ma salive pour demander quelque chose à ces salauds. De toute façon, Aka mène tout ici. Les adultes ne voient rien, et personne ne s'adresse à lui . C'est notre sort, ce à quoi nous sommes destinés, pourrir sur des ordures, nos parents ne gagnent rien, pour penser à entretenir leurs enfants comme ceux de la ville. Je me demande pourquoi la vie est si injuste, on n'aurait simplement pu être inexistants, nous n'avons rien et ça n'impacte personne, obligés de voler pour survivre, nous nous faisons arrêter et tabassés quand la malchance qui nous côtoie sans cesse veut innover.( Il sort des larmes en parlant devant Nathan, lui aussi abattu) Regardes toi, regardes moi, sais tu de quoi les gosses de la ville nous traitent ? "Des enfants de rue" . La rue a t'il d'enfants, tu crois?, quelles infractions avons nous pu commettre pour mériter un tel sort? La vie me dégoûte déjà, pourtant les autres enfants vivent bien.
Il parle et fixe là haut, et jauge l'azur comme si il demandait à Dieu lui même de l'observer, et d'en juger bon.
(Il tapaute ensuite l'épaule de Nathan, tout en sortant " merci pour tes efforts" et ensuite disparaît)
Nathan l'observa se fondre de loin et prit le côté opposé.
Debauchery comme tous les autres bidonvilles s'affichait inconfortable, les misérables qui se trouvent des tôles usées pour leurs couchettes restent les plus chanceux, la plupart se faisaient de matériaux usés, celles plus vastes feraient à peine trois m de long, d'autres, plus malchanceux clouaient au sol des bois qu'ils coiffaient de vêtements en haillon, chaque jour où il pleuvait en est un de souffrance à Debauchery. Dans l'un de ces taudis vit Nadiashda et sa mère.
- -Comment te sens- tu maman, je n'ai pas réussi à me faire assez de sous aujourd'hui, c'est tout ce que la dame m'a remis aujourd'hui, mais ne t'inquiètes pas, j'ai pu te prendre la tisane chez les vendeuses de plantes, ensuite je t'ai pris quelque chose à manger.
- Nadiashda ( elle sort des larmes) je n'ai jamais voulu te faire autant souffrir, tu es tout ce que j'ai de plus chère, je ne fais rien pour te rendre fière de moi. Pourtant, je t'aime.
- Tu te trompes maman, tu m'as donné la vie, ça c'est le plus beau des cadeaux, et tant qu'on vie , on espère, tu verras quelque chose changera, je le sens.( répondit la fille)
- Tu sais, je suis si heureuse que tu te comportes différemment des autres enfants , je ne veux point t'imaginer voleuse, tu te donnes si durement à un aussi jeune âge. Je t'aime ma fille. Tu me combles tellement de joie, t'entendre déjà m'appeler maman est le plus beau des cadeaux que tu puisses me faire, et ta voix est simplement magnifique, aussi belle que toi.
- Aller, maman tu as besoin de te reposer.
A peine finissait elle de répondre qu'une femme débarqua.
-Ta fille est une vraie attardée mentale, ne peut elle pas simplement se conformer à la réalité ? Nous ne sommes pas faits pour rêver, elle se permet encore de trouver que nous en agissons mal en cherchant simplement à nous nourrir dans un monde qui ne nous fait aucun cadeau.
- Calmes toi, je lui parlerai, elle cessera, je te le promets, alors, les enfants ont pu trouver quelque chose pour ce soir, j'espère.( répond Nadine, la mère de Nadiashda , toute tolérante)
- Demandes -le à ta fille de malheur, écoutes, si tu ne te trouvais pas dans cet état, on vous aurait banni d'ici.
( Elle rebroussait aussitôt chemin sans aucune autre forme de procès)
-Nadiashda, qu'as tu encore fait, ma fille ? ( demanda Nadine, toute affligée)
-Rien du tout maman, je t'assure, je n'y suis pour rien, je ne sais d'où elle sort de telles accusations, ces hommes en bleu et noir, les policiers ils disent, ont été là, et ont retiré quelques objets dérobés par la bande, je ne vais quand même pas les dénoncer ?( concéda
la petite)
- Ne t'inquiètes pas, chérie, je te crois, il faut juste être prudent avec Aka et sa mère.
- C'est compris maman, écoutes ce soir je vais encore chanter pour égayer la soirée, tu sais.( Sa mère lui sourit )
Aller, reposes toi, je reviens.
-Fais attention à toi Nadi.
- Oui maman.
La vie pourrait bien paraître lugubre à Debauchery, Nadiashda cependant ne se laisse point esclave de cette pitrerie. Elle vise bien plus haut, et ne compte guère s'en lasser. Aka et sa mère ont toujours été ce genre de personnes qui incitent le mal, et n'ont jamais pensé à autre chose d'ailleurs, les habitants adorent bien Nadiashda car elle redonne de l'espoir, même si ils n'en croient plus autant.Elle rêve autour d'eux, chante et veut vendre du rêve. Les adultes peuvent bien la trouver ridicule, mais les enfants ne peuvent se lasser d'elle, elle est une source de joie à ces derniers.
- Nadiashda attends, j'ai finalement maîtrisé l'autre chanson que tu nous avais apprise l'autre fois, écoutes.( elle commence à fredonner " little star" dans un charabia)
Si deguiseu dé cé con ème,tout les jours dé la sémen, en fé en rein en pompier......
- Ok, ok je vois Lari, tu as maîtrisé même si ce n'est pas du tout l'accent
- Oui, oui je sais, moi je n'ai jamais été à l'école, tu le sais.
- Ne t'inquiètes pas, petite Lari, il n'est pas encore tard pour que tu y ailles, en plus je te trouve très intelligente, tu t'y ferais rapidement.
-Tu penses?
-Bien sûr, en attendant, j'ai encore une autre chanson pour vous, ce sera pour ce soir.( Lari apprit la nouvelle avec un colossal sourire aux lèvres, enchantée de pouvoir connaître encore une autre chanson et par-dessus tout fière de se savoir tête d'ampoules)
-Je m'en vais me balader un peu.
( reprit Lari)
-Fais attention à toi, ne te cherches pas d'ennuis, d'accord ?
- Oui oui , je sais, je veux faire comme toi, à plus Nadi.
Lari, parmi tous les enfants de Debauchery, reste l'une des plus admiratrices de Nadiashda, elle veut faire comme elle en tout moment, et n'a jamais cherché à quémander à autrui comme les autres petites filles, elle, bien que ses parents ne soient plus de ce monde, a bien le privilège d'avoir un grand frère à Debauchery qui partage avec elle ou encore son petit modèle Nadiashda. Même si Nadiashda, est conne pour voler en tout moment " au dessus des nuages", affirmer qu'elle ne favorise pas des moments de conjoncture serait le plus perfide témoignage de la saison.
-Attends Nadi.( crie Nathan derrière elle qui emprunte le chemin de la ville, il court et la rejoint)
- Ce n'était vraiment pas intelligent de te confronter à Aka, de la sorte.
- Je n'avais pourtant rien de mal.
- Écoutes, tu t'imagines sérieusement que nous nous plaisons à faire la sale besogne peut être.
- Vous pourriez tout de même faire mieux, pourquoi n'allez vous pas servir de badauds dans les marchés, ou apprendre sérieusement quelque chose.
-Je ne sais vraiment pas ce que tu fais pour avoir une cervelle aussi petite, mais si quelque chose est sûre, c'est que je suis prêt à te rappeler comme nous sommes remerciés par les gens du marché de misérables petites pièces, comme nous sommes exploités dans les services où nous nous portons garants de servir, nous ne gagnons rien. Je ne sais comment toi tu fais pour servir ta dame boutiquiere sans te rebeller, mais ça c'est ton problème.
- La vie est un combat, travailler pour survivre reste un honneur, malgré sa dureté.(retourne Nadiashda)
-Finalement, ceux qui te pensent folle, ont peut être raison, toujours insensible à la douleur autour de toi, en jouant les petites héroïnes. Peut être que tout ce que tes yeux voient dans leurs téléviseurs là bas, t'inspirent imitation.
-  Oui oui peut être bien, mais sache que c'est vous qui n'avez pas envie de réaliser comme la vie pourrait bien réserver des surprises, et votre conscience alors ? Je ne pense pas qu'elle vous encourage dans cette direction.Je pense que je serai en retard si je ne cours pas chez ma patronne, on se voit ce soir.
- C'est ça, vas encore remplir ton cerveau de ces conneries là bas, le jour où ils te dégageront comme un outil usé, ne viens pas nous voir.( cria t'il, furieux)
Nadiashda ne se préoccupait guère de ce qu'il sortait, prit le chemin de la ville. Nathan, se retournant aperçut sous un arbre, un garçon qui se tordait de convulsions et vomissait abondamment, tiens c'est Hugo.






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⏰ Dernière mise à jour : Nov 11, 2023 ⏰

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Dream : La vie pour Nadiashda Où les histoires vivent. Découvrez maintenant