Prologue :

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A U R O R E:

-OCTOBER 1998.

Corps suspendu, âme abattue,
Cœur étranglé par son âme ensanglantée.
Dans la nuit sombre, l'ombre perdue,
Aurore errait, tristesse envoûtée.

Ses yeux, des lacs d'amertume, profonds,
Fixaient un point d'étoile éteinte,
Souvenirs doux d'un temps sans affront,
Avant que la vie ne devienne contrainte.

La lumière glissait sur sa peau,
Des arabesques de mélancolie,
Cicatrices invisibles, fardeau,
Témoins muets de sa nostalgie.

Les rues désertes murmuraient son nom,
Écho d'une existence brisée.
Dans ce ballet funèbre, sans fond,
Elle dansait, âme tourmentée.

Ses mouvements, des ailes de papillon,
Brûlées par la flamme du destin,
Avançaient, portés par l'abandon,
Cherchant paix dans un monde incertain.

Le souffle froid de l'abandon,
Guide ses pas vers l'inconnu,
Dans ce ballet de l'abandon,
Aurore, de son passé, repue.





Il est étrange, presque intrépide, comment les corps peuvent se magnétiser instantanément, comment un seul regard peut éveiller un désir irrépressible, un désir que l'on apprend à apprivoiser avec le temps, mais qui, à son paroxysme, peut renverser des mondes et les plonger dans une éternité enivrante. Une force invisible et pourtant implacable, qui lie les âmes et enchaîne les cœurs, un incendie qui brûle ardemment, consumant tout sur son passage sans jamais faiblir.

Pourtant, ses iris ne révélaient rien de cette tempête intérieure. Ce bleu nuit, profond et insondable, qui baignait ses yeux vides de lumière, ses pupilles se dilatant à la rencontre des miennes, lui conférant une innocence trompeuse. Mais je savais où je m'aventurais, je savais exactement où j'avais atterri. Et la vérité est simple : j'avais atterri dans un endroit d'où il n'y a pas de retour, un lieu dont les ombres sont indélébiles. Et malgré tout, je n'avais aucune intention de fuir. Je resterai, même si cela signifie sacrifier mon âme.

Nous étions assis dans cette voiture, immobiles, tandis que le soleil amorçait sa descente, projetant sa lumière dorée vers la lune, l'astre nocturne qui commençait à s'illuminer. Sans le soleil, la lune n'est qu'un corps céleste, un rocher flottant dans l'immensité des cieux. Ses doigts effleuraient ma chevelure blonde avec une douceur infinie, et ses yeux, fixés sur les miens, ne laissaient jamais transparaître la profondeur de ses pensées. La tendresse et l'amour dans son toucher faisaient naître en moi un désir de larmes, un besoin de libération. Ma main, fermement ancrée dans la sienne, refusait de lâcher prise, et ses yeux, toujours rivés aux miens, me transmettaient une chaleur indéfectible. Je pouvais sentir cette connexion, ce lien invisible qui nous unissait, ce sentiment doux-amer qui me consumait chaque jour un peu plus. Mais un pressentiment me taraudait : l'un de nous deux finirait par tomber.

Qui cédera dans cette tourmente qui emprisonne nos âmes ? Qui succombera le premier ? Qui aura la patience de résister ?

Le monde est fragile, une plume de signe qui s'envole au premier fil, mais l'amour brise-t-il ? Pourtant, il est censé guérir, recoller les morceaux épars d'un cœur brisé, il ne devrait jamais anéantir.

N'est-ce pas ?

Une cigarette entre ses lèvres, il me tend son briquet et allume la flamme, faisant rougir le bout du cylindre de tabac, tandis que la douce mélodie de la pluie résonne comme un écho lointain dans le vide de mes pensées. J'aimerais que cette flamme nous emporte loin, là où personne ne pourrait nous trouver, qu'elle nous lie pour l'éternité, que nos âmes fusionnent en une seule entité... Car je sens que la fin de ce conte de fées approche à grands pas, me pétrifiant rien qu'à cette idée.

Je mourrais pour que cet amour continue de vivre, même au-delà de tout.

Un amour interdit qui fait vibrer mon cœur.

Mon cœur ne bat que pour lui...

Mon âme ne s'illumine que pour lui...

Mon corps ne ressent que pour lui...

Notre amour toxique est le venin qui ressuscite l'âme étouffée en moi.

Un amour qui ne devait jamais exister, et pourtant, il est là, il m'a tirée de ce précipice, il m'a fait ressentir quelque chose.

Une douleur exquise, une souffrance envoûtante.

Il nous a donné une existence.

Son amour me suffit pour vivre.

Mais le mien est-il suffisant pour lui ?

Suis-je suffisante ?

Nous étions devenus des jeunes gens excentriques.

Malsains et curieux. Le remède à notre maladie.

Cet amour, aussi confus que moi-même.

Nous n'aurons pas cette fin heureuse, nous ne sommes pas destinés à vivre dans un conte de fées, pas dans ces contes-là.

Quand le soleil s'éclipse, la lune se consume.

Voilà ce que nous sommes.

Les divinités de la nature.

Le soleil et la lune...

Welcome to... MIDN'S HAZE, where the moonlight graces fallen souls.

Aurora and Emrys, as divine as a night adorned with stars.

𝐈𝐍 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐇𝐀𝐓𝐓𝐄𝐑𝐄𝐃 𝐒𝐎𝐔𝐋. (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant