4 : Pour séduire, il ne faut qu'une étincelle

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MICKAÏL

Je me réveille en sueur la respiration saccadée, complètement déboussolé. Où suis-je ? En Russie ? Je ferme les yeux pour essayer de prendre pied avec la réalité. Je tente de me calmer avec des exercices de respirations. Les images de mon cauchemar défilent sous mes yeux, mais cette fois ci avec un plus de réalisme.

Ils ont repris. Ces maudits cauchemars ont repris. Ceux dans lesquels je vois ma mère gisant mutilée et poignardée dans une mare de sang. La différence est que cette fois ci elle n'est plus seule, à côté d'elle se tiennent les corps inertes et sans vie de mon père et de mon frère.

Ils me dévisagent tous d'un air accusateur qui semble dire que je suis la cause de leur mort. Leurs yeux sont vitreux et...

— Chéri ? Tout va bien ?

J'inspire profondément pour calmer la vague de tristesse qui grandit en moi. Il faut que je consulte. Je n'en peux plus. 

La question d'Helena me parvient faiblement. Ah oui, Héléna, elle a passé la nuit avec moi.

— Oui. Je vais bien.

Fais-je sans grande conviction. 

— Encore ces fameux cauchemars ?

— En quelques sortes.

Lancé-je en me levant. Il faut que je prenne un bol d'air frais, ou une douche. Peu importe. Je m'éloigne d'elle pour éviter d'approfondir la discussion.

— Tu ne veux toujours pas m'en parler ?

— Non.

— Ta réponse a le mérite d'être claire. M'accuse-t-elle la mine contrariée.

Je fais la sourde oreille en me dirigeant vers la salle de bain. Je n'ai aucune envie de discuter de mes cauchemars avec elle. D'ailleurs que peut-elle y faire ? Je ne peux même pas lui dire la véritable cause de la mort de ma famille. Elle ne sait rien du vrai moi. Rien du sang que j'ai sur les mains.

— Mickail, je te parle ! Fais au moins semblant de m'écouter.

C'est repartit pour une longue séance de plaintes.

Je me retourne vers elle un peu agacé. Par elle, par ce qui s'est passé il y a une semaine. Je n'ai pas pu être présent pour la réunion des Rozatti à cause d'un stupide accident. Mon chauffeur a renversé un homme et j'ai dû veiller à ce qu'il soit conduit à l'hôpital, sans compter les différentes formalités de l'assurance que je devais remplir.

— Que veux-tu que je te dise ? Que je pleure dans tes bras parce que j'ai rêvé du grand méchant loup ? Je te rappelle que j'ai passé l'âge de faire ce type de confidence et que tu n'es pas ma mère !

Sombre idiot. Tu n'étais pas obligé de lui gueuler dessus. Elle veut juste t'aider.

— Mais qu'est ce qui t'arrive ? Depuis le jour où tu m'as demandé en mariage tu es différent. Comme si tu regrettais ta demande, comme si sur le coup tu avais changé... Comme si tes priorités avaient changés.

— Je suis désolé. Je m'excuse de réagir ainsi.

— C'est ce que tu me répète depuis des mois. J'ai essayé de te comprendre. Je me suis dit que ton changement était dû au chagrin, à la perte de ta famille.

— C'est le cas.

— Non. J'ai l'impression que tu te sens coupable. Tu n'as rien fait. C'était un accident. Tu ne pouvais rien y faire même si tu avais été là. Mon amour, tu ne peux rien y faire.

Au Piège De Ma VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant