Recueil d'OS | Djılsıme

Crise(s) d'angoisse (pt.2)

Les jours passaient lentement. Maxime vaquait à ses occupations de bon à rien (en dehors des quelques tournages auxquels il devait participer). Ça restait assez minime, lui laissant du temps pour se cacher sous sa couette. Rassurez-vous, ça lui arrivait de sortir de chez lui. Au moins pour aller faire ses courses.

Et pour aller à la prochaine soirée organisée chez un de leurs amis streamers (sans citer de nom).

Bien que son état ne soit pas à son paroxysme, le brassement de personnes que cette soirée allait ramener risquait de faire grimper sa barre minimale d'anxiété sociale au niveau inférieur, jusqu'à atteindre le bout. Il y avait un risque qu'une crise d'angoisse soit déclenchée. Surtout s'il abusait un peu sur l'alcool. Mais Maxime croyait au faible pourcentage, celui qui ferait en sorte que les choses se passent bien, sans débordement de sa part.

Alors il s'y rendit, salua les quelques connaissances, les nouvelles rencontres ainsi que ses amis. Ça en faisait du monde... L'organisateur avait même loué une maison exprès pour pouvoir faire une grosse soirée en dehors de Paris centre. C'était sympa de se retrouver, de profiter ensemble, pour autant déranger les voisins. C'était ceux au bout de la rue qui auraient de quoi se plaindre en cas de musique trop forte !

Le corse se lâchait ce soir. Le faible taux d'alcool dans son sang lui permettait d'oublier son mal-être de ces dernières semaines ; il s'éclatait. À condition de ne pas s'éclater au sol. Chose qui manqua d'arriver en faisant des pirouettes sur lui-même, en avançant à l'aveuglette. Son état faisait peur à voir...

- Eh, regarde où tu vas Maxime. Fit quelqu'un qui lui attrapa le bras lorsqu'il manqua de se vautrer sur le sol, au milieu des invités.

- Oh Sid ! T'es là !

- Oui, je suis là. Tout va bien ?

- Je suis au top de la forme ! Ça ne pourrait pas aller mieux ! Fit Biaggi en levant son verre avant de prendre une grosse gorgée d'alcool.

Mais le toulousain se méfiait. La tête de son cadet, son air énamouré et son regard brumeux ne disait rien qui vaille. Sa consommation d'alcool semblait même astronomique pour quelqu'un qui n'était pas au top de sa forme ces derniers temps. Djilsi ne savait pas ce qui se tramait réellement mais il se doutait fortement que quelque chose n'allait pas. Et il devait creuser, exploiter la faille sur laquelle il avait mis le doigt.

- Tu es sûr que tu vas bien ? Tu as l'air–

- Tout roule mon pote ! Tout roule, comme au GP ! Si sa blague avait manqué de le faire rire, son accident avec Manon ne tarda pas à lui revenir à l'esprit.

Ça lui rappelait tous ces souvenirs, mauvais ou bons. Pour espérer oublier ça pour le reste de la soirée, Maxime finit le fond de son verre cul sec. De toute manière, il avait déjà oublié l'origine de l'alcool qui s'y trouvait. Face à lui, Djilsi l'observait avec des yeux qui laissaient transparaître de l'inquiétude. Ce n'était jamais dans ses habitudes de paraître aussi faux.

Ou était-ce la première fois qu'il le remarquait ?

Au milieu de toutes ces personnes qui discutaient, dansaient et picolaient, il y avait Maxime. Maxime qui se démarquait tellement des autres, de par son côté distrait, complètement décalé. Même dans les soirées les plus arrosées, le métissé ne l'avait jamais vu ainsi. On aurait dit qu'il n'était plus maître de lui-même. Ou du moins, qu'il se laissait aller dans la liqueur pour oublier tout ce qui semblait le tracasser ces derniers temps. Et c'était étrange.

Sidjil se promit de garder un œil sur lui.

Jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision.

Le métissé avait essayé de passer un bon moment, très vite préoccupé par le fait que son cadet manque à l'appel. Et au bout de vingt minutes à essayer de profiter de la musique forte, du chahutage venant des invités, il se décida enfin à chercher le corse. Il craignait que quelque chose lui soit arrivé, qu'il est fini malade dans un coin de l'immense maison, ou pire, qu'il soit sorti dehors, seul, s'éloignant de ce lieu.