Nouvelle : Pour toi...

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Je te vois. Je vois tes yeux. Je vois cette petite étincelle qui te caractérise. Je vois le passé, le présent et le futur dans ton regard. Je vois les difficultés que tu as vécues. Je vois tes petits moments de joie, plus nombreux que tes souffrances. Je vois que tu as appris à vivre avec. Avec cette peur, avec cela. Je vois que ton passé t'a rendue plus forte. Je vois que tu es indépendante. Je vois que le présent ne te convient pas forcément mais que tu essaie de le rendre meilleur. Je vois que tu t'efforces de te battre même quand c'est difficile, même quand tu es au bord du gouffre. Je vois que cette flamme dans tes yeux est restée.

Et j'espère qu'elle restera encore longtemps. J'espère que lorsque nous nous reverrons, nous serons en paix. Au moins, une paix provisoire. Mais j'espère que si le chaos revient, nous serons tous les deux et nous nous battrons ensemble. J'espère d'ailleurs que nous nous reverrons demain, dans un an, dans dix ans voire dans une autre vie. J'espère que quoi qu'il arrive, tu me reconnaitras. J'espère que tu vas bien, j'espère que tu iras bien.

Je veux que tu ailles bien. Je veux revoir ce sourire sur ce visage. Et pas que des larmes. Je veux que tu rigoles comme avant. Je veux que tu dans comme tu savais si bien le faire. Je veux qu'on danse ensemble, une fois de plus. Je veux que tu remontes à la surface. Que je t'y aide ou non. Je veux que tu n'aies plus à cacher tes émotions. Je veux que tu sois libre de faire ce que tu veux, je veux que tu n'aies plus à obéir à des règles idiotes. Je veux que tu sois heureuse. Que tu sois insouciante. Je veux que plus personne n'ait à te ramasser à la petite cuillère. Je veux sincèrement que tu sois libre !

Tu me diras que la liberté n'existe pas totalement. Je te dirais que c'est vrai mais que tu pourrais avoir la liberté d'expression. Que tu ne serais plus dépendante contre ton gré, que tu ne seras plus enfermée.

Tu me diras que la pente jusqu'à l'enfer est facile à dévaler mais qu'elle est très difficile à remonter. Je te dirais que c'est plus simple aidée de quelqu'un.

Tu me diras que tu n'es personne. Je te dirais que ce n'est pas vrai. Que tu es quelqu'un pour moi, pour tes amis. Je te dirais que tu as une identité qu'on ne peut pas t'enlever.

Tu me diras que tu n'aimes plus la danse. Je te dirai que tu m'en avais promis une il y a des années de cela et je te ferai virevolter pour te réconcilier avec.

Tu me diras que tu n'as plus confiance en toi. Je te dirais que tu es forte et que tu dois t'accrocher car tu existes, tu as le droit d'avoir une vie !

Tu me diras que tout ce que je te dis est valable pour moi aussi. Je te dirai que tu as raison mais que je ne suis pas fort, que je préfère me concentrer sur les problèmes des autres plutôt que sur les miens car je trouve cela plus facile. Tu me diras que ce n'est sûrement pas la bonne solution. Que tu t'efforceras de m'aider. Qu'on y arrivera ensemble ! A deux, comme avant quand on se retrouvait après des journées difficiles, qu'on discutait longuement, qu'on pleurait dans les bras de l'autre mais qu'on chérissait ces petits moment. Mais venait toujours le moment où on devait rentrer chez nous. Et ces moments-là étaient les plus difficiles. Alors, je te dirai "oui" parce que c'est toi. Parce que tu es ma meilleure amie depuis toujours, ma confidente, celle avec qui j'ai tout traversé, celle qui a soigné mon cœur, celle qui a soigné mes blessures, celle qui m'a appris à vivre avec.

On s'aidera mutuellement. Tu as raison, on a toujours marché comme cela. On ne va pas s'arrêter maintenant.

Tu es loin, trop loin. J'aimerais que tu reviennes mais je sais que je n'ai pas le droit de te forcer. J'ai dit des milliers de fois que je voulais que tu me laisses tomber. Tu ne l'as jamais fait et en ça je sais que tu es une véritable amie. Le genre d'amis que l'on garde toutes sa vie. Le genre d'amis où l'on sait que même on habite loin on se retrouvera toujours. Toujours.

Tout commence par un "au revoir". C'est vrai pour notre amitié. Tu te souviens ? Je sais que tu t'en souviens. Tout avait commencé un mercredi matin. C'était ma première journée dans cette école et ma première semaine dans cette ville. J'avais 8 ans. Toi, c'était aussi ta première journée à l'école. Tu avais 7 ans. Je me souviens que tu m'as dit des années plus tard que tu avais forcé tes parents à t'inscrire à l'école. Tu étais venue directement vers moi. Je n'avais pas compris pourquoi jusqu'à ce que tu me l'expliques en même temps que l'inscription forcée. On avait fait connaissance. Et le mercredi midi, au moment de partir, tu m'avais donné rendez-vous à la même table pour le lendemain. Tu étais ma seconde amie. Après Théo. J'ai du dire "au revoir" à Théo mais "bonjour" à toi. On se moquait de moi quand j'étais seul parce que j'étais nouveau mais je savais que notre amitié était plus forte que tout.

Tout commence par un rêve. J'ai un rêve, celui de te revoir. Nos retrouvailles commenceront donc par un rêve, au moins pour moi. Pour toi aussi, j'espère.

Lorsque nous nous reverrons, nous aurons tant de choses à nous dire. Tant de choses : des choses futiles comme des choses importantes. On n'aura pas assez d'un après-midi.

S'il y a bien une chose qu'on doit retenir : c'est que rien n'est vraiment facile et que la vie n'est pas un cours d'eau tranquille.

J'espère que dans un futur proche tu seras libre car tu es plus belle libérée de toutes contraintes et tu es plus belle les yeux secs. Tu es plus belle lorsque tu ne te remets pas en doute. Moi aussi, je suis plus beau.

Pour avoir confiance en les autres, il faut d'abord avoir confiance en soi.

A bientôt.

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