Qui aurait cru ?

1.

Mes paupières s'ouvrent, et je soupire.
C'est le matin, on est en semaine, ce qui veut dire nouvelle journée de cours.
Je me redresse dans mon petit lit et attrape mon portable.
J'allume celui-ci, en constatant toutes les notifications qui sont apparues en seulement huit heures de sommeil. Mon portable affichait 6:12, je commence à huit heures, j'ai le temps.
Je gratte ma nuque, et pose mes pieds au sol. Une fois debout, je traîne des pieds jusqu'à ma salle de bain.
Arrivé, j'admire la non-beauté que je suis.
Je ne me trouve pas moche, mais le matin c'est une horreur. Mes cheveux frisés ont pris la forme de l'oreiller, mes yeux ne peuvent à peine s'entrouvrir, franchement, il ne vaut mieux pas voir ça...
Bref, je me brosse mes dents pendant trois minutes, et me déshabille pour me doucher.
J'aime tellement la sensation quand mes cheveux revivent grâce à l'eau chaude de ma douche italienne.
L'eau qui s'écoule sur la peau de mon crâne finit par s'étaler sur mon doux corps.
Une quinzaine de minutes après, je sorts de ma douche, en essuyant tout mon corps avec ma serviette et viens l'attacher autour de ma taille. Je me regarde dans le miroir, avec encore un peu de buée, et m'admire, c'est tellement mieux maintenant.
Je passe ma serviette sur les parties encore mouillées, et également sur mes cheveux.
Mes vêtements étants sur le meuble du lavabo, et les saisis à une main et les enfile. Je m'habille d'un beau sweat bleu cachant un t-shirt noir, bien sûr, je mis un caleçon, pour enfiler au dessus un pantalon gris, mon préféré d'ailleurs.

Après avoir terminé mes affaires dans la salle de bain, je passe par ma chambre avant de descendre pour récupérer mes AirPods, mon portable, mon sac de cours, et je descends enfin.
Dans la cuisine, j'ouvre le réfrigérateur, que j'observe pendant de longues secondes avant de me décider à juste prendre un croissant qui n'était même pas dans le frigo lui.
Une fois mon petit (mais vraiment petit) déjeuner terminé, je soupire en sachant que je vais devoir remonter me brosser les dents, et je m'exécute.
De retour en bas, je me chausse de mes belles converses vertes claires, j'enfile une petite casquette sur ma tête et mets mon sac sur mes épaules sans oublier mon portable et mes AirPods dans ma poche.

Passé la porte d'entrée, je connecte
mes AirPods et mets ma musique dans mes oreilles, et marche trois minutes jusqu'à mon arrêt de bus.
Quelques minutes après, mon bus passe, j'y entre et fais scanner mon badge. Je relève la tête en soupirant, constatant que le fameux individu est toujours présent à sa place habituelle. Je m'avance dans les couloirs du bus jusqu'à arriver à ma place.
Je place mon sac sur la place à côté, histoire de dire que je ne suis pas d'accord à l'invitation de quelqu'un dans ma zone de confort.
Quand le bus reprend sa route, je regarde cet individu, il se nomme Seth. Celui-ci est dans ma classe, et comment dire...je ne l'apprécie guère. Il ne m'a rien fait personnellement, enfin, je ne dirais juste pas qu'il me harcèle, car ayant déjà été victime de ceci, je ne préciserais pas pourquoi, je sais que c'est du moins juste de l'ennui de cet individu envers sa vie, vu qu'il la passe à m'embêter. Oui embêter, même si c'est quand même un terme assez doux, mais je ne dirais pas qu'il m'harcèle.
Si je dois expliquer plus en profondeur, on ne s'aime juste pas, si on a l'occasion de se faire des crasse, on ne s'en empêchera point. Après on dit, qui châtie bien aime bien, je n'y crois pas trop.
Même si on a chacun nos surnoms, celui-ci me compare régulièrement à un mouton, vu ma belle chevelure bouclée, et lui...je le traite juste de con, d'imbécile ou d'idiot.

La tapote sur mon épaule me fait sortir de mes pensées, je constate qu'il s'agissait de Seth, et également, le bus était arrivé.
Pendant que je reviens sur ce monde, Seth rigole et mets sa main sur ma casquette, essayant d'ébouriffer mes cheveux à travers la barrière en tissu.
Je me lève, prends mon sac sur une seule épaule, et sors mon badge pour rentrer dans le lycée.
Je grommelle quelques insultes en remarquant mon lacet défait, mais flemme, je le ferai après.

Arrivé près de mon endroit fétiche, je salue mon meilleur ami et sa copine, qui ne sont pas dans ma classe, et m'adosse contre un mur.
Je les regarde, des êtres heureux, qui s'aiment et c'est tout. Moi, la dernière fois que j'ai eu droit à de l'amour, j'étais au collège, mon premier et dernier copain, mais qui s'avérait être un enfoiré de première classe, celui-ci n'assumait pas sa bisexualité, mais vous me diriez, à ce stade ça va encore, mais quand ses amis tenaient des propos homophobes envers moi, celui-ci les rejoignait.

Bref, la sonnerie me libère de mes pensées toxiques, et je souffle, je vais devoir rejoindre ma salle.

Enfin devant la salle de SNT, je regarde la file devant celle-ci déjà formée, et m'installe tout derrière.
J'ai failli oublier d'enlever ma casquette, mais j'y pense, et me recoiffe légèrement.
Le prof arrive, et nous entrons dans la salle. Je viens m'installer à ma place habituelle, et regarde les autres s'installer également.
L'individu prénommé Seth s'installe juste derrière moi, comme c'est étonnant.

Le professeur commence son cours, et la fille assise à la gauche me rends un papier.
Il s'agissait d'une invitation à une soirée ne concernant que ses amis, même si je sais qu'elle m'invite car elle veut un truc entre nous deux. C'est un peu prétentieux de l'avouer, mais n'était qu'une des seules personnes du lycée d'origine antillaise, avec mes cheveux frisés, je m'attire un peu l'attention des filles. Pour préciser, je suis métisse, ma mère est guadeloupéenne, et mon père français.
Bon, je m'égare du sujet.
Étant quelqu'un d'assez sociable, même si la situation avec mon sac dans le bus ne l'approuve pas, j'accepte sa demande.

Pendant le cours, j'avais droit à des petites mèches se faisant tirer, bien-sûr, il s'agissait de Seth, qui s'ennuyait probablement.
J'essayais tout de même de me concentrer, même si je ne vais pas vous mentir, je m'en fous complètement de la technologie.
Les deux heures passent d'une lenteur, s'aboutissent grâce à la sonnerie informant qu'il est maintenant l'heure de la récréation.
Enfin sorti de ce donjon maléfique, je remets ma casquette, et viens m'installer sous le préau, sortant mes écouteurs pour profiter de ma douce musique.

Bien sûr, Seth ne manque pas l'occasion pour venir m'énerver comme à son habitude, celui-ci passe près de moi, et sort un de mes AirPods de mon oreille, me délivrant au bruit assourdissant que mes écouteurs parvenaient à masquer.
Pendant que je le traite de tout les noms, en le poursuivant, celui-ci s'arrête en plein milieu de notre petite course, je me retrouve alors la tête dans son torse, et cet individu rigole stupidement, en m'empruntant ma casquette.

-Alors le mouton? C'était bien cette course matinale ? Il rigole en constatant mon état essoufflé.

-Ta gueule enfoiré, et rends moi ça ! Je m'exclame en me mettant sur la pointe des pieds pour essayer de rattraper mon couvre chef, mais n'y parviens pas, car cet imbécile mesure au moins quinze ou même vingt centimètres de plus que moi.
Après avec mes un mètre soixante-cinq, c'est vrai que je suis petit.

Il profite de ma petite taille pour lever au plus haut sa main tenant ma casquette.
Celui-ci fait semblant de bailler pour m'énerver encore plus.
Je n'hésite alors pas à utiliser mon genou pour récupérer ce qui m'est précieux, même si avant que celui-ci parvient au fameux endroit, Seth sent le danger, et me rendit ma casquette.

-C'est bon, Kab, tu ne vas quand même pas arriver à ce niveau, il se moque, en m'ébouriffant encore ma touffe, avant que je ne replace ma casquette.

D'ailleurs il ne m'a pas rendu mon écouteur ce con...

Je me retourne, et le vois tenir du bout des doigts mon écouteurs, et je viens l'attraper au plus vite que possible, et le récompense d'une légère tape sur la joue.

La sonnerie retentit, et je me rends devant ma prochaine salle de cours, en entendant l'autre marcher bruyamment derrière moi, ça m'agaçait, et il le sait très bien.

Maintenant, j'ai...anglais, la meilleure matière, je ne veux rien savoir.
Bien sûr, je retire mon couvre chef.
Quand j'entre, je vois l'autre se précipiter sur la place à côté de celle dont j'ai l'habitude de m'assoir, et je soupire, sachant que les autres places sont occupées, et Seth me fait un sourire narquois, il savait qu'il pourrait m'embêter toute l'heure, car notre prof, vraiment je l'adore mais franchement, à cause d'une petite dispute qui a eu lieu entre moi et Seth, elle adore dire que nous sommes un couple, et de ce fait, adore nous mettre ensemble dans beaucoup de devoir.
En plus, elle est un peu âgée, donc ma place étant loin de son bureau, elle n'entendait clairement rien.
Après je n'y peux rien, mais ces petits détails m'agacent un peu tout de même.

Je souffle comme j'en ai l'habitude, et pose mon sac par terre, et sors mes affaires.
Seth lui reste comme un con à me fixer, je ne sais vraiment pas c'est quoi son problème. De toute façon, lui il s'en fout des cours, la seule matière qu'il aime, c'est le sport, même si je le rejoins sur cette information, surtout qu'en ce moment, on fait musculation, et j'adore.
Seth s'endort petit à petit, et c'est à cet instant que je l'apprécie, c'est quand il ferme sa grosse gueule.

J'en profite pour lui pincer le nez, le voyant se démanger. Son visage est à mourir de rire.

*