03 ✽ première réunion

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ASSISE AU BOUT de la table ovale, entourée par l'équipe qu'elle avait passé de longs mois à fuir, des images floues de ses anciens collègues projetés sur le tableau devant elle, Lilith se sentait comme un animal dans une cage

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ASSISE AU BOUT de la table ovale, entourée par l'équipe qu'elle avait passé de longs mois à fuir, des images floues de ses anciens collègues projetés sur le tableau devant elle, Lilith se sentait comme un animal dans une cage.

À la façon d'une lionne détaillée par le public, elle savait qu'elle était la plus dangereuse dans cette pièce.

Maghla se tenait à sa droite, Lucas et Hugo étaient assis plus loin, positionnés de sorte à lui faire face. Sidjil était à côté du tableau illuminé par le projecteur. Locklear, lui, se tenait derrière elle, comme un garde. Elle sentait son regard peser sur son dos comme un prédateur attendant que sa proie fasse une faute - c'est ce qu'il était probablement en train de penser, elle n'en doutait pas.

Il fallut exactement trente quatre minutes à l'unité de police pour se décider à accorder à Lilith son exemption (mais pas de desserrer les menottes, ce qu'elle trouvait absolument révoltant), et dix minutes pour eux de savoir où devrait se trouver la salle de ses ô grandes confessions. C'est pour ça qu'elle se trouvait désormais dans leur salle de réunion, toisée par l'entière équipe par des regards à taux de dégoût varié.

Celui avec l'expression la moins haineuse prit la parole.

- On t'as accordé ce que tu voulais, parle, fit Lucas.

Lilith soupira. Ce n'était définitivement pas l'hospitalité qu'ils connaissaient et pourtant, elle ne trouvait pas le cœur à les blâmer.

Donc, après une grande inspiration, elle se contenta de tout dévoiler - comme promis.

- Je sais ce que vous pensez, tous ici. Je sais que vous croyez que ces tueries sont du simple sadisme au sens dur du terme. Vous ne pourriez pas plus vous tromper.

À ces mots, Lilith sentit toute l'unité se tendre. Bien.

- Nous sommes des rejets du corps policiers, continua-t-elle. Ou du corps de la gendarmerie, de la défense... on a bossé parmis vous, nous étions dans votre position un jour dans nos vies. Vous êtes donc bien placé pour comprendre qu'en pratiquant ce genre de métier, on peut rencontrer les pires merdes que le monde ai jamais engendré.

Sidjil, qui regardait dans le vide devant lui, hocha imperceptiblement la tête à ces mots.

- Sauf que la plupart du temps, ces merdes n'étaient pas les criminels qu'on arrêtait mais les nôtres - en fait, ce n'était même pas les nôtres. Ceux au-dessus des nôtres, ceux qui tiennent, tirent les ficelles comme bon leur semble et ne répondent jamais à leurs actes. C'est ça qui a semé les graines des Olympiens.

Une pause. Elle sentit son poing se serrer sur les pans de sa robe, juste au-dessus de ses plus douloureuses cicatrices.

- Les hommes au pouvoir: les corrompus pervers qui s'en tirent avec tout. Si la justice n'avait pas assez de couilles ou de conviction pour lutter contre eux et bien la justice, ce serait nous. On avait tout - la connaissance, les contacts, les fournisseurs d'armes, un accès constant aux dossiers... c'est pour ça que personne ne réussissait à nous attraper. Un sourire se forma au coin des lèvres de Lilith sans pour autant qu'elle ressente un quelconque amusement. On était meilleurs, nous sommes meilleurs. Plus d'expérience...

LILITH, locklearOù les histoires vivent. Découvrez maintenant