Chroniques des Mondes Divisés - L'éveil

Chapitre 20 - Inquiétude grandissante

Pierre

Un autre jour de servitude. Je devais en apprendre plus sur ce qu'il s'était passé cette nuit, et l'identité de ce mystérieux homme qui semblait troubler Anne au point où elle délaisse sa quête. Ce matin, elle ne m'avait pas convoqué à 8 heures, et je ne reçus aucun appel. Troublant. En passant au café pour tenter dans un apprendre plus auprès du gérant, celui-ci m'informa qu'Azerbian, celui qui faisait la communication entre Anne et moi, ne s'était pas présenté ce matin. Je tentais bien évidemment de contacter madame Hazgan par téléphone sur sa ligne professionnelle et, au bout de cinq essais infructueux, n'y tenant plus, je l'appelais sur son numéro personnel, qu'elle m'avait donné en cas d'urgence. Et une patronne qui disparaît de la surface de la Terre du jour au lendemain, (même si pour certains c'est extraordinairement amusant) c'est une urgence. J'obtins le même résultat que précédemment, mais cette ligne semblait même coupée. Elle avait dû éteindre son téléphone.

« Je dois être maudit » me dis-je en montant dans ma voiture. Je réfléchissais au fait qu'Anne pouvait peut-être ne s'être pas réveillée tout simplement. Je réfutais aussitôt cette idée. Ou alors ...Anne et Azerbian ont disparu : pourquoi chercher plus loin ? Peut-être qu'ils entretiennent bien une relation tous les deux. Pourquoi me fatiguer ? Je pourrais très bien abandonner mes pistes, tout plaquer, quitter la ville, vivre au jour le jour. Après tout, j'avais la vie devant moi. Je pourrais changer d'identité, disparaître. Je repoussais à contre-cœur cette idée : je ne tenais pas à quitter ma bibliothèque. Cet endroit faisait partie de moi, c'était ce pourquoi je vivais aujourd'hui. Je servais d'intermédiaire aux gardiens, mon rôle était essentiel, et c'était... la seule chose d'utile que j'étais parvenu à faire. Je n'avais ni femme ni enfants, je n'avais qu'une petite chambre à l'étage de ma bibliothèque en guise de maison... et puis, la curiosité m'avait frappé au plus haut point : que comptait faire Anne ? Le livre devait être précieux pour qu'elle déploie autant d'efforts. Serait-elle capable de faire beaucoup de mal avec lui ? Non. Je ne laisserai rien se passer qui ne soit dangereux. J'étais trop impliqué.

Je soupirais, soudain las. Les pensées se bousculaient. Je repensais à madame Hazgan. Anne avait sur moi une attraction sans pareille. Mystérieuse, proche de moi à cause de la promiscuité professionnelle et pourtant, tellement distante ... une brume de secrets la recouvrait certainement. Peut-être que ses plans n'étaient pas la seule chose qui m'attiraient chez elle, peut-être était-ce simplement sa personne que je désirais connaître. J'étais partagé entre ce que je commençais à ressentir et la colère que j'avais eue contre elle qu'elle me menace de me retirer tout ce que j'avais.

Quoi qu'il en soit, ce ressenti était complètement nouveau pour moi : pour être honnête, cela me faisait parfois même peur. Mais il était trop tard : tout chez elle hantait ma mémoire.

"' Qu'avez vous pensé de ce chapitre?"'

"' Pensez-vous que Pierre à des raison de s'inquiété pour Anne? "'

"' Que de suspens! 😉"'