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Quelques jours sont passés dans le calme, que ce soit au lycée ou à l'internat. J'ai pris un peu de temps pour moi, chose qui était rarement arrivée les deux dernières semaines. Ce vendredi, je me rends au lycée tranquillement. J'ai quelques minutes d'avance donc je me dirige directement vers ma salle de classe qui est assez loin de l'entrée du lycée. En ouvrant la porte, je remarque que les regards se tournent vers moi et me fixent quelques secondes. Bizarre. Je ne calcule pas et m'installe à une place au fond de la salle, je n'ai même pas le temps de poser mon sac que Rosa fond sur moi telle une furie, un journal à la main.

Rosalya : T'as lu le journal du lycée ?

Lara : Euh non, je viens d'arriver.

Rosa : Tiens.

Elle a posé avec assez de force le bout de papier sur mon bureau. Pendant que je l'ouvrais, intriguée, elle est retournée s'asseoir car le professeur venait d'arriver. Je n'ai même pas prêté attention à Castiel pendant qu'il s'installait à côté de moi. Sur la troisième page du journal, je vois une photo de moi. Le titre : "Qui est Lara, la nouvelle élève de Sweet Amoris ?" habille la page.

Castiel : Enfin un article intéressant dans ce journal.

Je lui fais signe de se taire et commence la lecture, le rouquin se penche vers moi pour lire aussi. L'article principal détaille ma vie, parle de mon frère et de ma "carrière" musicale. La suite étale mon passage à l'école militaire et mes altercations avec Ambre, reliant les deux dans une phrase supposant que je suis colérique et violente. Un encadré sur la même page titre : "Déjà des flirts avec des garçons et des filles", je serre les dents. Dedans, mes relations avec les membres de l'internat sont étalées, on y parle de Nath, de Castiel et de Priya.

Castiel : Je ne savais pas que t'en pinçais pour moi gamine.

Lara : La ferme, d'après l'article, Nath et toi vous courrez après la même fille imbécile.

Castiel : Dis comme ça c'est tout de suite moins plaisant, mais bon, tout le monde sait que je ne courrais jamais derrière une planche à pain comme toi.

Je lâche un rire, il a le don de m'énerver et de m'amuser en même temps. Je repose mes yeux sur le journal.

Lara : C'est ça le journal du lycée, des ragots étalés sur un bout de papier pour rabaisser les élèves ?

Castiel : J'en sais rien, je le lis pas.

Lara : Le contraire m'aurait étonné.

Je reçois un coup de coude dans le bras mais Castiel n'a pas le temps de répondre.

M. Faraize : Silence au fond, Castiel, Lara, un peu de calme s'il vous plaît.

Tous les regards se tournent sur nous, ça ne va pas m'aider, ça. Castiel se penche vers mon oreille pour chuchoter.

Castiel : Ça risque d'être drôle que tout le monde croit que je te plais, tu vas avoir une blonde hystérique dans les pattes.

Lara : Oh c'est pas vrai, je l'avais oubliée, elle.

Je cherche Ambre dans la salle, elle est tournée vers moi, le visage crispé. Je lève les yeux au ciel. Je vais devoir supporter ses crises de jalousie pendant les prochains jours. Pendant le reste du cours, j'ai réfléchi à ce que je pouvais faire pour régler cette histoire d'article. Je sais que c'est une fille de ma classe, Peggy, qui s'occupe du journal. À la pause de midi, je m'empresse de la rattraper dans les couloirs. Je lui attrape l'épaule pour l'arrêter.

Lara : Excuse-moi, Peggy, c'est ça ?

Peggy : En personne, qu'est-ce qu'il y a ?

Lara : Très sympa ton petit article sur moi.

Peggy : Il t'a plu, mer...

Lara : Oui je l'ai trouvé très pertinent. Ces rumeurs sur mes amourettes et sur pourquoi je ne fais plus de musique, c'était vraiment nécessaire. En plus, c'est très déontologique ton enquête puisque tu m'as posé plein de questions pour être sûre de ce que t'allais écrire.

Peggy : Je... Je n'avais pas besoin de te demander, j'avais déjà tout ce dont j'avais besoin.

Lara : Ah oui ? Et le travail du journaliste c'est pas de recouper les informations ? Ton ramassis de bêtises ne rend pas hommage au métier.

Peggy : Je ne te permets pas ! J'ai très bien fait mon travail et mon article cartonne, tout le monde en parle.

Lara : Ah je vois, tu fais ça pour le buzz quitte à mentir, c'est très mature et respectable. La prochaine fois, viens me voir avant de parler comme ça de moi dans le journal, je suis censée avoir un droit de réponse mais je risque d'être un peu virulente alors je vais pas m'en servir. Et s'il te plaît remet toi en question avant de finir dans un magazine people.

Je suis finalement partie en direction de la cafétéria. Je suis pas mal fière de ma réponse, j'espère juste qu'elle ne s'en servira pas pour refaire un article sur le fait que je suis colérique. Je prends un plateau et le remplit à moitié avant d'aller m'asseoir avec mes amis. Rosa arrive au même moment.

Rosalya : Lara ! J'ai entendu ta discussion avec Peggy, t'es trop forte !

Elle m'enlace les épaules avant de s'asseoir avec moi, je le prends à la rigolade.

Les autres nous ont demandé ce qu'il s'était passé et Rosa s'est fait une joie de le leur raconter en modifiant sa voix pour nous amuser.

Lara : Comme quoi, ça sert de savoir comment fonctionne le journalisme.

Alexy : T'as appris tout ça où ?

Lara : À l'école militaire, ils nous entraînaient à parler aux médias pour qu'on sache communiquer correctement et ne pas donner trop d'informations.

Priya : Dis donc, tu t'es encore mieux débrouillée que moi quand je suis arrivée.

Lara : Elle t'a fait le coup aussi ?

Priya : Oui, heureusement elle n'a rien trouvé sur mes parents.

Priya rit mais je ne sais pas si ce n'est pas pour cacher autre chose. Je ne renchérit pas et continue à discuter avec mes amis. Les cours de l'après-midi sont passés assez vite, plusieurs personnes sont venues me voir par rapport à l'article, surtout pour me parler de musique. J'étais assez étonnée que ce soit l'info qui ressort et mal à l'aise car je ne voulais pas vraiment que ça se sache. J'avais déjà du mal à gérer le fait que les gens sachent que je chante quand on a commencé à avoir une petite notoriété avec mon ancien groupe, alors un an après, avec tout ce qu'il s'est passé et le fait que j'ai perdu ma confiance en moi dans la musique, c'est encore plus dur à encaisser. Je rentre rapidement à la fin des cours et part directement dans ma chambre. J'ai gardé la face toute la journée mais c'est vrai que voir ma vie étalée dans un journal me met assez mal. Je me suis changée les idées en regardant des vidéos et en traînant sur mon téléphone. Au bout d'un moment, je reçois une notification. 

Amour Sucré L'internatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant