Jour 4

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Le soleil entre par la fenêtre de la chambre d'hôpital, je sens ma mère me caresser mes cheveux. Je frotte mes yeux. J'entends du bruit derrière moi, mon père a passé toute la nuit avachi dans un fauteuil. Je me relève et souris à ma mère.

— Comment te sens-tu ?

— Hum, hum, grogne Michelle qui met un moment à se situer.

— Tu nous as fait une belle frayeur.

Mon père, rassuré, se rapproche de sa femme et lui câline la main tout en embrassant doucement sa tête.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? dit-elle, groggy.

— Tu es tombée dans les pommes.

Ma mère lève le bras pour toucher son front. J'arrête son geste.

— Tsss, tu as une petite entaille. Tu as fait un malaise. Je n'ai pas eu le temps de te retenir, tu as heurté le coin de l'ilot.

— Ok, qu'est-ce qui a causé ce malaise ?

— Apparemment, tu as fait une baisse de tension, rien de grave. Tu auras quelques analyses aujourd'hui à faire, mais après tu pourras sortir. Papa restera avec toi, moi, j'ai une maison à décorer.

— Ma chérie, la nôtre est déjà bien embellie.

— Je n'ai pas eu le temps de te le dire hier, mais Tanya veut que j'habille la sienne pour les fêtes. J'ai carte blanche, et un budget presque illimité. Cette femme est folle de me laisser les pleins pouvoirs, m'exclamais-je en éclatant de rire.

Ma mère rit doucement et grimace de douleur. Elle caresse mon visage pour me rassurer. On toque à la porte et celle-ci s'ouvre sur la jeune garagiste qui tient un bouquet de fleurs dans ses mains. Tous se tournent vers elle. Mal à l'aise, elle se balance d'une jambe sur l'autre. Cela me fait sourire, car je sais qu'elle fait souvent ça quand elle est le centre de l'attention.

— Comment as-tu su que nous étions ici ? Demandais-je, étonnée.

— J'ai croisé Janine qui m'a dit qu'elle avait entendu des sirènes hier soir en rentrant chez elle. Elle m'a appris aussi qu'elle avait vu l'ambulance devant chez tes parents.

Elle offre les fleurs à Michelle qui la remercie. Je la regarde avec douceur, ce qui n'échappe pas à ma mère.

— Alors comme ça, Tanya tu as embauché ma fille pour la déco de ta maison.

— Oui, enfin, surtout pour Noël, mais j'avoue que j'aimerai bien que tu fasses la décoration après les fêtes. Bien sûr là je te paierai et c'est non négociable. Je ne veux pas être à l'origine de la faillite de ton entreprise.

— C'est d'accord, il faut que j'y aille justement, j'ai pas mal d'achats à faire.

J'embrasse ma maman et sors de la pièce puis je me dirige vers l'accueil de l'hôpital quand je reconnais Cathy. Je m'arrête pour la saluer.

— Bonjour ! Kim.

— Bonjour, vous connaissez mon prénom ? dis-je, intriguée.

— Oui, Bedford est une petite ville, vous savez. J'espère que vous n'avez rien de grave ? demande-t-elle en posant sa main sur mon bras.

— Non, ma mère a fait une baisse de tension et elle est tombée dans les pommes hier. J'avoue que j'ai eu la peur de ma vie.

— C'est un bon hôpital, ils s'occuperont très bien d'elle. Vous devriez passer à la boutique, j'ai des herbes qui pourraient l'aider.

7 jours avant NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant