Chapitre 14 - Professeur Gallaghan

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[Objectif : Chassez les âmes errantes du village de Pentyr

Temps restant : 13 jours et 16 heures

Récompense : ???

Si échec : anneau de stockage confisqué]

C'était le deuxième petit-déjeuner qu'il prenait dans cette résidence, et Norval avait déjà retenu une information majeure. Aucune personne ici ne semblait savoir cuisiner. A l'exception de David, l'ecclésiastique, et Edmond, le grassouillet. Trois jeunes filles logeaient au deuxième étage. La plus jeune était en troisième année, et les deux autres, en sixième et septième année. Malgré son statut, Norval n'était pas exigeant en matière de nourriture. Il pouvait manger de tout tant que c'était comestible. Pourtant, ce matin-là, il avait du mal à finir son bol. Il avait fait face à la même situation la veille, que ce soit au petit-déjeuner, au déjeuner, ou même au dîner. Bien sûr, tout le monde pouvait rater un plat de temps en temps, et Norval, lui-même ne sachant pas cuisiner, ne se permettrait pas de critiquer. Mais c'était le quatrième repas depuis son arrivée, et à chaque fois, l'expérience était pire que la précédente ! À quel point les talents culinaires des résidents devaient-ils être médiocres pour en arriver là ?

Alors qu'il était sur le point de prendre une cuillère de la soupe visqueuse qui se trouvait devant lui, il ne put finalement s'y résigner et reposa le couvert sur la table. Edmond, l'auteur de ce plat désastreux, se leva précipitamment pour se rendre aux toilettes. Les deux filles plus âgées secouaient la tête, déçues, comme si elles s'attendaient déjà à ce résultat. La plus jeune, en revanche, ne devait certainement pas s'attendre à ce que le plat soit aussi immonde, puisqu'elle s'était risquée à en prendre quelques bouchées. Comme prévu, elle en subit les conséquences et s'évanouit dans son bol. L'une des filles la retira rapidement et la porta jusqu'aux toilettes. Il ne restait plus que trois personnes à table, les trois sixièmes années de la résidence. Parmi eux, seul Norval avait goûté à cette soupe. Naturellement, les deux autres déplacèrent leurs regards vers lui.

"Tu es sûr que ça va, premier palier ?"

"Est-ce qu'il est vraiment premier palier ?" Demanda la fille. "Je ne pense pas qu'il aurait survécu à cette soupe si c'était le cas."

Ils le fixaient tous deux avec un mélange d'inquiétude et d'horreur. Norval venait tout juste de se rendre compte que le collier de perles qu'il avait obtenu de la première ministre avait la capacité de rendre son porteur plus résistant à la torture. Il était étonnant que la relique possède ce type de compétence, mais c'était encore plus étonnant qu'elle ait pris la digestion de ce plat comme une forme de torture. Au moins, cela lui avait évité de finir dans un état aussi pitoyable que les autres.

"Je vais bien." avoua-t-il honnêtement. "Sautons le petit déjeuner pour ce matin et allons directement en cours. Je pense que personne ne souhaite être en retard le premier jour."

Sans aucune hésitation, ils quittèrent la résidence pour rejoindre leur classe. A ce moment, ils semblaient tous penser à la même chose. "Les autres se débrouillerons"

Il y avait un peu plus d'un millier d'étudiants en sixième années à Dryadalis, tous plus ou moins répartis en fonction des deux spécialités qu'ils avaient choisi. Norval avait pris soin de sélectionner celles qui ne demandaient pas une grande quantité de Vis. Son premier cours était l'une d'entre elles : Alchimie. Les bâtiments dédiés à ces cours se trouvaient au nord du campus, dans une sorte de village dominé par une haute tour en son centre. Celui où Norval devait se rendre était assez imposant, un édifice en pierres recouvert de mousse à certains endroits. Les hautes fenêtres des salles de classe étaient voûtées, et les toits pointus étaient surplombés de hauts piques d'acier. Des professeurs chercheurs et des étudiants en uniformes, allaient et venaient. Norval suivit la foule et se rendit jusqu'à sa classe. La plupart des étudiants n'étaient pas encore arrivés, lui laissant le loisir de choisir la place qu'il souhaitait. D'autres en auraient sûrement profité pour s'asseoir devant, là où on avait la meilleure vue sur le tableau et où les paroles du professeur étaient les plus audibles. Cependant il s'assit le plus à l'arrière possible, sur la dernière rangée. Ce n'est pas parce qu'il devait montrer ses compétences pour justifier son invitation par l'un des doyens qu'il était obligé de participer en cours. Avoir les meilleures notes serait largement suffisant.

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