Chapitre 1 (acte I, scène 1)

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♪The Neighbourhood - Softcore 

HAYDEN.

6 mois plus tôt, Sydney.


« Il faut vraiment qu'on parle du traité. En fin de journée sans faute, tu as assez repoussé.

PS : joyeux anniversaire, idiot.

- C. »


Le réveil aurait pu être plus agréable. Heureusement pour moi, le froissement des draps à mes côtés détourne mon attention et je détache alors les yeux de mon smartphone.

— Déjà le nez sur ton téléphone ?

Le temps se suspend, pour quelques minutes du moins, et la voix encore endormie de la belle brune à mes côtés me permet d'oublier un peu mes obligations.

— Le monde impitoyable des affaires ne s'arrête jamais, mon cygne.

Comme à son habitude, ce surnom lui arrache un sourire, et je ne peux m'empêcher d'y répondre. Giulia, c'est ma bouffée d'air frais. Une relation sans attache, et pourtant, une relation dont je pourrais difficilement me passer aujourd'hui. Pas d'engagement, pas de sentiments, mais pas non plus un coup d'un soir. Une sorte de sexfriend, finalement. Qu'importe, nous n'avons pas besoin de mettre de mot dessus. Le plus important, c'est de savoir qu'à tout moment nous pouvons tous deux nous vider la tête auprès d'un ami, d'une personne de confiance et ce, sans risquer d'attraper une potentielle MST – ce qui est somme toute un avantage non négligeable.

La pulpe de ses doigts glisse le long de mon torse, caressant chacun des muscles de mon corps à découvert avec délicatesse, et dessinent le pourtour de mes nombreux tatouages dans un geste devenu anodin, presque familier. Mais, alors que ses doigts longilignes descendent dangereusement bas, je les arrête.

— Étant donné que tu ne veux pas que je te souhaite officiellement ton anniversaire, je peux au moins t'offrir une avance sur ton cadeau, chuchote-t-elle avec un regard lascif.

— Pas ce matin, malheureusement.

— Je suis certaine que le monde impitoyable des affaires peut survivre vingt petites minutes de plus sans toi, dit-elle en esquissant une moue frustrée.

— Pas quand on s'appelle Hayden Anderson, beauté.

La commissure de mes lèvres s'étire dans un sourire insolent. Si mon arrogance la rend folle, ça n'en reste pas moins mon biais d'expression préféré.

Dans un geste que j'aurais presque pu anticiper, je me reçois soudainement un oreiller en pleine tête.

— Crâneur.

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, tandis que je me lève en abandonnant le drap à ma dulcinée. Ce que je préfère, avec Giulia, c'est la simplicité qui se dégage de nos échanges. Certainement l'un des plus gros avantages à coucher avec une amie.

— Ils devront pourtant bien se passer de toi, ce soir.

— Si tu savais... je crois que Chris compte me faire travailler jusqu'à la dernière heure possible. Soirée ou non.

Je me dirige vers la salle de bain, en laissant la porte grande ouverte derrière moi. Tandis que je me glisse sous le jet d'eau chaude, j'entends que Giulia ne tarde pas à m'emboiter le pas. Au travers de la vitre séparant la douche italienne du reste de la salle de bain, je la regarde s'appuyer contre l'embrasure de la porte. Tandis que l'une de ses mains se cale sur sa hanche, poing fermé, l'autre rassemble les bordures du drap qui entoure son corps sous la naissance de sa poitrine. Elle pose alors sur moi un regard noir qui ne m'est pas sans doute pas destiné.

The Swan's DamnationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant