QUINZE

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- Préparez-vous, vous allez sortir pour rencontrer quelqu'un avec Ivan.
Lydy entendit simplement dire par Cruz.

Elle ressentit d'abord de la peur, puis se ressaisit en se disant qu'elle ne devait pas réagir ainsi. Au fond d'elle-même, elle savait qu'elle ne vivait que pour ces hommes et par ces hommes. Pas moyen d'avoir une autre réalité.
Elle vivait sous leur toit non?

Elle se prépara rapidement et se fit belle, par pure mesure de sécurité. Elle enfila une robe somptueuse d'une couleur sombre, une paire de sandales à talons moyens, se coiffa d'un chignon élégant et se maquilla. En se regardant dans le miroir, elle fut satisfaite, mais  ne lui manqua pas du tout son téléphone qu'elle ne trouvait plus. Quel cœur aurait-elle à jamais de se remettre un jour sur les réseaux sociaux ? De plus, Ivan semblait l'avoir confisqué.

Enfin prête, elle descendit dans le petit salon et là, elle le trouva debout au milieu de la pièce, en train de l'attendre. Il portait un costume trois pièces, ses cheveux étaient soigneusement coiffés et il dégageait plus que jamais cette odeur envoûtante. Il était extrêmement beau, et elle ne put s'empêcher de frissonner en s'approchant de lui.
Lui, dès qu'il l'aperçut, se mit en mouvement et quitta la maison. Elle le suivit à l'extérieur et fut surprise de se retrouver assise à ses côtés à l'arrière d'une des voitures.

Où diable allaient-ils donc ?

Le trajet se déroula dans un silence de plomb, alors qu'elle s'efforçait de ne pas penser à tout ce qu'elle ne devait pas.

Enfin, ils arrivèrent dans la vaste cour d'une somptueuse villa et Ivan sortit, lui permettant enfin de respirer normalement. Lorsqu'elle huma l'air frais de cette cour immense, il était grand temps, mais cela fut de courte durée car il lui saisit le bras. Une chaleur qu'elle ne supportait pas s'empara d'elle.

- Bueno Bueno !
Un homme d'une soixantaine d'années les accueillit soudainement en apparaissant devant eux dès qu'ils pénétrèrent dans l'immense salon, excessivement luxueux et littéralement étincelant. Décidément, tout le monde vivait dans le grand luxe dans ce petit coin du monde. Sauf Mordrig, pensa-t-elle immédiatement avec des pensées sombres.

- Bienvenue ! Je suis ravi de te voir, Ivan !

- Bienvenue, belle beauté !...
Il dit d'une voix plus douce, tout en lui faisant un clin d'œil, en penchant la tête vers elle.

Lydy se força à sourire, ne voulant pas faire honte à Ivan, qui l'avait ramenée avec lui.
Pourquoi d'ailleurs, elle ne le savait pas?
Les deux hommes échangèrent une accolade chaleureuse, puis l'homme s'approcha d'elle et lui prit le bras. Au début, elle eut peur, mais elle remarqua qu'Ivan avait cédé sa place. Il accepta la coupe de champagne que lui tendit un serveur - oui, un serveur - et il garda son air sombre tout en buvant à petites gorgées. Pourquoi étaient-ils là en fin de compte ? Lydy ressentit soudainement un frisson dans le dos.

- Vous êtes ravissante, Cara...
Murmura le vieil homme à son oreille à ce moment-là, sans se rendre compte de son trouble.

Et était-il un parent ?

Ils furent guidés dans une pièce encore plus grande ; un grand salon, cette fois-ci décoré dans un style ancien, et ils prirent place sur de vastes divans. Elle était assise très près de l'homme, ou encore lui était très près d'elle et Ivan était en face d'eux avec une petite table au milieu. Lydy se sentit encore plus mal à l'aise.

Les deux hommes se mirent à discuter dans une langue qu'elle ne connaissait pas, et à ce moment-là seulement, elle se calma un peu.

Mais soudainement, le vieil homme se retourna vers elle.

- Viens, que je te fasse visiter la villa, ma sublime !
Dit-il en fixant intensément ses yeux noirs sur elle. Elle soupçonnait de mauvaises intentions de sa part.

Déconcertée, Lydy jeta un regard suppliant à Ivan, mais celui-ci ne la regarda même plus il se leva en emportant la coupe qu'il venait de se servir.

Alors, il se fichait d'elle ? Était-ce pour ce vieil homme qu'elle était là ?

L'homme à ses côtés s'enquit  :
- Ivan te préoccupe-t-il ?
Ne t'en fais pas pour lui, ma belle. Il est un habitué de ces lieux. Il se débrouillera.

À cet instant, Ivan lui jeta un regard, mais ce regard était dépourvu de toute émotion. Il ne dit rien, comme s'il ne comprenait pas réellement les paroles échangées entre elle et le vieillard.
Lydy sentit une vague de peur la parcourir et fut déçue par Ivan.
Comment avait-il osé?

PLUS JAMAIS NULLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant