Je me rappelle, c'était un jour ensoleillé... Non attendez ; c'était un samedi matin et... Non !
Il faut que je le dise. C'est une sacrée technique de flemmard de commencer une histoire en disant « C'était un lundi soir et il faisait froid ». En réalité, c'est le 'il était une fois' déguisé, enveloppé de quelques couches de subtilité. Puis, de toute façon, pour ce que je vais vous raconter, le temps et le jour n'importent que peu. Vous pouvez imaginer que je marchais dans les rues de Lyon en pleine guerre civile un mercredi soir d'hiver. Si ça vous va, ça me va.
Bref, je me dirige vers la bibliothèque Part-Dieu en sifflotant ; la tête baissée bien sûr pour éviter les balles. Devant l'entrée, il y a tellement de cadavres que je pourrais jouer à la marelle sur eux pour rentrer. Mais je transporte quelque chose de sensible dans mon cartable. Je préfère juste les enjamber avec précaution.
Je passe les portiques qui entament un bruit aiguë long et continu. Je me dis que c'est peut-être ce son qui manque à notre groupe Satans and Angels are friends pour notre nouveau morceau. Cette pensée ayant à peine traversée mon esprit, une dame s'approche de moi à la manière de Yohann Diniz (Yohann Diniz, né le 1er janvier 1978 à Épernay, est un athlète français spécialiste de la marche athlétique. Triple champion d'Europe du 50 kilomètres marche, en 2006 à Göteborg, en 2010 à Barcelone et en 2014 à Zurich, il devient champion du monde de la distance en 2017 à Londres. Il remporte également la médaille d'argent des championnats du monde de 2007, à Osaka au Japon. Il détient le record du monde du 50 km marche avec le temps de 3 h 32 min 33 s. De plus, il possède un style d'enfer grâce à ses lunettes de soleil – source, Wikipédia).
A cet instant, je repense à tous ces moments de gloire de Yohann que j'ai pu admirer à la télé. Je m'envole dans mes rêves, je suis sur un petit nuage de nostalgie...
« Monsieur ! Monsieur !
_Yohann...
_Monsieur, vous allez bien ?
_Euh oui oui ! Pardon. Bonjour.
_Bonjour. Monsieur, puis-je voir ce que vous avez dans votre dos ?
_Non pas la peine.
_Je crains de vouloir insister.
_Ne vous inquiétez pas je vous dis. J'ai juste une bombe.
_Bombe ou pas, je dois vérifier.
_Bon d'accord. »
Sur ce, je lui montre le contenu de mon cartable Dingo.
« Vous aviez bien raison monsieur. C'est bien une bombe. Bienvenue à la bibliothèque.
_Merci madame.
_D'ailleurs, joli sac. Ma nièce a le même ! »
Je la fixe du regard sombrement. Je déteste quand les gens disent que mon cartable Dingo est un sac. C'est un cartable ! C'est quand même carrément pas la même chose ! Mais s'il fallait que je m'énerve à chaque fois que ça arrive, je n'aurais plus le temps de respirer. Je passe donc cette personne sans rien dire pour me diriger à l'accueil.
Je me prépare pour dire 'bonjour madame' à la personne derrière son bureau, mais avant que je j'use un soupçon de salive, elle me dit « Bonjour monsieur ». Y'a pas à dire, elle a été formée à la bonne école. Une vraie ninja de l'accueil. Je lui rétorque :
« Bonjour monsieur.
_Eh non, je suis une madame ! »
Bon dieu qu'elle est forte !
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Une bombe dans la bibliothèque
HumorUn homme, décidé à faire sauter une bombe dans une bibliothèque, tombe sur un bon nombre d'obstacles agaçants