LAST LOVE

Chapter 3

ITALIE,

Onze heures dix,

23 Mai 2022.

Les premiers rayons du soleil glissent lentement sur ma peau, ils me brûlent un peu mais ça va. Putain, j'ai rarement aussi bien dormi. Ça fait un bail, en fait. Mais merde, y a quelque chose qui cloche. Qu'est-ce que j'oublie ? Ah, ouais, je vais me marier à un gars que je connais même pas, on m'a trimbalée ici après m'être endormie, et... bordel, ce blondinet. Mes joues chauffes en me rappelant de la dernière nuit. Comment un homme pouvait-il être aussi séduisant quand il dort sérieux ?

"Demain je ne serrais pas là la matinée...fait comme chez toi d’accord?"

Je secoue la tête comme pour chasser ce souvenir. Mes joues sont en feu, je le vois bien dans le miroir. Pourquoi diable je me retrouve dans son lit ? Non, non, non, ça ne peut pas être ce que je pense. Enfin, si, c'est possible, mais...
Hier j’étais un peu fatiguée ce qui a fait que j’ai pas bien analyser la situation. Et...j’étais tellement bien dans ses bras. Chauds et comfortable .

Je soupire, à quoi bon se prendre la tête là-dessus. Une douche, voilà ce dont j'ai besoin. Tout ce que je sais c’est qu’il n’est pas là ce matin. Je vais au moins pouvoir respirer un peu. Je me lève du lit avec une certaine hésitation, laissant mes pieds nus toucher le sol frais. Le parquet froid contraste avec la chaleur qui persiste dans mes joues.

Je cherche mes affaires des yeux puis soulève mon sac pour le mettre sur le lit. Il est plutôt léger enfaîte. Normal, j’ai rien de convenable dans mon armoire de toute façon. Mes affaires de douche en main, je m'avance vers la salle de bains, retirant mes vêtements avec un mélange de hâte et de nervosité. La serviette, posée sur le rebord du lavabo, devient mon refuge provisoire. J'enlève chaque pièce de tissu comme si je me débarrassais des souvenirs embarrassants de la nuit.

La salle de bains m'accueille dans une ambiance tamisée. J'ajuste l'eau de la douche, sentant sa chaleur envelopper mon corps. La vapeur brouille le miroir, voilant ma propre image comme pour me rappeler que tout ce qui s'est passé reste flou, difficile à saisir.

Entrer dans la baignoire devient presque un acte ritualisé. La sensation de l'eau caressant ma peau est apaisante.Je soupire profondément sous la cascade d'eau chaude, sentant chaque goutte agir comme une caresse réconfortante. La vapeur enveloppe la pièce, créant un cocon d'intimité où je peux temporairement échapper à la confusion qui règne dans ma tête.

C'est fou, je me marie dans quelques mois, et me voilà dans une situation des plus étranges. Ma vie vient de prendre un tournant radical, et je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de tristesse devant l'inconnu. De toute façon j’ai le choix final.

Mes pensées dérivent vers mon père, cet être cher dont la maladie impose un fardeau financier à toute la famille. J'espère de tout cœur qu'il va bien, que les soins qu'il reçoit sont suffisants. Une onde de tristesse m'envahit à l'idée que je ne suis pas là pour le soutenir, pour partager ces moments difficiles avec lui.

J'espère sincèrement qu'il sera amené à un hôpital où il recevra les soins nécessaires. Dans cet instant de vulnérabilité, l'eau de la douche semble mélanger les larmes invisibles à celles qui coulent silencieusement sur mes joues. Mon cœur se serre devant l'impuissance qui caractérise ma situation, partagée entre les préoccupations familiales et les bouleversements personnels.

Après plus de dix minutes, je sors de la baignoire puis me munie de ma grande serviette couleur violette. J’aime tellement cette couleur. Je ne sais pas pourquoi mais elle m’attire vraiment. Et c’est aussi une partie des affaires que mon père m’a acheté avant de tomber malade. Je soupire avant de sortir de la douche la serviette attachée seulement à ma taille. Je me suis tellement habitué à la mettre là pour aucune raison. Je suis debout, faisant une grande réflexion. Le problème c’est que je ne suis pas à la maison mais autre part. La porte peut s’ouvrir d’une seconde à une autre. Je finis par ramener la serviette au dessus de ma poitrine.