Une tarte à la fraise

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Julien avait très envie d'une tarte à la fraise.

« J'ai très envie d'une tarte à la fraise » avait-il dit à son chat en enfilant son anorak bleu ciel. Cette couleur a été soigneusement choisie par Julien pour pouvoir « voir la belle couleur du ciel même quand il est gris » comme il disait. Et justement, ce matin, le ciel était très gris. Pas le gris entre le blanc et le noir, rassurez vous, la météo n'en était pas là. Mais plutôt le gris des cheveux d'un homme de 54 ans qui aurait besoin de vacances. Julien a 52 ans et a besoin de vacances, mais puisque qu'il est chauve, ses cheveux ne peuvent être utilisés pour cette comparaison.

Il ne pleuvait pas encore et, si Julien avait un peu de chance, il ne pleuvrait que dans 32 minutes. Sois le temps qui est nécessaire à notre personnage pour se rendre à la boulangerie, saluer le boulanger, commander une tarte à la fraise et repartir en souhaitant une bonne journée au boulanger, précédemment cité. C'est donc d'un pas chanceux, et sous un ciel pas trop gris, que Julien marcha jusqu'à la boulangerie. Il tourna à droite, puis à gauche, encore à droite et marcha finalement tout droit quelques minutes (quatre pour être exact). Il regarda le bâtiment qui s'élevait devant lui. C'était un grand bâtiment noir qui ne ressemblait en rien à la boulangerie de son ami le boulanger. Il entra tout de même, dans le doute que le magasin ai soudainement changé durant la semaine.

« Les travaux vont de plus en plus vite de nos jours » se dit naïvement Julien en passant la porte noir. Il arriva dans une grande pièce, tout aussi noir et qui n'était toujours pas sa boulangerie bien aimé. Julien regarda autour de lui, plus par bonne volonté que par réel espoir de trouver des tartes à la fraise, mais il ne remarqua rien d'autre qu'une fissure dans le mur.

« Plus rapide, mais moins solide.... » pensa Julien en passant ses doigts sur la grosse fissure. Une sorte de grondement monta dans la pièce et fit trembler les murs. Enfaîte, non. Le grondement provient directement des murs et fait trembler la pièce. Julien se retourne, mais fit l'erreur de laisser sa main sur la fissure qui se refera brusquement. Il hurla en tentant de dégager son bras, mais le mur s'est totalement refermé sur son poignet. Un dernier effort propulsa Julien plusieurs mètres en arrière, mais sa main resta dans le mur. Sur le point de s'évanouir, il se relève et courre vers la porte, qui refusa de s'ouvrir. Alors qu'il secouait la poignée avec sa seule main valide, le grondement glaçant monta de nouveau. Plusieurs fissures s'ouvrèrent autour de lui et les murs commencèrent à se rapprocher. L'écart entre Julien et les fissures, déjà minuscule, ne cessa pas de se réduire. Les litres de sang en moins eurent raison de Julien qui s'évanouit soudainement. Il a de la chance, inconscient, ce que les « fissures » lui feront sera moins douloureux.

Dehors, il commença à pleuvoir. Le ciel passa du gris des cheveux d'un homme de 50 ayant besoin de vacances à celui entre le blanc et le noir. Ce n'était pas une bonne chose pour une personne sortant de chez elle. Au moins, Julien n'aura pas a rentrer sous cette pluie....

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