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Encore une fois j'essaie de sortir mon tel de ma poche pour regarder ce qu'elle poste. Mais ce réflexe n'a plus lieu d'être. Mon tel est mort. Dans la rivière sous mes pieds. Je crois qu'une partie de moi aurait voulu plonger, aller le chercher. Mais ça serait me noyer, c'est pas comme si je savais nager.

Elle a toujours voulu m'apprendre, mais j'ai toujours eu la flemme, ça m'aurait servit à quoi ?

D'ailleurs, je me demande ce qu'elle peux bien faire à l'heure actuelle. Elle est peux être en train de danser avec sa pute dans une soirée, ou alors elle chz elle en train de se taper la même connasse. P'tetre qu'elle dors ou qu'elle regarde un film dans ses bras. Mais je me doute qu'elles sont ensemble. À mon plus grand malheur. Et à leur plus grand bonheur.

Je sort une clope, une de plus. Je suppose qu'on peut lui dire merci pour cette merveilleuse habitude. J'ai pris tellement d'habitude d'elle. J'ai gardé tout ce que j'ai pu en fait. C'est si peu, mais c'est déjà ça.

Elle me manque tellement.

La lumière de ma clope est la seule chose qui m'éclaire dans le noir ambiant. J'adore cette douce lumière, c'est juste une petit point orangé, qui luit doucement. La couleur est plutôt attirante, j'ai toujours envie de poser un doigt dessus, mais faut avouer que c'est pas des plus agréable. J'adorais voir cette lumière éclairer son visage aux traits délicats, ça les faisait ressortir, elle était si belle. Son visage était d'une délicatesse telle que je pouvais passer des heures à l'observer.

Il fait nuit noire, c'est le moment que je préfère pour sortir, y'a personne, réellement personne. C'est à dire que personne ne peut me faire chier, personne ne peut couper mon flot de pensées, personne à venir me parler, personne à m'interrompre ou quoi que ce soit, je suis parfaitement seul.

J'ai pris l'habitude de sortir sous les étoiles. Faut dire que j'ai pas vu le jour depuis un bon bout de temps. En même temps, c'est plus intéressant de sortir voir mes consœurs. Je savais pas que j' avais un prénom d'étoile, c'est elle qui me l'as dit, elle s'y connaissait bien sur les étoiles. Faut dire qu'elle s'y connaissait bien sur tout aussi.

Ma cigarette se termine et le soleil s'approche, il commence à faire doucement de plus en plus lumineux, c'est l'heure pour moi de renter.

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Annecdote pour la suite :
J'ai mis plein de citations de "Juste la fin du monde" de Jean-Luc Lagarce dans les commentaires, je lissais le livre en écrivant cette histoire.

Le talent de cet auteur est incroyable d'ailleurs.

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