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J'ai décidé de sortir tout seul ce midi, j'écoute les conseils d'Aquila, ils sont souvent bon. Si ce n'est toujours. Je suis assis sur un banc face au fleuve. Je suis pas loin de mon pont. Sur la rive d'en face, il y a plein de restaurants. De ce côté c'est plus des magasins.

J'allume une cigarette, j'observe sa lueur rouge, c'est beau, comme un soleil. J'aspire la fumée et la recrache. Autour de moi le mode vit, bouge. Et moi je reste là calme, à rien faire. Je vois pas la différence à être ici ou dans mon lit, ici y'a juste plus de lumière, j'ai mal aux yeux. Je me décale un peu histoire de ne plus être ébloui.

Mon regarde se porte sur la vie qui m'entoure. Sur la rive d'en face des gens rentrent et sortent des restaurants. Pile en face de moi il y a le restaurant où j'ai mangé plusieurs fois avec aquila. J'ai hâte de le voir ce soir. Il me manque déjà.

Une famille rentre dans
le restaurant.


Aquila est en cours lui. Il fait quelque chose de sa vie au moins. Je suppose qu'un jour faudra que je trouve un travail au quelque chose comme ça. Mais je me vois bien finir ma vie comme ça, à rien faire sauf voir aquila.

Un groupe d'amis sort du restaurant.


Le soleil commence à se cacher, j'espère qu'il va pas pleuvoir. Surtout ce soir, sinon c'est chiant pour voir Aquila. Je suppose que si ma maison avait été rangée j'aurais pu l'inviter chz moi, mais c'est pas ouf. Et puis c'est tout petit.

Un couple sort du restaurant.


Mon regard se porte sur notre restaurant, l'homme du couple qui sort me dit quelque chose. Il ressemble à Aquila.

Non, c'est Aquila.

Je comprend pas, il est sensé être en cours. Je me demande qui est la fille à ses côtés.

Aquila se tourne vers elle. Il l'enlace et l'embrasse.

Aquila l'embrasse.

Je ne peux détacher mes yeux de la scène, mon cœur lâche. Je suis à la fois vide et empli d'émotions, le chaos règne. Aquila a embrassé quelqu'un. Ils sont sans doute en couple.

Mais hier, il m'embrassait ?

Autour de moi le monde continue de tourner, les familles jouent, discutent. Mon cœur s'est arrêté. Elles rient et une larme roule sur ma joue. Je ramène mes jambes contre moi. Ma gorge se serre, et un enfant passe devant moi en riant. Je revoie la scène encore et encore, Aquila qui embrasse une autre. Il faut que je rentre chz moi. Je ne veux pas rester là.

Je me lève, prêt à partir. Mon regard se pose une dernière fois sur le restaurant, je peux encore voire Aquila sortir et l'embrasser, ça fait mal. Deux femmes passent. Je n'y prête pas attention et me détourne du fleuve. Mais mon cœur loupe un battement quand je comprend ce que j'ai vu. Deux femme. Adhara et l'autre.

Adhara.


Je me retourne brusquement. C'est bien elle. Sur la rive d'en face. J'arrête de respirer, je ne l'ai pas vue depuis un an. Elle est toujours aussi belle. Et toujours avec elle. Cette fois, les larmes dévalent mes joues. C'est trop pour moi. Je fini par la perdre du regard. Il faut que je rentre.

Je marche jusque chz moi. Je crois que le chemin ne m'a jamais parut aussi long. Mes mains tremblent, j'ai l'impression que mon cœur me lâche constamment. J'arrive chz moi et vais directement dans mon lit. Le seul endroit où je suis sur d'être tranquille.

Je comprend pas, qu'est ce que j'ai fait de mal ? Adhara puis Aquila. Je suis perdu. Je crois que j'aurai préférer ne pas rencontrer Aquila. En fin de compte j'étais mieux sans lui. C'était plus simple à l'époque où il était pas là. C'est trop pour moi. Adhara puis lui.

Je pensais à eux tout le temps. L'un puis l'autre. Sans Aquila ça rime plus à rien. Il occupait toutes mes journées et mes nuits, et Adhara avant lui. Comment est ce que j'ai fait quand à Adhara est partie ? Je sais plus comment faire maintenant. Je crois que j'aurais préféré qu'on reste des inconnus.

Je pense que c'est de ma faute, mais je ne sais pas pourquoi. Peut être que j'étais pas asses bavard, ou alors que j'étais trop collant. Ou trop con. J'aurais du continuer les études. Ou au moins travailler. Ils sont tellement mieux que moi. Je les comprends, ils ont voulu trouver mieux.

Je pense que j'aurais du considérer Aquila comme un ami. J'aurais jamais du lui donner mon cœur. Pareil pour Adhara. C'est juste des d'amitiés parties trop loin.

Je sort une clope et l'allume. Je l'apporte à mes lèvres. Son bout rouge est la seule lumière dans la pièce. J'ai envie de poser mon doigt dessus. Je le fait. La douleur qui me parcourt adoucie légèrement celle de mon cœur. J'aimerais pouvoir aller retrouver Aquila. Je continue de verser des larmes. J'en peux plus.

J'en peux plus. Adhara, Aquila. Juste de la souffrance. Au final aucun des deux ne m'a apporté du positif. En fait je me souviens pas la dernière fois qu'il y a eu du positif dans ma vie. Que de la merde.

Je pense que c'est moi le problème. C'est même sur. Personne ne veux de moi finalement. Ça me fout un coup de plus au cœur de réaliser ça. Mais c'est réel. Je suis une merde que personne n'aime. Personne ne tiens à moi.

Si je meurt demain y'aura personne à m'attend.

Si je meurt.

Pourquoi pas mourir. J'ai plus rien à faire ici. Adhara a sa copine et Aquila aussi. Je ne leur manquerai pas. J'ai personne d'autre dans ma vie. Juste moi et mes cigarettes. Personne ne me regrettera.

Comme conduit par une force extérieure je me lève. Mon cerveau tourne en boucle sur le baiser d'aquila qui ne m'étais pas destiné, sur la main d'Adhara qui ne tenait pas la mienne. Et ma mort. Ma mort prochaine et irrémédiable. Ma main attrape comme par automatisme mon couteau le plus aiguisé.

Je l'observe. Est ce que je suis réellement prêt à mettre fin à mes jour comme ça ?

Oui.

La situation est lunaire. Je n'arrive pas à croire que je m'apprête à faire ça.

J'enlève mon sweat. Les dernières fois qu'il s'est retrouvé par terre dans la cuisine c'est quand je couchais avec Adhara. J'atrappe le couteau et l'approche de mon poignet gauche. Le même que celui qu'Aquila attrapait pour me traîner dans la ville. Je vais mourir. Je tremble.

[Tw : suicide plutôt violent]

J'ai mal, un gémissement de douleur m'échappe. Je crie, je m'éffondre. Rouge. Il y a du sang partout. Je ne vois plus que ça. Et le baiser d'Aquila. Je me sens plus faible mais c'est pas assez. L'adrénaline me donne le courage de le planter dans ma cuisse. J'ai mal. J'espère avoir perforé l'artère. Je sens mes forces qui me quittent doucement. J'ai mal.

[C'est fini]

Je crois voir Adhara et Aquila face à moi. Ils rigolent de moi en se tenant par la main. Je sais que je ne leur manquerai pas. Sur cette dernière image je ferme les yeux. Tandis que dehors, le soleil s'éloigne.

Demain, vous verrez vos copines, vous serez heureux. Vivants.

Demain, je serait toujours là, inerte sur le sol. Mort.

SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant