Ça fait un mois que je suis incarcéré dans cet établissement. Depuis un minuscule petit mois, et pourtant, ma vie à radicalement changée. Edgar a prit toute la place dans ma vie. Il s'y est incrusté comme un mollusque s'accroche à son rocher. Au début il était toujours très mielleux et gentil avec moi. Mais plus le temps passe, plus il montrait son sadisme. Il était expert dans la manipulation. De ce fait, je n'ai rien vu arriver. C'était comme une enclume me tombant dessus sans crier garde. Il s'infiltre dans mon esprit pour mieux me manipuler. C'est un véritable sorcier. C'est à partir de la, que je me suis rendu compte que les rumeurs sur lui étaient bien fondées.
Petit à petit, jour après jour, ma chambre s'est mise à changer. Tout d'abord, en guise de punition, Edgar m'enlever toutes mes possessions. D'abord mes plus précieuses, comme mes livres, ensuite, mes plus insignifiantes, comme mes vêtements. Oui, vous lisez bien. Il m'a retiré mes vêtements. Dès fois, je ne pouvais pas sortir de ma chambre de honte de n'être qu'en caleçon, ou bien totalement nu, dans le froid de ma chambre. Il baissait aussi le chauffage quand il le désirait. D'autres fois, il m'apportait un uniforme de détenu, pour que je le porte et puisse sortir de ma chambre. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Les autres détenues du Centre, se moquaient de moi la plupart du temps. D'autres m'adresser des messages de soutien discrètement. Mais ça ne m'aidait pas. Tout ce que je voyais c'est qu'on m'humiliait sans cesse. Pourquoi faisait-il ça ? Pour me casser ? Car si c'était ce qu'il voulait, il allait l'obtenir.
En effet, à force de ses traitements à base d'humiliation, j'avais changé. Je n'avais déjà pas le sourire mais alors là c'était encore pire. Je n'arrivais plus à sourire un seul instant. Même pendant les visites de Stevens. Lui essayait de me remonter le moral, il était adorable, mais ça ne suffisait pas. Ce n'était pas assez pour m'aider à sourire de nouveau. J'ai même fait une connerie avec lui. Je lui ai crié dessus. Alors qu'il me rendait visite, il voulait m'offrir de nouveaux livres, il les avait même apporté avec lui. Sauf que moi je savais. Je savais ce qu'il allait se passer une fois qu'il serait partie de l'établissement. Je n'aurais même pas eu le temps de les feuilleter qu'Edgar me les auraient confisqués. Alors je me suis énervé. Je lui ais demandé pourquoi il faisait tout ça pour moi. Qu'il n'avait pas à le faire, il n'était pas mon père. Qu'il aille se faire foutre avec sa pitié et sa bonne humeur. J'ai balancé les livres dans la chambre et je suis parti de celle-ci, allant dans les douches communes. J'avais besoin de me calmer, alors je pris une douche bien froide. Douche accompagnée de mes larmes, car je ne me pardonnerais jamais de lui avoir parlé comme ça. Le seul adulte qui me faisait assez confiance pour s'occuper de moi. Et moi je venais de tout gâcher. J'étais une sale ordure. Et c'était Edgar qui m'avais rendu comme ça.
Ma chambre avait beau être vide de toute possession, elle avait aussi changé. Edgar avait décidé d'y faire des aménagements. Il avait d'abord décidé de me retirer mon lit. Ne laissant qu'un matelas peu épais en mousse, à même le sol. C'était à la fois une punition et une initiative de mon surveillant personnel. Il disait que ça allait me forger le caractère. Et qu'un jour, je le remercierais. Je ne comprenais pas sa façon de penser. En quoi m'humilier et me malmener encore plus allait me faire du bien ? Je comprendrais si j'étais le genre de personne qu'il fallait mater. Là oui, j'aurais compris que j'avais besoin d'être casser pour me reconstruire sans violence. Mais je n'en avais pas besoin. J'avais juste des problèmes de gestion de la colère, il fallait travailler dessus. Car à part quand ma colère prenait place face à une injustice, je n'étais pas bien méchant.
Il avait aussi fait retirer mon bureau et mon armoire. Résultat, il ne restait que le matelas et le petit lavabo dans un coin. Mais ça ne s'arrête pas là. Edgar à placer quelque chose dans ma chambre, un dernier élément. Un élément qui allait me traumatiser pendant des années. Mais ça je ne le savais pas encore. Qu'a-t-il fait me direz-vous ? Eh bien il a placé dans ma chambre, sur un des murs vierges, des chaînes avec des menottes épaisses au bout. Des menottes un peu comme au Moyen-Âge. Et ça, je ne le comprenais vraiment pas. Qu'allait-il faire de moi avec ça ? Je lui ai demandé un jour, ou je n'en tenais plus. Il m'a répondu que c'était pour prévenir mes crises de colère. M'attacher la quand la colère submergerait mes pensées. C'était à la fois une bonne idée, tout comme une très mauvaise à mon sens. Elle était bonne car oui, ça pouvait m'empêcher de sauter sur d'autres pensionnaires. Mais qu'entendait-il par prévenir les crises ? Allait-il m'y attacher sans raison ? Il le pouvait s'il le voulait. Après tout, il avait tous les pouvoirs sur moi. Enfin, sauf celui de mort. Il fallait que je reste en vie.
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Le silence du coeur
Non-Fiction« Je m'appelle Léo Ponky et je vais vous raconter mon histoire. De comment mes géniteurs ont été négligents envers moi. De comment j'ai tué un petit garçon de mon âge. De comment mon expérience en centre de redressement où mes libertés étaient bafou...