peter pan & le retour au pays des songes [peter pan x oc]

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«Cardan, sous-Roi de la partie Nord de l'ile.»

A cette dernière annonce, mes yeux s'ouvrirent en grand. Ne cachant ma surprise, je lança un regard fugace à Peter qui ne se départit pas de son sourire narquois. Le Roi de l'ile avait choisi avec soin chacun des mots qui avaient franchi la barrière de ses lèvres. Et en cet instant, l'ascendant qu'il pouvait avoir sur moi me passa bien au dessus, je venais d'en apprendre bien plus sur le Pays Imaginaire en l'espace de quelques minutes que lors de ma dernière visite. 

En me révélant l'existence de ces jeunes hommes, Pan venait aussi de répondre à la question que je lui avais posé dans la foret. James n'était pas celui qui gérait la partie Nord. C'était le sous-Roi Cardan que Pan semblait avoir désigner lui-même. 

Il existait ainsi une hiérarchie au sein même du Pays Imaginaire. Intéressant. 

Je détaillais à présent les deux frères déchus. Thalion et Almach. Leurs statuts d'antan révoqués, m'indiquait que les deux princes étaient loin d'être des sains, et qu'il me restait encore de nombreux secrets à découvrir. J'étais curieuse d'en connaitre la raison. Je me fis promettre de rendre une petite visite à la Reine des Fées dans les plus brefs délais. 

Celui qui avait été présenté comme Robin des Bois — Aban si mes souvenirs étaient bons — fut le premier à rompre le silence qui s'était installé, et dont je ne pris conscience que lorsque je sortis de mes réflexions internes. 

— Bien, puisque tout le monde s'est présenté, vous m'excuserez, mais je crève la dalle, un repas garni serait le bienvenue pour fêter nos retrouvailles mon frère. 

Il donna une bonne tape sur l'épaule de Pan, qu'il conduisit dans le même élan vers le Grand Arbre, là où les multiples cabanes des garçons perdus reposaient.  

Mon frère. Je dévisageais les deux princes déchus et le sous Roi qui suivaient à leurs tours les pas de leurs compères. Des lors, j'avais la preuve que leurs relations ne relevaient pas juste de l'ordre de la hiérarchie sociale qui existait au sein de l'ile, mais bien de l'amitié. Pan avait donc des amis, des gens en qui il déléguait ses responsabilités, à qui il donnait sa confiance. 

Sans comprendre pourquoi, une partie de moi était envieuse de ces quatre inconnus qui avaient réussi là où, moi, je n'arrivais à avoir que des bribes de qui était réellement Peter Pan. Un sentiment que j'avais alors peu connu m'encercla, et me prit au dépourvu : la jalousie. Sournoise, elle me faisait avoir les pires pensées concernant mon ennemi — mon âme sœur, aussi accessoirement. L'idée que j'étais liée à Pan par un lien qui m'était inconnu et dont je ne comprenais les ressors me fascinait tout autant qu'il m'horripilait. 

Au bout d'un certain moment, je décidais de rejoindre une partie des garçons perdus et la bande de Pan dans l'antre du Grand Arbre, là où il y avait une grande pièce à vivre et une cuisine. En descendant les escaliers en bois creusés dans les racines de l'Arbre millénaire, je fus saisis par la bonne odeur qui se dégageait de la pièce, les cris de joies et les rires remplissant l'air me firent à leur tour sourire.