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    Si j'avais une arme entre les mains, je m'en serais sûrement servie immédiatement. Sur moi.

-Alors, surprise ? Ton papa est tout de ce que tu détestes depuis ta naissance. Un De Vito.

    J'avais envie de vomir.

-Tu mens.

-Absolument pas, répliquait Feliciano. Ils étaient soi-disant amoureux. Elle est tombée enceinte trois ans après nos fiançailles.

    Je n'arrivais plus à regarder autre chose que lui. Je ne pouvais pas tourner la tête vers Miran. Pas maintenant que j'avais appris qu'il etait-

-Ce qui fait de Miran ton grand-frère, continuait-il. Félicitations, toi qui avait toujours désiré une famille de sang.

    Je le fusillais du regard. Je tentais de paraître forte, mais je devais assumer que ça devenait de plus en plus difficile. Le monde autour de moi commençait à tanguer et ma respiration se faisait de plus en plus difficile.

-Continues, lui ordonnais-je.

-Léo n'était au courant de rien. Aujourd'hui encore, il est aussi ignorant que son fils qu'il a envoyé pour te séduire.

    Je ravalais ma salive. Je savais que Lino n'était pas là par bonté de cœur. Il avait une mission et je le savais depuis le début.
    Mais ça me faisait mal de l'entendre. Mal de savoir que tout ce que nous avions vécu était faux. Des illusions. Comme ce que nous servions au monde extérieur.

-Mais le père de Léo, votre grand-père,  l'a compris très vite. Je ne sais pas comment ni pourquoi. Mais le fait est que ce jour, il a prit la décision de mettre fin aux jours de Marie, pensant que tu mourrais avec elle. Malheureusement pour lui, tu étais née déjà quelques jours avant.

Je devais me faire violence pour ne pas rejoindre le sol. Mes poings se serraient tellement que je sentais mes ongles s'enfoncer dans ma paume.

-Serafina... murmurait Miran.

D'un geste sec de la main, je lui ordonnait se taire. Je ne voulais rien entendre de lui. Rien.

-Je sais que tu es en colère mais nous devrions peut-être faire une pause. C'est déjà beaucoup à assimiler en une journée, nous devrions-

-Quoi ? le coupait Feliciano. Tu veux arrêter maintenant ? Pourquoi ? Pour lui cacher plus de chose ? ricanait-il. Je ne vous laisserais pas partir.

Nous entendions un bruit sourd derrière la porte par laquelle nous étions rentrés. Prise de panique, j'attrapais la poignée et tentais désespérément de l'ouvrir. Impossible.
Je savais que Feliciano avait des alliés, mais là, ça défiait toute loyauté envers les Famille. Ce lien qu'il avait formé avec certaines personnes allait au-delà de notre organisation. Feliciano avait réussi à rallier des personnes à sa cause, qui allaient le suivre jusqu'au bout. Mais qui ? Qui pouvait le suivre ainsi ? Sûrement pas les Vallieni, ni les De Vito. Les Dovanni l'avaient longtemps suivis mais il n'était plus leur chef. Peut être qu'il y avait quelques personnes, mais c'est tout.

-Pas avant que la vérité éclate, continuait Feliciano.

Miran tentait à son tour d'ouvrir la porte, mais sans succès. Je le voyais devenir blême et s'excuser du regard.
Je me retrouvais enfermée avec l'homme qui m'avait battue pendant des années et avec un frère dont j'ignorais l'existence hier. Il y avait de quoi s'excuser.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant