Prologue

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Katharina, 16 ans.

Trois ans plus tôt

Je regarde avec horreur ce type assis au centre du hangar sur une chaise, le visage déformé par la violence des coups qu'il reçoit.

-POUR QUI TU TRAVAILLES PUTAIN ? répète pour la troisième fois un homme de mon père, frappant ce pauvre homme dans l'abdomen, lui faisant vomir si sang.

-je suis de la... police, je... vous assure, tousse la victime.

Chez nous on ne craint pas la police, on sait qu'elle n'a rien de concret pour nous arrêter. Par contre nos gangs ennemis c'est une tout autre histoire.
Bien que mon père soit à la tête du plus puissant gang du Mexique, il n'est pas sans savoir qu'il faut tout de même éviter de se confronter aux autres gangs de grand pouvoir.

-ARRETE TES CONNERIES ! TU BOSSES POUR LOS DIABLOS C'EST ÇA ? continue son bourreau.

Le larbin de mon père cogne cet homme encore et encore.

Et moi j'observe sagement la scène, en silence. J'ai l'habitude de la violence des membres du gang. Je m'en délecte même, lorsqu'ils s'attaque aux ordures de notre monde. Les violeurs, ceux qui tuent sans raison valable et les traîtres.

Mais depuis que ce policier est devant l'assemblée que nous formons, je sens qu'il dit la vérité, qu'il n'appartient à aucun autre gang du pays.

-c'est tout ce que j'ai à vous dire, crache notre victime, Livio je crois.

-alors pourquoi on a retrouvé une de leur moto devant ma propriété avec ton porte feuille dans  le siège ? questionne mon père.

Son ton calme et serein ne me présage rien de bon.

-je n'ai aucune putain d'explication, on a du me piéger, je...

Livio est interrompu par le coup de cross que lui assène Roco, le second de mon père.

-je ne crois à aucun mot qui sort de ta sale gueule. Si tu n'as rien d'autre à dire tu peux faire tes adieux à la vie mon pote, ricanne Roco.

Livio regarde mon père puis Roco droit dans les yeux, sans perdre sa dignité. Il sait qu'il est innocent, s'il meure ça sera avec bonne conscience.

D'un signe de tête le chef de notre gang donne son feu vert à son second.

La détonation de l'arme me fait sursauter. Je regarde le corps, mort, du policier, le cœur qu bord des lèvres.

Il disait la vérité, j'en suis sûre.

Double jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant