Chapitre 14

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J'étais choquée par ce que le nain venait de nous révéler. Je sentis une main sur mon épaule et vis les yeux d'Ilyan emplis de la même inquiétude que les miens. J'inspirai profondément puis me tournai vers le nain.

« Je suis navrée pour la perte de vos amis et je vous remercie de nous avoir partager cette information, Monsieur...

- Dwaruur, appelez moi Dwaruur.

- Merci, Dwaruur. Silver vous donnera une belle rémunération. »

Il hocha la tête, encore perturbé par ce qu'il avait vécu. Je me relevai et les remerciai une dernière fois avant de rejoindre Teydros, Ilyan sur les talons. Le triton était en pleine partie de cartes avec des farfadet et il gagnait étant donné son grand sourire. Ilyan l'attrapa et l'entraîna dehors sans lui laisser le temps de protester. La nuit était tombée et le port était faiblement éclairé. Nous nous dirigeâmes vers le bout du port où devait se trouver notre navire. Il m'était difficile de voir à quoi ressembler le bâtiment. Aucune lumière n'atteignait cette partie du port comme si le port lui même savait que nous étions en mission et nous aidait à nous cacher dans l'obscurité familière des nuits sans lune. J'intimais mon esprit à revenir dans l'instant présent. Nous finîmes par embarquer. Je les suivis à l'intérieur. Ilyan s'arrêta et me désigna une porte à sa droite.

« C'est ta chambre. Dors. Nous parlerons de tout cela demain. »

J'acquiesçai et ouvris la porte. Je les observai s'éloigner et entrer dans une sorte de bureau. Ilyan allait sûrement raconter à Teydros ce que nous avions découvert. J'entrai dans ma chambre. Elle était petite mais pas exiguëe. Le lit m'attira dès que je le vis si bien que je retirai rapidement mes armes et ma capuche puis je m'allongeai sur le matelas et plaçai une dague sous mon oreiller. Une vieille habitude que j'avais prise après toute ces années à la Spiare. Toujours être armée, même quand on dort. Je m'étirai puis fixai le plafond. Je soupirai d'aise en remontant les couvertures jusqu'à mon menton et ne tardai à sombrer dans un profond sommeil.

Aeryyyyyn !! Je tournai la tête dans tous les sens cherchant désespéramment d'où provenait cette voix que je reconnaîtrai entre milles, la voix de ma petite sœur. Je courus vers l'origine, je courus à en perdre haleine et là je vis ma maison. Aeryyyn !! Elle hurlai de souffrance, je me précipitai sur la porte qui était fermée à clé. Je donnai des coups d'épaule en pleurant, je criai à ma sœur que j'arrivai. La porte finit par céder et je m'empressai d'aller dans la chambre de ma petite sœur. Je la trouvai debout me regardant d'un air accusateur, une tâche rouge s'était épanouit sur son petit pyjama rose. « Tu m'as abandonné, grande sœur. » Je tombai à genoux, ne pouvant retenir les sanglots qui me secouaient toute entière.

Oui, je l'ai abandonné...

Je me réveillai en hurlant son nom. Je me redressai et me pris la tête dans les mains. Toujours le même cauchemar. J'essuyai tant bien que mal mes larmes. Je fus prise d'un haut le cœur et me précipitai sur le pont. Le froid me mordit férocement mais je n'y prêtai pas attention. Je me penchai sur la balustrade mais rien ne sortit. J'essayai de me calmer mais mon cœur battait à une vitesse folle. Je crus que j'allais mourir, la panique m'envahit et je tentai de la contenir. C'est alors que je sentis quelque chose sur mes épaules. Un manteau noir. Sa chaleur m'enveloppa et me calma instantanément. Je me retournai et vis Ilyan près de moi. Et merde, il m'avait surpris au pire moment. Je levai ma tête et nos regards se verrouillèrent. La faible lueur de la lune rendait ses yeux encore plus irréels. Il s'apprêta à dire quelque chose puis se ravisa.

« M..Me..Merci pour le manteau. »

Je haïssai cette voix tremblotante avec laquelle je lui répondis. Il hocha la tête et partit. Je clignai des yeux croyant avoir rêvé cette interaction mais le manteau sur mes épaules me prouvait le contraire. Je me dirigeai vers la porte et traversai le couloir jusqu'à ma chambre. Je retirai le manteau puis repartis m'allonger. Pourquoi j'avais réagi si violemment ? Ce n'était pourtant pas la première fois que je faisais ce cauchemar. Et bien sûr il a fallu que ce soit LUI qui assiste à ma mini crise. Je sentais que j'allais en entendre parler, il n'allait pas me lâcher.

The Blood Tears of RevengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant