La protection d'un louve

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Dans l'enceinte du village fortifié, protégé par des murs de pierre imposants, se trouvait Déborah Laflamme, la chef sage et protectrice du clan des dragons. Sa prestance majestueuse et son regard perçant en disaient long sur sa détermination à assurer la sécurité de son peuple. Elle était également la mère de Mahia, une jeune fille pleine d'entrain avec qui elle entretenait des divergences de vues. Malgré cela, leur lien maternel restait indéfectible.
Deborah supervisait les activités quotidiennes du village avec une attention méticuleuse, veillant à ce que chaque membre de son clan puisse vivre sereinement malgré le chaos qui régnait au-delà des murs. Les villageois la respectaient et lui vouaient une confiance absolue, car ils savaient qu'elle ne ménageait aucun effort pour préserver leur bien-être.
À l'extérieur, la guerre faisait rage, opposant des forces obscures et impitoyables aux clans courageux qui tentaient désespérément de résister. Les menaces croissantes pesaient sur les épaules de Deborah et Fritte LeBataille, un guerrier courageux et habile dont la carrure musclée et la cicatrice sur la joue témoignaient de ses nombreuses batailles. Ils se tenaient côte à côte, scrutant l'horizon avec gravité, tandis que les tambours de guerre retentissaient au loin.
"Les ennemis se rapprochent de plus en plus, Deborah." murmura Fritte, le front plissé sous l'inquiétude. "Nous devons renforcer nos défenses et préparer notre peuple à affronter cette menace."
"Je le sais, Fritte" répondit Deborah d'une voix calme mais déterminée. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger notre clan, même si cela signifie sacrifier ma propre vie."
Le vent soufflait avec force, faisant virevolter les cheveux argentés de Deborah tandis qu'elle observait avec une attention inlassable les terres dévastées par la guerre. Les flammes des villages incendiés s'élevaient vers le ciel, tels des phénix ardents échappés des entrailles de la terre, annonçant un avenir incertain et périlleux.
"Nous ne pouvons pas laisser le mal envahir nos terres" reprit-elle, ses yeux reflétant la détermination qui animait son cœur. "Notre destin est entre nos mains, et celui de Mahia également. Je dois la protéger, coûte que coûte."
Fritte acquiesça silencieusement, bien conscient du poids de cette responsabilité. Ensemble, ils étaient prêts à affronter les ténèbres qui menaçaient leur clan, armés de courage et d'espoir, liés par un amour inébranlable pour leur peuple et leur famille. Leur combat ne faisait que commencer.
3 - 4
Tandis que le crépuscule enveloppait le village de ses voiles pourpres et or, Déborah et Fritte se tenaient côte à côte sur la muraille, observant les ombres grandissantes s'étirer au loin. Les visages creusés par l'inquiétude, ils échangeaient des paroles teintées de gravité.
"Nos patrouilles ont signalé une augmentation des attaques" déclara Fritte, sa voix rauque trahissant son angoisse. "Si nous ne faisons rien, je crains que notre peuple ne résiste pas longtemps."
"Nous devons redoubler de vigilance" répondit Déborah, la sérénité de sa voix contrastant avec l'étau qui enserrait son cœur. "Chaque homme, chaque femme, doit être prêt à défendre notre clan."
"Et Mahia ?" demanda Fritte, esquissant un regard en direction de la jeune fille dont les rires cristallins résonnaient dans le silence du soir.
"Mahia" soupira Déborah, son regard empli d'affection et de préoccupation. "Elle respire la joie de vivre, mais ignore encore tout des dangers qui rôdent hors de ces murs. Je dois veiller à ce qu'elle grandisse en sécurité, protégée du mal qui nous guette."
Au centre du village, Mahia gambadait insouciante, ses cheveux noirs dansant autour de son visage illuminé par un sourire radieux. Son enthousiasme contagieux semblait défier les ténèbres qui menaçaient leur existence, apportant un peu de lumière dans le cœur de ceux qui l'entouraient.
Le regard de Fritte suivit la jeune fille, songeur. "Elle a soif d'aventure" murmura-t-il, admiratif. "Si seulement nous pouvions lui offrir un monde meilleur..."
"Nous nous battrons pour cela" répliqua Déborah avec détermination. "Mahia est notre espoir, et je ne permettrai pas que les forces du mal éteignent sa flamme."
Dans l'atmosphère sombre qui régnait sur le village, l'énergie juvénile de Mahia semblait un défi lancé aux ténèbres. Et tandis que Déborah et Fritte échafaudaient leurs plans pour protéger leur peuple, la jeune fille, insouciante et pleine de vie, rêvait déjà à des horizons inexplorés, où elle pourrait enfin étancher sa soif d'aventure.
5 - 6
Au clair de lune, les ombres dansaient sur les murs du village, tissant des récits mystérieux que seule Mahia semblait percevoir. La jeune fille s'était faufilée hors de sa maison pour embrasser la nuit et ses secrets, guidée par sa curiosité insatiable. Ses pas légers la menèrent jusqu'à l'endroit où se tenaient Déborah et Fritte, discutant avec gravité des enjeux qui pesaient sur leur clan.
Mahia se dissimula derrière un pilier de pierre sculptée, retenant son souffle alors que les voix de sa mère et de son mentor lui parvenaient, teintées d'inquiétude et de détermination. Les mots flottaient autour d'elle comme des papillons de nuit, éveillant en elle un tourbillon d'émotions contradictoires.
"La menace grandit chaque jour" murmurait Fritte, sa voix grave résonnant dans le silence nocturne. "Nous devons redoubler de vigilance pour protéger notre peuple."
"Oui" acquiesçait Déborah, sa propre voix empreinte d'une autorité douce mais ferme. "Nous ne pouvons nous permettre d'être imprudents... surtout maintenant que Mahia est en âge de comprendre les dangers qui nous guettent."
Les yeux de la jeune fille s'écarquillèrent à l'évocation de son nom, et elle se pressa contre le pilier, craignant d'être découverte. Son cœur battait la chamade, tandis que l'anxiété grandissait en elle, alimentée par les paroles de sa mère et de Fritte.
"Mahia" murmura-t-elle pour elle-même, ses mains tremblantes serrant l'étoffe de sa robe. "Je suis Mahia L'Écaille, je me refuse à vivre dans la peur et les ombres."
La frustration s'insinuait en elle tel un serpent venimeux, empoisonnant ses pensées et faisant naître des rêves d'évasion et de liberté. Les limites du village lui semblaient désormais étouffantes, l'enfermant dans une cage invisible dont elle ne pouvait échapper.
"Pourquoi dois-je rester ici, enfermée dans ces murs" se demandait-elle, les larmes aux yeux, tandis que les voix de Déborah et Fritte continuaient de débattre des mesures à prendre pour assurer la sécurité du clan. "Il doit y avoir plus que cela... Il doit y avoir un ailleurs où je pourrais apprendre, grandir et découvrir le monde."
Ses pensées étaient agitées, ballottées entre l'amour qu'elle portait à son clan et à sa famille, et le profond désir d'aventure qui brûlait en elle comme une flamme insatiable. Tiraillée entre loyauté et soif de connaissance, Mahia sentait la tension monter en elle - une tension qui ne pourrait être apaisée qu'en franchissant les limites qui la retenaient prisonnière.
"Je trouverai un moyen" se jura-t-elle, les poings serrés et les yeux brillants de détermination. "Je découvrirai ce qui se cache au-delà de ces murs, et je prouverai à tous que je suis digne de mon héritage et de mon destin."
Et tandis que le vent nocturne murmurait des promesses d'aventure et de mystère, Mahia L'Écaille s'éloigna de sa cachette, les étoiles comme seules témoins de son serment.
7 - 8
La nuit était tombée sur le village, enveloppant les ruelles étroites et les toits de chaume d'un voile d'obscurité. Les flammes vacillantes des torches projetaient des ombres mouvantes sur les murs de pierre qui entouraient le clan des dragons, tels des gardiens silencieux veillant sur leur peuple endormi.
Dans la grande salle du conseil, Déborah Laflamme, chef sage et protectrice du clan, se tenait debout devant une carte détaillée du territoire, les traits tirés par l'inquiétude. À ses côtés, Fritte LeBataille, guerrier loyal et expérimenté, scrutait les marques rouges qui représentaient les positions ennemies autour du village, ses sourcils froncés trahissant sa préoccupation.
"Nous devons renforcer nos défenses" déclara Déborah, sa voix ferme et déterminée résonnant dans la salle plongée dans la pénombre. "La menace grandit chaque jour, et je ne peux me permettre de laisser notre peuple en danger."
"Je suis d'accord" acquiesça Fritte, ses yeux rivés sur la carte. "Nos patrouilles ont repéré des signes d'activité suspecte près de nos frontières. Nous devons être prêts à affronter tous les dangers qui pourraient menacer notre sécurité."
"Et nous devons protéger Mahia" ajouta Déborah, un éclair de tendresse traversant son regard sévère. "Elle est encore si jeune... Je ne peux supporter l'idée qu'il lui arrive quelque chose à cause de cette guerre."
"Ne vous inquiétez pas" rassura Fritte, posant une main réconfortante sur l'épaule de Déborah. "J'ai veillé personnellement à ce que les gardes soient en alerte constante autour de sa demeure. Rien ne lui arrivera tant que je serai là pour la protéger."
"Merci, Fritte" murmura Déborah, touchée par la loyauté et le dévouement de son ami. "Je sais que je peux compter sur toi pour veiller sur notre clan, et surtout sur Mahia. Elle est ma fille, mais elle est aussi l'espoir de notre peuple. Nous devons tout faire pour la préserver des périls qui nous entourent, même si cela signifie la garder enfermée dans les limites du village."
"Vous faites ce qu'il faut" assura Fritte, hochant la tête avec conviction. "Mahia est encore trop jeune pour comprendre les dangers qui nous menacent réellement. Le monde extérieur n'est pas un lieu pour les rêveurs et les insouciants. Il est impitoyable et sans merci, et seuls les plus forts y survivent."
"Tu as raison" soupira Déborah, jetant un dernier regard empreint d'inquiétude à la carte avant de s'éloigner. "Nous devons être prêts à affronter l'adversité, pour Mahia et pour notre clan."
"Ne craignez rien" promit Fritte, ses yeux brillant d'une détermination farouche. "Ensemble, nous ferons face à tous les obstacles qui se dresseront devant nous, et nous protégerons notre peuple coûte que coûte."
Les paroles de Fritte résonnaient dans la nuit, comme un serment solennel prononcé devant les étoiles qui scintillaient au-dessus du village endormi. Et tandis que le vent nocturne murmurait des secrets oubliés et des présages inquiétants, Déborah Laflamme et Fritte LeBataille savaient qu'ils étaient prêts à tout pour protéger ceux qu'ils aimaient, même si cela signifiait renoncer à leur propre liberté.
9 - 10
Le village s'éveillait lentement, les premiers rayons du soleil perçant à travers le feuillage dense des arbres qui bordaient l'enceinte. Alors que la brume matinale se dissipait, les habitants commençaient leurs tâches quotidiennes, un ballet bien rodé de travail et de coopération. Mahia L'Écaille, toutefois, observait la scène avec un mélange de fascination et de frustration.
"Mahia" appela Déborah Laflamme, sa voix forte et claire résonnant dans l'air frais du matin. "Il est temps de te joindre aux autres pour les leçons."
"Oui, maman" répondit Mahia à contrecœur, son cœur battant à tout rompre face à ses désirs contradictoires d'aventure et de sécurité de sa maison. Elle savait que les leçons étaient importantes, mais elle ne pouvait s'empêcher de rêver au monde au-delà des murs qui entouraient leur village.
Pendant ce temps, Fritte LeBataille supervisait les entraînements des guerriers, son regard sévère et attentif examinant chaque mouvement, chaque geste. Les combattants se déplaçaient avec une grâce et une force qui trahissaient des années de pratique assidue. Ils étaient la première ligne de défense du village, et Fritte était déterminé à maintenir leur excellence.
"Vous devez rester vigilants" gronda-t-il, sa voix grave portée par le vent. "Les menaces extérieures ne cessent de croître, et nous devons être prêts à les affronter."
"Oui, Fritte" répondirent-ils en chœur, leur détermination inscrite sur leurs visages.
Mahia se tenait à l'écart de l'agitation, les yeux rivés sur les murs qui enfermaient son monde. Elle se demanda ce qui se passait là-bas, quelles aventures l'attendaient si seulement elle pouvait s'échapper de cette vie ordonnée et prévisible. Son esprit divaguait, imaginant des créatures fantastiques, des contrées lointaines et des batailles épiques.
"Mahia" appela Déborah à nouveau, la tirant brusquement de ses rêveries. "Tu dois te concentrer sur tes études. Le clan compte sur toi pour devenir une femme sage et forte."
"Je le sais" murmura Mahia, baissant les yeux. Mais au fond d'elle-même, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait autre chose, quelque chose de plus grand et de plus passionnant, qui l'appelait depuis l'extérieur des murs du village.
"Écoute" dit Fritte doucement, s'approchant de Mahia. "Nous comprenons ton désir d'aventure, mais n'oublie pas que nous avons tous un rôle à jouer ici, et le tien est d'apprendre et de grandir afin que tu puisses un jour aider à protéger notre peuple."
"Je comprends" répondit Mahia, bien qu'elle ressentît un pincement d'amertume. Ses rêves semblaient si loin, si inaccessibles, comme s'ils étaient prisonniers derrière les murs qui entouraient sa vie. Mais elle savait aussi que Fritte et Déborah avaient raison, que la sécurité de leur clan était primordiale.
"Allez" dit Déborah d'un ton encourageant. "Allons rejoindre les autres pour les leçons du jour."
Mahia acquiesça lentement, ses pas la guidant vers le groupe d'élèves qui attendaient impatiemment. Elle jeta un dernier regard en arrière vers les murs, son cœur s'alourdissant alors qu'elle se préparait à affronter une autre journée dans les limites étouffantes de ce village qu'elle aimait tant, mais qui l'emprisonnait tout autant.
11 - 12
La lueur du soleil couchant se reflétait sur les écailles argentées de Mahia, qui brillait d'une beauté surnaturelle tandis qu'elle s'adossait contre le tronc rugueux d'un arbre ancien. Ses yeux curieux et rêveurs fixaient le ciel changeant, où des oiseaux aux ailes colorées dansaient avec les nuages. Un souffle frais caressait sa peau et faisait virevolter ses longs cheveux noirs, alors que son esprit vagabondait loin des limites étouffantes du village.
"Mahia" appela une voix douce, tirant la jeune fille de ses pensées. C'était Déborah, la chef sage et protectrice du clan des dragons, qui s'approchait d'elle avec un sourire chaleureux. "Viens, il est temps de rentrer."
"Je sais" murmura Mahia, baissant les yeux. Elle se sentait déchirée entre son désir d'aventure et sa loyauté envers son clan et ses traditions. Mais elle ne pouvait ignorer l'appel irrésistible du monde extérieur, qui lui promettait tant de merveilles inexplorées et de secrets encore enfouis.
"Tu as l'air troublée" constata Déborah, posant une main réconfortante sur l'épaule de Mahia. "Parle-moi de ce qui te pèse, ma chérie."
"Je... Je me sens piégée" avoua Mahia, ses yeux remplis de larmes qu'elle tentait vainement de retenir. "Je veux découvrir le monde, vivre des aventures et percer les mystères qui se cachent au-delà de ces murs. Mais je sais aussi que j'ai un devoir envers notre peuple et que je ne peux pas simplement abandonner tout ce que j'aime ici."
"La vie n'est pas toujours simple" admit Déborah, sa voix empreinte de sagesse. "Il est naturel d'éprouver des désirs contradictoires et il peut être difficile de choisir la bonne voie à suivre. Mais souviens-toi que, quelle que soit la décision que tu prendras, je serai toujours là pour te soutenir et t'aimer."
"Merci" murmura Mahia, ses larmes coulant maintenant librement sur ses joues. Elle savait qu'elle devait prendre une décision, mais son cœur était trop lourd pour discerner le bon choix.
"Viens" dit Déborah, tendant la main vers Mahia. "Rentrerons ensemble et parlerons de tout cela plus tard. Il y a encore beaucoup à faire avant que la nuit ne tombe."
Mahia acquiesça lentement, essuyant ses larmes d'un revers de main et prenant la main tendue de Déborah. Alors qu'elles marchaient côte à côte en direction du village, une détermination nouvelle s'installait dans le cœur de la jeune fille.
"Je trouverai un moyen" se promit-elle silencieusement. "Un jour, je me libérerai des limites de ces murs et je découvrirai le monde qui m'attend. Peu importe les obstacles qui se dresseront sur mon chemin, je ne renoncerai jamais à mes rêves."
Et tandis que la nuit enveloppait le village de ses voiles sombres et mystérieux, Mahia L'Écaille serra la main de Déborah Laflamme avec une force renouvelée, prête à affronter les défis qui l'attendaient. Car elle savait que le destin avait tracé pour elle un chemin bien plus grand que ce qu'elle pouvait imaginer, et que seule sa propre détermination lui permettrait de l'emprunter.

lLe Clan des Dragons - par Frédéric DereinneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant