Whatever [EN PAUSE]

Chapitre 11:

Lundi Octobre 2015

Mon réveil sonna à 6h30. Mes pensées m'avaient empêchées de bien dormir et la nuit avait été courte. Je tentais de me lever doucement. Le lundi c'était dur pour nous tous, il fallait l'avouer.

Je n'avais pas revu Charlie du week-end. J'étais retourné dans la ruelle mais rien. C'était notre seul moyen de rencontre, même si désormais il connaissait mon adresse aussi.

Apres une douche agréable et un petit déjeuner consistant, je partis pour le lycée. Sur le chemin je repensais à comment s'était terminé la dernière fois. On s'était dévisagé si longtemps. Vraiment longtemps. Puis nous étions resté assis en silence côte à côte, nos yeux mouillés qui regardaient dans le vide. Silencieux comme si le moindre mot serait pour nous destructeur.
Ce qui nous avait séparé, c'était la sonnerie de mon téléphone. Ma mère s'était inquiété de ne pas me voir rentrer. Alors j'étais partie de cette ruelle sans jamais dire un mot. Sans lui dire mes ressentis, mes pensées, ma colère, ma tristesse, ma pitié. Sans lui dire au revoir non plus. Je suis juste partie.

J'avais passé le reste du week-end à tenter de faire comme si je ne l'avais jamais connu, bien que mon cerveau, ou bien était-ce mon cœur, ne fut pas du même avis. Mes pensées se s'étaient concentrées uniquement sur lui, tandis que je tentais de l'oublier. Ce jeune connard brisé par la vie, qui piétinait la mienne petit à petit.
Et encore maintenant je pensais à lui. A ce que je devais faire. Mon désir de l'aider n'avait pas changer. Mais celui de ma sécurité était devenu une source de questionnement important.

Soudain je reçu un message qui me tira de mes pensées.

De: Inconnu
Va sur le trottoir en face du portail du lycée.

Je frissonnais. Ça devait être une erreur de destinataire. Ce genre de message me mettait la chair de poule. Je l'ignorai et continuai mon chemin.
Moins d'une minute après mon téléphone vibra à nouveau.

De: Inconnu
Princesse. Change de trottoir.

Le même numéro inconnu. Il avait beau ne pas être signé, je savais de qui il s'agissait. Ce n'était pas une erreur. C'était Charlie. Comment avait-il eu mon numéro ? Je ne l'avais même jamais vu avec un portable.

De: Inconnu
Change. De. Trottoir.

Je rangeai mon téléphone dans ma poche et obéit, exaspérée. Je regardais à droite, à gauche puis de nouveau à droite sans rien apercevoir jusqu'à ce que je vois enfin Harvey, adossé à une berline noire, garée un peu plus loin dans la rue. Lorsque j'arrivais à sa hauteur, il se redressa, les mains dans les poches, avec son attitude toujours aussi perfide et arrogante.

"Salut toi ! Comme ça va petite beauté ?
- Où est Charlie ? lui demandai-je pour couper court tant sa présence était gênante.
- Au volant. M'indiqua-t-il en ouvrant la portière passager.

Je fronçais les sourcils. Charlie ? Au volant ? Que me voulait-il ? Je regardais à travers la vitre ouverte de la portière passagère. Charlie était assis sur le siège conducteur, les mains encore posées sur le volant, comme prêt à partir.
Pas un regard pas un mot. Avec ses lunettes de soleil futile dans des temps pareils, je n'étais même pas sure qu'il m'ai vu. Enfin jusqu'à ce que un son rauque sorte enfin de cet être immobile depuis déjà cinq minutes ce qui devait être un record pour lui.

- Assieds toi ! M'encouragea-t-il.

Je le regardais, méfiante. Cela ne me plaisait pas du tout cette histoire, de plus j'allais être en retard en cours.
Il daigna finalement tourner la tête vers moi, baisser ses lunettes et me lancer un regard implorant. Ces yeux de chien battu. Je soupirais et levais les yeux aux ciel. Quel idiot. Mais ses petits yeux bleus suppliant qui le rendait tellement plus craquant qu'habituellement ainsi ma curiosité sans fin avaient tout de même raison de moi. Et je pris place sur le siège passager.