Un: court Juda, court

49 3 0
                                    


La porte n'est plus qu'à 100 mètres. Je transpire, je suis essoufflée. Mes jambes ne veulent plus courir, elles sont épuisées. Je tremble comme une feuille mais il ne me reste que 80 mètres. Je n'en peux plus, je vais lâcher. Je veux m'écrouler au sol mais non je ne peux pas, je ne suis plus qu'à 60 mètres. J'entends ses pas derrière, il se rapproche. J'ai peur, très peur. Trop même. Allez Juda, 40 petits mètres. Ma gorge est sèche, des larmes coulent sur mes joues. Mon cœur me fait mal, il me fait souffrir. Mais je la vois cette porte, elle n'est qu'à 20 mètres. J'accélère, quitte à perdre mes poumons. Il est là derrière moi, il me poursuit et il va m'attraper. Je suis la souris et il est le chat. Je cours plus vite que je ne l'ai jamais fait. Mais j'ai réussi, je suis devant mon issue de secours... Je commence a actionner la poignée, le cœur plus léger, quand soudain...

BOUM !!

Je me réveille en sursaut.

La main de M.Colins vient de frapper fort contre ma table.

- Mlle Brown ! Vous dormez pendant mon cours ? Questionne-t-il.

Non du con je suis entrain de chier. Tu vois bien non ?! Si t'as des lunettes c'est pour t'en servir je crois.

- Non seulement vous êtes très irrespectueuse mais en plus avec vos notes vous risquez de redoubler votre année. Lance-t-il. Vous êtes intelligente Juda, ne gâchez pas tout.

Ouais c'est ça vivement qu'il prenne sa retraite celui-là.

Oui je suis intelligente, mais je suis aussi bilingue anglais/français. Donc son court d'apprentissage de la langue française, il peut ce le garder.

- M.Colins, je ne fais pas cela pour vous offenser, mais je parle déjà français. Je ne comprends pas pourquoi je suis là. Dis-je sur un ton neutre.

- Vous parlerez français quand je vous le dirais et que vous aurez votre diplôme. C'est à dire à la fin de l'année. Il se retourne et marche en direction du tableau pour reprendre son court. Je manque de lever les yeux au ciel. En attendant jeunes gens, il ne reste que 5 minutes. Reprenons la lecture. Ajoute-t-il en replaçant ses lunettes sur son nez.

Mattéo reprend donc la lecture et je guette ma montre, impatiente que le dernier court de la semaine se termine.

Ce week-end, je vais chez mon père, à Londres. Bizarrement il m'a invité et proposé de regarder le Grand prix de Monaco avec lui. Il m'a parlé de quelque chose de très important qu'il devait me demander. Je me demande ce que ça peut être.

La voix et l'accent insupportable de mon camarade m'empêche de me rendormir. Merde ! Pour une fois que j'avais atteint cette maudite porte...

Pourtant je vais normalement pouvoir découvrir ce qui se cache derrière un jour, étant donné que je fais le même rêve à chaque fois...

La sonnerie retentit et je suis enfin libre.

- N'oubliez pas de finir " Les Misérables " pour Lundi. Lance M.Colins alors que tout le monde est entrain de rassembler ses affaires.

J'enfonce ma trousse et ma tablette dans mon sac et me dépêche de quitter la salle.

Une pluie d'au revoir se fait entendre et tout le monde finit par se diriger sois vers leur prochain court, sois vers la sortie.

Les couloirs gris et sombres à 17 heures 30 me foutent la trouille à chaque fois. Cette université est vraiment angoissante. Pourtant nous sommes en pleins mois de mai donc les jours ne sont pas sombres.

Je marche quand deux mains recouvrent d'un coup mes yeux. Je ne sursaute pas, elle me fait le coup tout les jours...

- Hey. Me dit Layna une fois à côté de moi. C'était bien le français ??

- Non l'horreur, je me suis fait chier jusqu'à m'endormir. Répondis-je affichant une tête dégoûtée. Et toi ?

- L'algèbre, quelle angoisse. Annonça-t-elle. On se voit ce week-end ?

- Non désolée, mon père m'a invité au Grand Prix.

Il me semble lui avoir déjà dit pourtant. Mais connaissant Layna depuis 10 ans, je sais que je l'ai sûrement fait mais qu'elle a oublié.

- Oh la chance meuf tu vas rencontrer mon celebrity crush. Elle fait la moue.

Je ne vois vraiment pas de quoi elle parle et ma tête en témoigne puisque qu'elle ajoute:

- Lando Norris !! Il est vraiment trop beau et super drôle. Elle a des paillettes dans les yeux.

Elle est vraiment conne parfois... Je me pince l'arrête du nez.

Lay, évidemment que je vais le voir, mon père est le CEO de McLaren F1... elle réalise et sa tête me fume de rire. Je l'ai même déjà rencontré, on est pote.

- En tout cas t'as de la chance car il est vraiment trop beau...

Je rigole même si je ne peux pas la contredire et nous continuons de discuter de tout et de rien jusqu'au moment de se dire au revoir.

- Salut ma star ! Elle me prend dans ses bras. Tu m'enverras des photos. Et elle s'éloigne.

- Ouais bisous Lay.

Elle s'éloigne en trottinant comme une fillette. Je connais Layna depuis que l'on a une dizaine d'années et honnêtement elle n'a jamais changé.

Un courant d'air chaud me passe dessus et je vois arriver un taxi.

Je monte dedans direction mon appartement pour récupérer ma valise.

Ça va être un gros Week-end...

——————————————————————

Je sais pas pourquoi mais mes premiers chapitres sont toujours super courts.

Bref j'aime bien celui là quand même.

Bisoux 😈

Fake attraction Où les histoires vivent. Découvrez maintenant