Et la Terre fut...

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 Et la Terre fut...

                  Après avoir fourni tant d'efforts, Adonaï se reposa afin de contempler la beauté de son Monde, la planète Terre. Le problème, c'est qu'il ne voyait rien du tout à cause de l'obscurité totale. Adonaï soupira, se leva et comprit que son travail n'était pas encore terminé. Il créa la plus belle créature qu'il n'avait jamais encore inventée jusqu'à présent. De beaux yeux bordeaux, un corps parfaitement dessiné recouvert par une robe de feuilles mortes grenat sans oublier de longs cheveux ardents, ressemblant à un feu en pleine combustion. Il lui donna le nom de Flamme et lui expliqua son rôle en tant qu'être du feu. Éclairer le monde afin de pouvoir contempler sa beauté mais surtout, qu'elle veille à ne rien détruire car elle était un être très puissant. Flamme avait l'air toute calme, toute gentille, toute mignonne mais brusquement elle coupa la parole de son créateur puis s'exclama :

          -C'est bon Père, j'ai compris. Bla...Bla...Bla... Assez. Allez plutôt vous occuper du serpent, vous seriez beaucoup plus utile pour tous. Je sais ce que j'ai à faire mais avant toute chose, pourriez-vous m'expliquer comment a été créé ce monde ?

          -Je suis celui qui a créé le début. Le premier arbre, c'est moi. La première plante, c'est moi. Malheureusement je suis tellement débordé que je n'ai pas le temps de continuer alors vous, mes créatures, les êtres vous poursuivez mon travail. Tu peux aller rejoindre les autres mais avant, sache une chose ma petite cendre : ne t'approche jamais de la séparation ou bien tu le regretteras.

Sur ces mots, Adonaï  fait demi-tour et, étant fort débordé, il s'adossa contre son arbre afin de se reposer de son travail si épuisant, tout en dégustant une belle pomme rouge puis...s'endormit.

Flamme, elle, commençait à s'aventurer dans ce lieu si magique. Des chênes, des bouleaux, des saules pleureurs... Toute cette verdure qu'elle n'osait pas toucher parce que c'était bien la première fois qu'elle voyait cela. Peut-être que les arbres pouvaient l'attaquer. Au loin, elle découvrit deux silhouettes s'approchant d'elle : elles se tenaient debout et se déplaçaient, comme elle.

          -Je suis Feuillage, s'exclama l'être avec la peau légèrement verte. Je suis l'être de la Terre, et lui c'est Zéphir, l'être du Vent, ajouta-t-il en désignant l'autre individu présent à côté de lui. On est ici pour continuer ce qu' Adonaï a commencé. Moi je crée les arbres, les buissons, les fleurs, les ancolies, les renoncules, les mousses, bref...

          -Et moi, quand les inventions de Feuillage meurent, je balaye les branches, les feuilles, tout dans un coin pour nous en débarrasser. Seul l'arbre d'Adonaï reste en vie. C'est pour cela qu'il faut travailler tous les jours, sinon il n'y aurait plus rien dans ce monde.

          -Allez, au travail, tu viens !

          -Dis-nous, Flamme, c'est quoi ton talent à toi ?

          -Je ne sais pas, répondit-elle avec un grand sourire, heureuse de les avoir rencontrés.

          -Alors essaie de faire comme moi. Touche cette feuille pour qu'elle puisse grandir plus vite.

Flamme se sentait enchantée de pouvoir les aider. Elle s'approcha très enthousiaste de Feuillage qui lui tendait la feuille. Flamme attrapa la feuille de l'arbre et celle-ci , sans aucune raison, se mit à brûler.