Chapitre 1

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⚠️ TW ⚠️ : Violence, vulgarité




















« À moi et à toute celles qui rêvent de vivre le vrai bonheur, celui qui se sent et qui se goûte. Celui qui laisse une trace dans nos cœurs meurtris par le temps »



























21 heures, Medinat Demyat, Égypte

Le bonheur. C'est ce que je cherchais. À vrai dire, je ne peux pas affirmer que je n'ai jamais vécu de bonheur. J'ai une famille, j'ai des amies, j'ai l'atmosphère idéale pour qu'il puisse s'y construire. Cependant, quelque chose bloque.

Ce sentiment de culpabilité, comme si, je ne le méritait pas en fin de compte. Ce sentiment qui me fait croire qu'ils font tous semblant d'être heureux avec moi, de ne le faire que par pitié, rien que pour me donner cette impression de « tu es heureuse ».

J'ai beau essayé de me convaincre, penser que ce ne sont que des mauvaises idées que je me fais. J'en ai même parlé à ma mère, qui, grâce à ses mots aussi doux que la soie, a pu me convaincre pendant quelques instants.

Testahekin Koul Kheyr ya benti, la t'kouni meqalka, inehu Sheytan hou yqolek bi'eneki lazem tekouni hezina ( Tu mérites tout le bonheur ma fille, ne t'inquiète pas. C'est Satan qui te pousse à être triste )

Je souris comme une enfant devant sa réponse, tenant fermement sa main posée sur la table du salon. Ses paroles m'enveloppent le cœur et me procure un réconfort inexplicable. Ce qui est fou, c'est qu'elle possède toujours les bons mots aux bons moments.

Chokran Mama, essmehili ida izhajok ( Merci maman, désolée de t'avoir dérangée )

Elle approche sa main de ma joue et la pince très fort, ce qui me fait émir un petit cri de douleur. Son sourire lumineux et ses yeux bleu claire m'éblouissent comme un soleil.

enti mob tezhejini, Reyhenati l'Haziza ( Tu ne me dérange pas, ma reyhan préférée )

Je prends sa main restée sur ma joue et dépose un baiser sur le dos de celle-ci, lorsque mon frère Naim entre en fermant la porte violemment.

Ma mère l'observe en levant son sourcil droit, lui faisant comprendre qu'il doit s'expliquer sur cette entrée brusque. Il baisse la tête en se grattant l'arrière du crâne, s'appretant à répondre, lorsque des cognements retentissent sur la porte.

Te'ala houna, chaffar ! Erje' li darajti ! ( Reviens là, voleur ! Rends moi mon vélo ! )

Les cognements continuent tandis que Naim s'enfuit vers sa chambre, ma mère devenue furieuse. Ses traits déformés indiquent qu'elle risque de lui faire sa fête aujourd'hui. Elle se lève calmement et ouvre la porte, moi restant en retrait derrière elle.

Essalamu 'Aleykoum, cho sar ? ( Paix sur vous, que se passe-t-il ? )

L'homme se redresse, il s'agit d'une épicier habitant non loin de chez nous. Il arrange sa jellaba et incline son visage par respect.

Wa'aleykom Selam, esmehili, walakin waladok Naim akhadi Li derajti, ou ana estahikoha li edhaba ila El Médina ( Paix sur vous, désolée, mais votre fils Naim m'a pris mon vélo, et j'en ai besoin pour aller en ville )

J'ouvre grand les yeux et je couvre ma bouche pour ne pas éclater de rire. Ma mère, quant à elle, reste impassible et n'affiche aucune émotion.

Weledi, yesroq deraja ? Enta akid bi'enaka mob taghlat ? ( Mon fils, voler un vélo ? Tu es sur que tu ne te trompes pas ? )

Noirceur et Lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant